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Transition énergétique du Maroc : le point avec le PDG de MASEN

Transition énergétique du Maroc : le point avec le PDG de MASEN

Transition énergétique du Maroc : le point avec le PDG de MASEN

Le Matin : Le Maroc a fixé des objectifs ambitieux en matière de transition énergétique. Quels sont, selon vous, les leviers prioritaires pour accompagner cette transition ?

Tarik Ameziane Moufaddal :

Sous la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, une stratégie nationale ambitieuse a été mise en œuvre dans le domaine des énergies renouvelables et dans laquelle MASEN continue de jouer un rôle clé.

Notre priorité est claire : accélérer l’intégration des énergies renouvelables dans le mix électrique national. Cela passe par le développement et la mise en œuvre de projets renouvelables intégrés, notamment solaires et éoliens, en coordination étroite avec le ministère de la Transition énergétique et du développement durable, l’ONEE, le secteur privé et les autres parties prenantes. L’objectif est de contribuer à renforcer de manière cohérente et intégrée les infrastructures énergétiques à l’échelle nationale, tout en attirant des investissements durables pour des projets performants et à fort impact. Dans cette perspective, MASEN s’inscrit dans une démarche rigoureuse, conforme aux standards internationaux les plus élevés, et en s’appuyant sur des partenariats stratégiques fondés sur la confiance et l’excellence. Cette exigence constante vise à garantir la durabilité, la compétitivité et la fiabilité des projets, assurant un accès à une électricité verte, stable, compétitive et accessible à long terme.

La diversification énergétique n’est pas une fin en soi, mais un moyen de garantir notre souveraineté et notre résilience énergétique, essentielles pour garantir un développement économique pérenne, tout en respectant nos engagements climatiques.

Comment articulez-vous le développement des EnR avec les enjeux de souveraineté énergétique ?

Les EnR ne sont pas seulement une option verte. Elles représentent une solution stratégique incontournable au service de la souveraineté énergétique du Royaume. Grâce à nos ressources naturelles abondantes, nous avons la capacité de produire de l’énergie propre à grande échelle, tout en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles. En effet, notre Royaume bénéficie de plus de 3.000 heures d’ensoleillement par an avec sur certains sites des niveaux d’irradiation qui peuvent atteindre plus de 2.400 KWh/m2/an. Les vitesses de vent atteignent quant à elles 10 m/s sur les sites onshore, avec des perspectives encore plus prometteuses en offshore.

L’étendue de notre territoire, de Tanger à Lagouira, nous confère également l’avantage de disposer d’une complémentarité très intéressante de ces ressources renouvelables. Nous veillons à ce que la valorisation de ces ressources, dans le cadre de notre programmation renouvelable, soit adaptée au besoin national. Le recours à des moyens de stockage de l’électricité au niveau de nos projets par exemple permet de contribuer à l’intégration de davantage de renouvelables dans le réseau électrique tout en préservant sa stabilité. Dans ce contexte, la souveraineté énergétique passe par la diversification durable des sources renouvelables et la proposition de solutions adaptées répondant à la spécificité de ces ressources intermittentes permettant de faire face aux aléas climatiques.

Quels sont les projets EnR actuellement en opération ou en cours de développement par MASEN ?

MASEN est pleinement engagée de par ses missions à la réalisation de projets renouvelables contribuant en priorité à l’atteinte des objectifs nationaux.

Nous disposons aujourd’hui d’un portefeuille de projets solaires et éoliens en exploitation, parmi lesquels figurent les quatre centrales du Complexe solaire multi-technologique NOOR Ouarzazate, les autres centrales NOOR Laâyoune et NOOR Boujdour, ainsi que le projet éolien de Repowering de Nassim Koudia Al Baida tous réalisés par MASEN.

Nous œuvrons aujourd’hui à consolider les acquis et à accélérer la cadence de développement des projets. MASEN est mobilisée pour poursuivre cette dynamique à travers le lancement de plusieurs projets et programmes renouvelables, à commencer par le programme NOOR Atlas, qui déploiera des centrales photovoltaïques réparties sur plusieurs sites. Elle se poursuivra avec les trois projets du Complexe solaire NOOR Midelt qui combinent solaire et stockage par batterie, ainsi que le programme éolien Nassim Nord regroupant plusieurs sites et projets au nord du Maroc.

Le processus de développement de plusieurs autres projets solaires et éoliens sera également lancé cette année portant les projets programmés à l’horizon 2027 à environ 2 500 MW solaire et près de 2 000 MW éolien. Ces projets contribuent à l’ambition du Royaume d’atteindre ses objectifs à l’horizon 2030 tout en valorisant les territoires et en soutenant une transition énergétique durable, compétitive et inclusive.

