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Tanger-Tétouan-Al Hoceïma : 9,17 M$ pour renforcer la résilience face aux risques climatiques

Tanger-Tétouan-Al Hoceïma : 9,17 M$ pour renforcer la résilience face aux risques climatiques

Tanger-Tétouan-Al Hoceïma : 9,17 M$ pour renforcer la résilience face aux risques climatiques

Le Maroc et l’ONU-Habitat s’apprêtent à lancer un ambitieux programme de renforcement de la résilience climatique du secteur du logement dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (TTA). Ce projet vise à réduire la vulnérabilité des quartiers résidentiels face aux effets du changement climatique dans une région particulièrement exposée aux risques naturels.

Le concept du projet a été approuvé par le Royaume en 2022, puis soumis au Fonds d’adaptation pour un financement d’un montant de 9,17 millions de dollars. L’ONU-Habitat en assurera la mise en œuvre, en coordination avec le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, en tant qu’entité d’exécution. La période de mise en œuvre du programme s’étendra de janvier 2026 à novembre 2028, avec une évaluation finale prévue en décembre de la même année.

Le projet s’inscrit dans la thématique de la réduction des risques de catastrophe et des systèmes d’alerte précoce du Fonds d’adaptation, et constitue le premier financement de ce type pour le Maroc dans ce cadre multilatéral. La région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma a été identifiée comme l’une des zones les plus vulnérables du pays face aux impacts climatiques. Située à la jonction de l’Atlantique et de la Méditerranée, elle est régulièrement frappée par des inondations, des glissements de terrain, des sécheresses, des feux de forêt et des submersions marines. Ces phénomènes provoquent des dégâts considérables, notamment dans le secteur résidentiel, principal contributeur aux pertes économiques. Selon les estimations établies par les promoteurs du programme, les pertes moyennes annuelles dues aux inondations atteignent près de 339 millions de dirhams, dont plus de 60% concernent les habitations. De même, l’urbanisation rapide de la région, conjuguée à la croissance démographique et au développement d’habitats précaires, accentue la vulnérabilité des populations et des infrastructures.

Le projet cible trois provinces : Tétouan, Chefchaouen et Al Hoceïma, chacune choisie pour la nature et la gravité des aléas climatiques auxquels elle est exposée. À Tétouan, où les inondations sont récurrentes, l’intervention portera sur la commune urbaine du même nom, notamment le quartier Coelma, identifié comme zone prioritaire du fait de sa densité et de son exposition élevée. À Chefchaouen, la zone d’action concernera le quartier Aïn Haouzi, particulièrement menacé par les glissements de terrain, qui ont déjà causé d’importants dommages aux habitations et infrastructures locales. À Al Hoceïma, c’est le quartier Tassendayt qui a été retenu en raison de sa vulnérabilité aux mouvements de terrain similaires à ceux observés par le passé sur le site de Sidi Mansour.

L’objectif global du projet est de renforcer la résilience du secteur du logement face au changement climatique dans la région de TTA. Il se décline en trois composantes principales. La première, intitulée «Renforcement de la résilience urbaine dans les quartiers résidentiels vulnérables», prévoit la mise en œuvre d’actions concrètes d’adaptation fondées sur la nature. Concrètement, il s’agira d’introduire des aménagements écologiques permettant de réduire le ruissellement, d’améliorer la gestion des eaux pluviales et de stabiliser les sols dans les zones à risque. Ces solutions incluront la création de bassins de rétention, de jardins pluviaux, de murs végétalisés et de systèmes de drainage biologiques, ainsi que la consolidation des structures bâties exposées aux inondations et aux glissements de terrain. Le projet mettra également l’accent sur l’usage de matériaux adaptés aux conditions climatiques locales et sur la formation des artisans à la construction résiliente.

La deuxième composante porte sur la sensibilisation et le renforcement des capacités. Elle vise à doter les acteurs institutionnels, techniques et communautaires des compétences nécessaires pour anticiper et gérer les risques climatiques. Un cadre de référence pour les quartiers résilients sera élaboré, assorti d’un guide technique et financier destiné à orienter la mise en œuvre de solutions d’adaptation à l’échelle locale. Des ateliers de formation, des visites de terrain et des campagnes de communication seront organisés afin de favoriser l’appropriation des solutions fondées sur la nature par les collectivités, les associations et les habitants. Notons que l’approche participative et inclusive constitue un pilier essentiel du projet, garantissant l’implication des groupes les plus vulnérables, en particulier des femmes et des jeunes.

La troisième composante porte sur le suivi, l’évaluation et la capitalisation de l’expérience. Elle prévoit la création d’une base de données régionale sur le changement climatique dans le secteur du logement, hébergée par la direction régionale du département de l’Habitat. Cette plateforme servira de référence nationale pour le suivi des indicateurs de résilience, la diffusion des résultats et la reproductibilité des actions dans d’autres régions du Royaume. Un système de suivi-évaluation, doté d’indicateurs «Smart», permettra de mesurer les impacts du projet et de valoriser les bonnes pratiques à travers le pays.

Au-delà de ses effets directs sur la réduction des risques climatiques, le projet ambitionne de générer des bénéfices économiques et sociaux durables. Les travaux de réhabilitation et d’adaptation créeront des emplois locaux et renforceront les compétences techniques des artisans et des collectivités. La mise en œuvre des solutions naturelles contribuera à améliorer la qualité de vie des habitants, à restaurer les écosystèmes urbains et à réduire la pollution. Le programme met en avant une approche de genre visant à garantir la participation active des femmes aux instances décisionnelles et aux activités économiques liées à la résilience climatique.

Rappelons que ce projet s’inscrit dans la continuité des engagements climatiques du Maroc, notamment la Contribution déterminée au niveau national (CDN), le Plan national Climat et le Plan national d’adaptation. Il complète les initiatives nationales en matière d’habitat durable, de villes sans bidonvilles et d’amélioration des quartiers précaires. À travers cette initiative, le Royaume et l’ONU-Habitat entendent démontrer que la lutte contre le changement climatique passe par des solutions intégrées alliant planification urbaine, inclusion sociale et restauration écologique.


2025-10-31 09:15:00

lematin.ma

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