Théâtre universitaire à Fès: Une entrée en scène remarquable pour Habiba Touzani et ses étudiants
Pour une première expérience, Habiba Touzani Idrissi signe un coup d’éclat. Son entrée dans le monde du théâtre universitaire, mardi 8 juillet 2025, marque un tournant dans le paysage culturel de la ville de Fès.
Cette date restera gravée comme celle d’une soirée théâtrale d’exception, portée par une metteuse en scène débutante mais déjà affirmée. Écrivaine reconnue, Habiba Touzani Idrissi s’essaie pour la première fois à la mise en scène avec « Le Temps de l’attente : Le Théâtre à l’épreuve de la Réécriture », un projet audacieux qu’elle a dirigé avec rigueur et passion. Cette initiative, fruit d’une collaboration entre les étudiants de deuxième année de l’École Normale Supérieure (S4) et les mastérants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Dhar El Mehrez, s’est révélée bien plus qu’un simple exercice scénique : une véritable aventure pédagogique et artistique.
Le projet s’appuie sur la réécriture de deux classiques du théâtre – Le Médecin Imaginaire et En attendant Godot. Il a offert aux étudiants un terrain d’expérimentation riche, entre exploration dramaturgique et travail scénique exigeant. Encadrés de près par Habiba Touzani Idrissi, ils ont su faire dialoguer les textes du passé avec les préoccupations du présent, donnant naissance à une relecture originale, teintée d’humour, de finesse et d’intelligence. Dans une salle comble du centre des conférences de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah, les scènes absurdes ou burlesques se sont rejouées dans des lieux familiers tels qu’une galerie d’art ou une salle d’attente, devenant métaphores d’un monde figé dans l’attente. « Nous avons cherché à respecter l’essence des œuvres tout en leur insufflant une modernité résonnante », confie la metteuse en scène. L’originalité de cette création réside également dans sa démarche immersive.
De l’analyse textuelle à l’interprétation scénique, du travail corporel à la diction, chaque phase du processus a permis aux étudiants de développer des compétences essentielles : sens du collectif, esthétique de la mise en scène, précision du jeu, et compréhension fine du texte dramatique.
À travers cette alchimie entre le texte, le corps et l’espace, les jeunes interprètes ont incarné avec brio l’absurde et le burlesque dans une réécriture contemporaine des classiques. Comme l’a souligné un universitaire présent : « Le travail mené reflète une exigence rare, une symbiose entre intention artistique et démarche pédagogique».
Y.S.A
2025-07-09 08:54:14
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