Un référentiel sur la consommation d’eau dans le bâtiment résidentiel

Le référentiel répondra à plusieurs enjeux. Il s’agira de comprendre le cycle de l’eau dans un bâtiment résidentiel depuis la conception jusqu’à l’exploitation et la rénovation et analyser les programmes et stratégies nationaux en lien avec l’économie de l’eau et leur relation avec le secteur du bâtiment et du logement. De même, le référentiel en projet identifiera les lacunes du cadre réglementaire et normatif marocain relatif au secteur de la gestion de l’eau dans les bâtiments, en termes d’économie de l’eau, de durabilité et de qualité, et présentera les mesures techniques nécessaires permettant l’utilisation efficace de l’eau dans les bâtiments selon l’approche cycle de vie. Il déclinera également les mesures et les techniques relatives à la promotion de l’utilisation des eaux non conventionnelles (eaux pluviales, eaux grises et eaux usées), chacune selon ses spécificités et ses possibilités d’usage, pour économiser l’eau dans le secteur résidentiel. Le tout assorti de la fourniture des outils et méthodes permettant le suivi et l’évaluation des mesures préconisées pour la rationalisation de la consommation de l’eau dans un bâtiment résidentiel.

Comme plusieurs pays du globe, le Royaume souffre d’un déficit hydrique structurel. La disponibilité hydrique par habitant des ressources en eau renouvelables a diminué, passant de 2.560 m³ par personne et par an en 1960 à près de 620 m³ par personne et par an en 2020. En 2024, la disponibilité hydrique est estimée à 606 m³ d’eau par personne et par an. Le rapport Climat et Développement de la Banque Mondiale souligne que cette dotation pourrait tomber sous la barre de 500 m³ par personne et par an d’ici 2030, sous les effets combinés de la pression démographique, de la demande croissante émanant des secteurs économiques et des répercussions négatives du changement climatique. «Eu égard à cette crise, la gestion efficace et durable des ressources en eau est désormais considérée en tant que priorité nationale selon les Hautes Orientations Royales. Ainsi, tous les secteurs sont appelés à déployer leurs efforts en vue d’adopter des mesures concrètes et de nouvelles technologies permettant la rationalisation de la consommation de l’eau, la préservation des eaux souterraines et la réutilisation des eaux usées», souligne le ministère. S’agissant du résidentiel, le département de l’Habitat affirme que la consommation de l’eau n’est pas aussi importante dans ce secteur que celle relative à d’autres activités.

Toutefois, précise le ministère, la préservation des ressources hydriques ne peut réussir sans la prise de conscience et la mise en place d’actions tangibles en faveur de l’économie de l’eau par l’ensemble des secteurs et des forces vives de ce pays. La gestion rationnelle des ressources hydriques dans le secteur résidentiel doit prendre en compte l’interférence de l’eau avec le cycle de vie du bâtiment. Dans ce sens, il y a lieu de préciser que l’eau est omniprésente dans presque toutes les phases du cycle de vie d’un bâtiment : depuis la conception, la construction et la fabrication des matières premières jusqu’à l’exploitation, la réhabilitation et la rénovation. Ainsi, le ministère juge primordial d’agir sur la rationalisation de la consommation de l’eau dans le secteur résidentiel en adoptant l’approche cycle de vie, afin de cibler les actions à entreprendre. C’est ainsi que les professionnels intervenant dans l’acte de bâtir et les particuliers désireux de procéder à l’auto-construction devraient disposer des outils et des techniques à mettre en place dans leurs projets résidentiels afin de contribuer au chantier de rationalisation de la consommation de l’eau.