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Taux directeur : pourquoi Bank Al-Maghrib a encore de la marge en 2025

Taux directeur : pourquoi Bank Al-Maghrib a encore de la marge en 2025

Taux directeur : pourquoi Bank Al-Maghrib a encore de la marge en 2025

Poursuivant l’assouplissement monétaire amorcé en juin 2024, Bank Al-Maghrib (BAM) pourrait encore réduire son taux directeur pour l’amener à 1,75% d’ici fin 2025, selon les dernières prévisions de BMI-Fitch Solutions. Cette projection s’appuie sur un contexte macroéconomique caractérisé par une baisse marquée de linflation, une structure d’endettement des ménages relativement stable, une politique budgétaire favorable, ainsi que des défis socioéconomiques nécessitant un soutien monétaire accru.

Inflation : retour à des niveaux historiquement bas

L’un des principaux moteurs de cette perspective d’assouplissement reste la dynamique désinflationniste. En mai 2025, l’inflation s’est établie à 0,4% en glissement annuel, son niveau le plus bas depuis mai 2024. D’après l’équipe Country Risk de BMI, l’inflation moyenne devrait rester faible en 2025, autour de 1,1%. Cette tendance serait alimentée par des effets de base favorables et par le recul des prix agricoles mondiaux. Le retour à la stabilité des prix offrirait ainsi à Bank Al-Maghrib une marge de manœuvre pour poursuivre l’assouplissement sans compromettre son objectif de stabilité monétaire.

L’étude souligne également que la politique budgétaire du gouvernement devrait rester expansionniste, avec la mise en œuvre de nouveaux programmes sociaux. Cette orientation devrait stimuler la demande intérieure et renforcer un environnement macroéconomique propice à une politique monétaire plus accommodante.

Consommation des ménages : un soutien bienvenu

Dans ce contexte, une nouvelle baisse des taux d’intérêt contribuerait à soutenir la consommation des ménages. Celle-ci progresserait de 2,6% en volume en 2025, après un rebond significatif de 6,4% en 2024. Le ralentissement attendu s’expliquerait par la fin du rattrapage post-pandémie, un taux de chômage toujours élevé, une contraction du secteur agricole et un niveau de confiance des consommateurs encore inférieur à celui d’avant-crise.

En valeur nominale, les dépenses des ménages devraient atteindre 983 milliards de dirhams en 2025, contre 948 milliards en 2024. Cette hausse modérée serait tirée par une amélioration du pouvoir d’achat, soutenue par la désinflation et les politiques sociales mises en place.

Endettement des ménages : profil maîtrisé

Le niveau d’endettement des ménages constitue également un facteur déterminant dans l’orientation de la politique monétaire. D’après BMI, la dette totale des ménages marocains est restée globalement stable depuis 2018, représentant environ 30% du PIB en 2024. Si ce ratio est élevé par rapport à certaines économies émergentes, il reste inférieur à celui observé dans les économies développées.

L’analyse note une évolution dans la structure de cette dette : les crédits à court terme, comme les prêts renouvelables, ont reculé de 21,1% en glissement annuel, pour s’établir à 2,6 milliards de dirhams au premier trimestre 2025, contre 4,5 milliards deux ans plus tôt. En parallèle, la dette à long terme a progressé de 8,6%, atteignant 22,8 milliards de dirhams.

Dans l’hypothèse d’une baisse continue des taux au second semestre 2025, les ménages devraient voir leur capacité de consommation augmenter, une moindre part de leurs revenus étant absorbée par le service de la dette. Cette situation serait favorable à la reprise des dépenses discrétionnaires.

Un marché du travail toujours sous pression

Sur le front de l’emploi, le taux de chômage devrait légèrement reculer, passant de 13,2% en 2024 à 12,3% en 2025. Toutefois, BMI souligne que le marché du travail reste structurellement tendu, en raison notamment de la contraction de l’activité agricole et de l’intensification des flux migratoires entre les zones rurales et urbaines. Ce déséquilibre constitue un défi socioéconomique majeur.

Dans ce contexte, la croissance du PIB réel du Maroc devrait atteindre 4,5% en 2025, selon les dernières prévisions révisées de BMI-Fitch Solutions, contre 3,2% estimés pour 2024. Cette performance s’appuierait sur une politique fiscale proactive et la poursuite du recul de l’inflation, qui soutiendront les secteurs non agricoles. Ces dynamiques devraient compenser partiellement la volatilité persistante de la production agricole, pénalisée par des conditions climatiques défavorables.

Une trajectoire conditionnée par l’environnement mondial

Pour mémoire, l’assouplissement monétaire a été lancé en juin 2024, avec une première baisse du taux directeur de 3 à 2,75%. Trois autres baisses ont suivi à partir de décembre 2024, pour atteindre 2,25% en juin 2025. Néanmoins, malgré le repli de l’inflation, certains risques pourraient remettre en question cette trajectoire.

BMI évoque, entre autres, l’intensification des conflits géopolitiques, le durcissement des politiques commerciales protectionnistes, ainsi que les perturbations persistantes des chaînes d’approvisionnement mondiales. Ces éléments pourraient faire grimper les prix des matières premières, limiter l’offre de biens et raviver les tensions inflationnistes, pesant ainsi sur les marges de manœuvre de la Banque centrale.


2025-07-10 16:43:00

lematin.ma

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