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Tanger Med, Nador West Med, Dakhla Atlantique… cap sur une puissance portuaire intégrée

Tanger Med, Nador West Med, Dakhla Atlantique... cap sur une puissance portuaire intégrée

Tanger Med constitue une réussite exemplaire à dupliquer. Le port, de par son rôle stratégique sur les plans logistique et maritime, notamment en matière de connectivité, a permis au Maroc de se hisser à la quatrième place mondiale. Ce succès s’explique par la Vision Royale qui l’a porté, ainsi que par la mise en œuvre d’une réforme intégrée dans les domaines portuaire, logistique et industriel. Cette réforme a permis, selon le ministère de tutelle, de créer quelque 100.000 opportunités d’emploi et d’attirer, grâce à une connectivité renforcée, de nombreux investisseurs dans la région nord. Le Royaume développe actuellement d’autres hubs portuaires d’envergure, notamment Dakhla Atlantique et Nador West Med. Pour les pouvoirs publics, les défis à venir du secteur concernent principalement la durabilité et la digitalisation logistique.

L’importance du secteur du transport maritime, levier essentiel du développement économique du Maroc, a été soulignée lors d’une réunion sur l’«Opération Marhaba 2024». En effet, 96% des échanges commerciaux internationaux du Royaume se réalisent par voie maritime. Le trafic a connu une progression significative entre 2006 et 2022, passant de 67 millions de tonnes en 2006 à plus de 195 millions de tonnes en 2022. Le transport maritime demeure, également, le moyen privilégié par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour rejoindre leur pays durant la saison estivale. Pour l’«Opération Marhaba 2024», quelque 29 navires ont été mobilisés, opérés par 7 compagnies, assurant plus de 535 traversées hebdomadaires. La capacité maximale hebdomadaire était estimée à 500.000 passagers et 130.000 voitures.

Durant la période du 5 juin au 15 septembre 2024, plus de 3 millions de passagers ont transité par les ports marocains, dont 70% de MRE, ainsi que 705.000 voitures. Cela représente une augmentation de 6% pour les passagers et de 10% pour les véhicules par rapport à 2023.

Nador West Med : accélérateur de l’Est

Inscrit dans la Stratégie portuaire nationale 2030, le complexe portuaire stratégique de Nador West Med (NWM) a pour objectifs de renforcer la compétitivité logistique du Maroc, de sécuriser les approvisionnements stratégiques et de stimuler le développement socio-économique de la région de l’Oriental. Le port devrait accueillir son premier navire à la mi-2026, selon la direction du projet.

Appuyé par la Banque africaine de développement (BAD) et financé en partie par des institutions internationales, NWM vise à intégrer la région Est du Royaume dans les circuits économiques nationaux et internationaux. Il est conçu pour attirer des investissements dans les secteurs industriels et logistiques. Des mesures environnementales ont été intégrées au projet, notamment une étude d’impact environnemental et social conforme aux normes internationales. Le port prévoit, également, d’accueillir des activités liées aux énergies renouvelables, en particulier l’éolien. Le terminal à conteneurs Est du port aura une capacité de traitement de 3,4 millions d’EVP (Équivalent vingt pieds) à pleine capacité, positionnant Nador West Med comme un acteur concurrentiel dans la région méditerranéenne. Le projet générera des milliers d’emplois directs et indirects, accompagnés de programmes de formation destinés à renforcer les compétences locales. Nador West Med s’inscrit dans la stratégie nationale visant à optimiser la chaîne logistique et à promouvoir un développement régional équilibré. La réussite du chantier dépendra aussi des infrastructures connexes. En août dernier, l’Office national des chemins de fer (ONCF) lançait une consultation pour la réalisation des travaux routiers et ouvrages d’art dans le cadre de la desserte ferroviaire du port. L’appel d’offres pour la construction d’une infrastructure ferroviaire reliant Selouane au NWM a été officiellement lancé en janvier dernier. Le coût du chantier est estimé à 504 millions de dirhams.