Parmi ces projets, pouvez-vous nous en dire plus sur le projet de repowering du parc éolien de Koudia Al Baida ?

Le projet Nassim Koudia Al Baida, situé dans la province de Fahs-Anjra de la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, est emblématique à plusieurs égards. Il s’agit de l’un des premiers projets éoliens en Afrique, qui est entré, depuis juillet 2024, dans une nouvelle phase grâce à son repowering. Cette opération a permis de doubler la capacité installée pour la porter à 100 MW sur une même surface foncière tout en optimisant les coûts de production. C’est un exemple concret de notre approche visant à maximiser la valeur des actifs EnR à long terme. Par ailleurs, ce projet a bénéficié d’un mode de financement exclusivement commercial auprès de banques internationales ainsi que de banques marocaines de renom, ce qui témoigne de la maturité du secteur renouvelable au Maroc ainsi que de la notoriété construite par MASEN sur la dernière décennie.

Le Maroc se positionne désormais comme un acteur clé dans l’hydrogène vert. Quel est votre rôle dans cette dynamique ?

Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, le Maroc a fait le choix stratégique de se positionner comme un acteur clé et compétitif dans la filière émergente de l’hydrogène vert, considérée comme un levier majeur de la transition énergétique mondiale.

Dans cette dynamique, la circulaire gouvernementale du 11 mars 2024 a désigné MASEN comme point focal national pour le développement de cette filière. À ce titre, MASEN joue un rôle central et structurant aux côtés du Ministère en charge de l’Investissement et sous les orientations du Comité de Pilotage présidé par M. le Chef du gouvernement. MASEN contribue à la mise en place d’un écosystème intégré autour de l’hydrogène vert, avec pour mission de piloter, coordonner et accélérer les projets sur l’ensemble de la chaîne de valeur et ce, de la production à l’exportation. Véritable bras opérationnel du Royaume dans ce domaine, MASEN agit comme maître d’ouvrage stratégique : il accompagne les investisseurs, facilite l’émergence de projets viables et garantit une cohérence d’ensemble à travers un travail étroit avec les institutions publiques concernées. Ce positionnement s’inscrit dans une logique de partenariat proactif avec des acteurs industriels nationaux et internationaux, dont l’intérêt croissant pour le Maroc confirme son attractivité et son potentiel unique. MASEN porte cette mission avec exigence, méthode et esprit de service public, en parfaite adhésion avec la Vision Royale.

L’hydrogène vert peut-il réellement devenir un levier de compétitivité pour le Maroc ?

L’hydrogène vert incarne une véritable opportunité stratégique pour renforcer la compétitivité du Maroc à l’échelle internationale.

Doté de ressources renouvelables abondantes et diversifiées, le Royaume dispose d’un avantage structurel pour produire de l’électricité verte à grande échelle et à faible coût, un facteur déterminant, puisqu’elle représente l’essentiel du coût de production de l’hydrogène vert. C’est sur cette base que le Maroc entend bâtir un positionnement compétitif, capable de rivaliser avec les plus grands acteurs émergents de la filière.

En capitalisant sur ses atouts naturels, mais aussi sur une vision politique forte, une stabilité réglementaire et une infrastructure énergétique en plein développement, le Maroc peut structurer une filière hydrogène verte performante, durable et exportable. Cette filière offrira aux investisseurs des conditions uniques pour produire localement des molécules à haute valeur ajoutée, notamment l’ammoniac, le méthanol, les e-fuels… destinées aux marchés mondiaux en quête de solutions de décarbonation.

L’ambition est claire : faire de l’hydrogène vert un pilier de la souveraineté énergétique et un levier industriel majeur pour le pays. Cela signifie créer un nouvel écosystème économique autour de la production, la transformation, la logistique et l’exportation, avec à la clé des emplois durables, des transferts de technologie et une montée en compétences des filières locales.

En quelques mois, MASEN a reçu plus de quarante manifestations d’intérêt de la part d’acteurs de renom. La sélection récente de six premiers consortiums confirme l’attractivité croissante du Maroc. Ce succès repose sur un modèle à la fois compétitif, structuré et aligné avec les meilleures pratiques internationales. À travers cette stratégie, le Maroc se donne les moyens de devenir un hub énergétique international de référence et de transformer l’hydrogène vert en moteur de croissance durable et de compétitivité à long terme.


2025-06-05 15:12:00

lematin.ma

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