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Textile-habillement : où se situe le Maroc dans la reconfiguration de l’approvisionnement mondial

Textile-habillement : où se situe le Maroc dans la reconfiguration de l'approvisionnement mondial

Textile-habillement : où se situe le Maroc dans la reconfiguration de l’approvisionnement mondial

La chaîne d’approvisionnement mondiale du textile-habillement est en pleine transformation. Après des décennies de suprématie, la Chine perd progressivement sa position dominante dans le secteur. De nouvelles cartes sont rebattues et plusieurs pays sont appelés à jouer un rôle croissant dans la production mondiale de vêtements, notamment le Maroc. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée par Coface.

Si la Chine reste le premier exportateur de vêtements à l’échelle planétaire, sa part dans les exportations mondiales est tombée à 41 %, contre 54 % en 2010. Ce recul s’explique d’abord par son modèle économique centré sur la sous-traitance pour des marques occidentales, une activité peu rémunératrice dans la chaîne de valeur. Ainsi, bien que les entreprises chinoises représentent 19 % du total mondial, elles n’ont généré que 10 % des bénéfices du secteur entre 2020 et 2024. Cette perte de compétitivité est aggravée par la hausse continue des salaires (+6 % par an en moyenne depuis 2010) et par de nouvelles contraintes réglementaires, notamment environnementales, qui alourdissent les coûts de production.

Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis et sa politique commerciale agressive pourraient accélérer la diversification des chaînes d’approvisionnement textile hors de Chine.

Dans ce contexte, Coface a conçu un indice d’attractivité des pays, basé sur la disponibilité d’une main-d’œuvre à faible coût, la solidité de l’industrie textile, la facilité à faire des affaires, la qualité logistique ainsi que les conditions sociales et environnementales. L’assureur-crédit a ainsi identifié vingt pays susceptibles de jouer un rôle croissant dans la production mondiale de vêtements.

Dans un premier scénario, où tous les partenaires commerciaux des États-Unis sont soumis à des droits de douane uniformes de 10 % (à l’exception de la Chine, davantage pénalisée), l’Asie du Sud et du Sud-Est s’impose. Les pays les mieux positionnés pour capter des parts de marché sont le Bangladesh, le Cambodge, le Pakistan, le Vietnam, le Sri Lanka et l’Inde. Le Maroc, quant à lui, se classe 17ᵉ dans ce scénario, devant l’Égypte (19ᵉ), mais derrière la Tunisie (11ᵉ) et la Jordanie (13ᵉ).

Dans le deuxième scénario, où les États-Unis appliqueraient des droits différenciés, conformément aux mesures de réciprocité annoncées en avril puis suspendues, les pays sont évalués selon leur compétitivité industrielle, leur vulnérabilité au marché américain (niveau des droits de douane + dépendance commerciale), ainsi que leurs liens avec l’Union européenne, principal marché de substitution.

En tête du classement, le Bangladesh deviendrait le pays le plus compétitif, suivi du Myanmar, d’El Salvador, de l’Albanie et de la Tunisie. Viennent ensuite le Pakistan, la Turquie et l’Inde, portés par une certaine maturité industrielle et des stratégies de diversification déjà entamées. À la 10ᵉ place, le Maroc s’impose comme un acteur régional stratégique, devançant des pays comme la Géorgie, Maurice, la Bosnie-Herzégovine, la Pologne, le Sri Lanka et l’Espagne.

Ce classement, qui reflète à la fois la compétitivité structurelle et la résilience géopolitique, montre que les pays d’Afrique du Nord – en particulier le Maroc et la Tunisie – pourraient tirer un réel bénéfice de la recomposition des chaînes d’approvisionnement mondiales, dans un contexte où le « Made in China » perd du terrain.


2025-07-06 14:50:00

lematin.ma

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