Dakhla Atlantique : Le Maroc trace sa voie au Sud

Dakhla Atlantique progresse activement et sûrement. Selon les informations disponibles, le taux d’avancement des travaux atteint un peu plus de 27%. Cette année 2025, une enveloppe de 2,16 milliards de DH est mobilisée pour la réussite de ce chantier ambitieux. L’investissement global s’élève ainsi à 13,61 milliards. Le port, situé à environ 40 km au nord de la Perle du sud du Royaume, comprend la construction d’un pont maritime de 1,3 km et de digues de protection s’étendant sur 6,7 km. Il sera doté de plusieurs installations avec une technologie de pointe, telles qu’un terminal pétrolier pour le commerce, un port de pêche côtier et hauturier avec une capacité de transbordement de près d’un million de tonnes de vpoissons et de fruits de mer, ainsi qu’un port de réparation navale. En plus des infrastructures portuaires, Dakhla Atlantique comprend également la construction de liaisons terrestres, notamment une jetée et une route de 7 km reliant le port à la Route nationale 1. Les travaux devraient s’achever en 2028.

Le plus grand port du Sahara, c’est aussi un savoir-faire 100% marocain érigé en véritable fierté nationale. Il emploie environ 1.600 personnes sur une surface de 1.650 hectares. Le port, qui engendrera une transformation économique de la zone sahélienne, se veut également une traduction concrète dans les faits de l’Initiative Royale Atlantique.

Tan-Tan, futur moteur du développement portuaire dans les provinces du Sud

À l’horizon 2027, le port de Tan-Tan ambitionne de devenir un modèle de développement portuaire durable. Un ambitieux programme de modernisation de 128 millions de dirhams a été lancé dans cette infrastructure stratégique de la région de Guelmim-Oued Noun à l’occasion du 49e anniversaire de la Marche Verte. Point d’orgue du projet : une station de déminéralisation des eaux saumâtres, pour un investissement de 47,7 millions de dirhams. Cette transformation, qui se poursuivra jusqu’en 2027, reflète la volonté du Royaume de faire des provinces du Sud un modèle de développement durable, en renforçant leur autonomie énergétique et hydraulique. Tan-Tan s’affirme ainsi comme un futur hub maritime moderne, tourné vers l’avenir. Cette modernisation, qui s’inscrit dans la stratégie portuaire nationale à l’horizon 2030, prévoit notamment la possibilité d’implanter un chantier naval régional.

Le port se positionne ainsi comme un catalyseur du développement régional, alliant performance économique et responsabilité environnementale. La modernisation du port de Tan-Tan représente plus qu’un simple projet d’infrastructure. Le port de Tan-Tan se prépare à devenir un centre clé pour l’exportation de l’hydrogène vert en Europe.

Marsa Maroc s’ancre à Nador West Med avec une nouvelle concession

En février 2025, Marsa Maroc avait annoncé l’obtention de la concession du terminal à conteneurs Est auprès de la Société Nador West Med. La plateforme disposera de 1.440 mètres linéaires de quai, fondés à une profondeur de 18 mètres, et sera réparti en 2 sections : une première de 900 mètres dédiée à l’activité conteneurs et une seconde de 540 mètres pour le traitement des marchandises diverses. La nouvelle plateforme couvrira sur une superficie de 60 hectares et sera équipée, à terme, de 8 portiques de quai (STS), de 24 portiques de parc (RTG) et de 4 grues mobiles de dernière génération. La société mobilisera, avec ses partenaires, un investissement estimé à 280 millions d’euros pour la réalisation de la première phase de ce terminal dont la mise en service est prévue à partir de 2027. Avec ce nouveau projet, Marsa Maroc dispose, désormais, dans son portefeuille de concessions de 3 terminaux de transbordement des conteneurs sur la façade méditerranéenne, renforçant ainsi son positionnement sur ce marché. La mise en service du terminal Ouest devra porter la capacité de traitement du trafic conteneurisé de Marsa Maroc à 9 millions d’EVP (Équivalent vingt pieds), dont près de 7 millions d’EVP dédiés au transbordement des conteneurs. Cette nouvelle concession s’inscrit dans la nouvelle vision stratégique du groupe qui ambitionne de renforcer sa position en Méditerranée tout en se positionnant comme partenaire portuaire, maritime et logistique intégré à l’international. L’opérateur public domine actuellement la carte nationale de gestion des terminaux puisqu’il opère 25 plateformes dans 11 ports du Royaume. Il gère ainsi un trafic total dépassant les 60 millions de tonnes.

Connecté à la Méditerranée et à l’Afrique, le Maroc redéfinit son avenir maritime

3.500 km de côtes. 75.000 km de zones maritimes territoriales. 1,2 million de kilomètres carrés de zone économique exclusive. 14 ports (sur un total de 43) ouverts au commerce extérieur. Le Maroc aspire à être une nation maritime de premier plan. Conscient de l’importance de l’économie bleue, la stratégie du pays – miser sur les ports – a payé. Il se hisse au 20e rang mondial en termes de connectivité maritime. Un autre attend le Royaume: intégrer le cercle fermé du marché international du transport maritime.

L’an dernier, le Maroc commandait une étude pour la constitution d’une flotte nationale de la marine marchande au cabinet Boston Consulting Group (BCG). Elle s’inscrit dans le cadre des Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi contenues dans Son Allocution à l’occasion du 48e anniversaire de la Marche Verte. Les principaux objectifs étaient alors déclinés : «Renforcer le secteur maritime comme pilier essentiel de l’économie et du commerce extérieur» et «doter le Maroc d’une souveraineté maritime et alimentaire», lisait-on dans un communiqué de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex), qui avait pris part à une réunion avec ledit cabinet.

L’étude qu’il conduit vise aussi à capitaliser sur les infrastructures existantes ou en chantier : les ports Tanger-Med, Nador West Med et Dakhla Atlantique. Il s’agit aussi «de développer les relations entre le Maroc et les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, sans oublier l’Europe du Sud et la Méditerranée de l’Est». L’Asmex a livré quelques détails sur les moyens de réaliser ces objectifs. Parmi eux, «la création de corridors intelligents de transport international avec le pavillon marocain entièrement dématérialisé à destination des pays africains et tenant compte du fort potentiel de l’Accord de libre-échange continental (Zlecaf)». La confédération des exportateurs recommande par ailleurs de «créer des plateformes logistiques dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest à fort potentiel pour assurer le stockage, la transformation et la distribution des produits marocains sous douane».

Libéraliser le secteur, encourager les investissements

L’étude BCG a fait l’objet d’une réunion consacrée à son état d’avancement en janvier dernier, tenue sous la présidence du ministre du Transport et de la logistique. Abdessamad Kayouh avait alors appelé à la nécessité d’élargir les concertations avec les départements concernés et de prendre en considération les observations formulées par les ministres pour assurer le succès de ce chantier qui concerne un nombre de secteurs économiques.

Dans un contexte où «le marché international du transport maritime connaît une concentration et un contrôle par un petit nombre de compagnies maritimes», expliquait la tutelle lors de l’annonce du lancement de cette étude, le but est d’abord de créer des conditions propices à encourager les investissements dans le secteur de la flotte de commerce maritime. Dans le détail, elles sont 25 compagnies internationales spécialisées dans le transport de conteneurs. Elles contrôlant «92% de la capacité mondiale disponible pour le transport de conteneurs, dont 10 compagnies détenant 83% de la part de marché de ce type de transport».

L’étude en cours doit se pencher dans un premier temps sur «le diagnostic de la situation actuelle de la navigation commerciale afin de l’adapter aux meilleures pratiques internationales». Selon les chiffres déclinés par le ministère, le Maroc compte 9 compagnies maritimes nationales. Elles exploitent 16 navires, dont «6 pour le transport de conteneurs» en Méditerranée. Ils étaient au nombre de 66 en 1989. À ce jour, selon les derniers chiffres disponibles (2022), la flotte maritime nationale n’assure que 5% du commerce extérieur.

Orientations Royales

A l’occasion de son discours adressé à la Nation à l’occasion du 48e anniversaire de la glorieuse Marche Verte, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait appelé à renforcer la flotte nationale. «Si, par sa façade méditerranéenne, le Maroc est solidement arrimé à l’Europe, son versant atlantique lui ouvre, quant à lui, un accès complet sur l’Afrique et une fenêtre sur l’espace américain. C’est la raison pour laquelle Nous sommes déterminé à entreprendre une mise à niveau nationale du littoral, incluant la façade Atlantique du Sahara marocain», avait affirmé Le Souverain, tout en soulignant: «Nous sommes également attaché à ce que cet espace géopolitique fasse l’objet d’une structuration de portée africaine». S.M. le Roi avait poursuivi : «Nous nous attachons à mettre à disposition les moyens de transport et les stations logistiques nécessaires. Cela inclut aussi de réfléchir à la constitution d’une flotte nationale de marine marchande, forte et compétitive».

Quelques semaines après, le ministère du transport et de la logistique avait annoncé qu’il planchait sur la préparation d’une étude stratégique concernant la constitution d’une flotte nationale de commerce maritime forte et compétitive.


2025-05-14 09:37:00

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