Sidi Slimane veut se positionner sur la carte industrielle régionale

À une soixantaine de kilomètres de Kénitra, pôle industriel en plein essor, Sidi Slimane ambitionne de se positionner comme une nouvelle plateforme pour les investisseurs et les entreprises. Dans cette optique, la ville s’apprête à lancer une étude d’opportunité, technique et financière en vue de la création d’une Zone d’activités intégrée économiques et industrielles sur son territoire. Objectif : Mieux insérer l’économie locale dans les chaînes de valeurs régionales, nationales et internationales.

Ce projet structurant, prévu sur une superficie de 4 hectares et 25 ares, est porté par le conseil communal de Sidi Slimane. Il s’inscrit dans une dynamique de valorisation des ressources locales, de soutien à l’entrepreneuriat et de réponse à la rareté du foncier à vocation économique dans la province. Pour éviter les écueils des zones industrielles mal pensées, la commune entend adopter une approche urbaine intégrée, soucieuse à la fois de l’efficacité économique et de l’insertion environnementale.

La zone sera spécifiquement dédiée à l’accueil de petites et moyennes industries ainsi qu’à des unités de services, appelées à jouer un rôle de sous-traitance ou de soutien au développement de PME/PMI, au sein de la région

L’ambition est de capter les besoins des filières existantes ou en développement, tout en facilitant l’émergence de nouveaux projets dans un environnement aménagé et fonctionnel.

Le périmètre d’étude portera sur un rayon de 50 kilomètres, englobant l’ensemble du territoire ayant des liaisons spatiales ou fonctionnelles avec le futur site. Il s’agira d’identifier les atouts, opportunités et contraintes en lien avec ce projet.

La première phase de l’étude portera sur l’opportunité du projet et son cadrage stratégique. Elle vise à établir un diagnostic complet de la ville de Sidi Slimane dans son environnement local, provincial et régional. L’accent sera mis sur les contraintes et potentialités du territoire en matière de foncier, d’infrastructures, de ressources humaines, de besoins économiques et de perspectives d’investissement. Cette phase intégrera une analyse de la demande en terrains pour les activités industrielles et de services, ainsi que des filières existantes ou à fort potentiel. L’étude devra également cerner les filières de diversification amont-aval, les montants d’investissement envisagés, les surfaces demandées, les aménagements souhaités, ainsi que les emplois projetés. Une étude d’impact environnemental sera menée pour évaluer les effets du projet sur les éléments naturels du site et ses environs (ressources, écosystèmes, paysages), en lien avec les objectifs d’insertion urbaine et écologique fixés par la commune. L’étude s’attachera à évaluer les opportunités agricoles, industrielles, touristiques, culturelles, commerciales et de services dans la zone et à les croiser avec la demande exprimée ou anticipée par les acteurs économiques. L’ensemble de ces données alimentera un modèle conceptuel du projet définissant les composantes, le dimensionnement, les besoins en infrastructures, les mesures d’accompagnement et le schéma de gouvernance adapté à la zone.

La deuxième phase consistera à élaborer les études techniques au stade d’Avant-Projet sommaire (APS). Cette étape visera à préciser le programme physique du projet en tenant compte de la situation foncière, de la topographie du site et des infrastructures existantes, qu’elles soient in site ou hors site. Elle aboutira à un plan de masse et à un levé topographique détaillé. Il s’agira de déterminer les solutions techniques optimales pour la voirie, l’assainissement, l’adduction en eau potable, l’électrification, l’éclairage public, la téléphonie et les réseaux nécessaires au bon fonctionnement de la zone. Une solution spécifique devra être proposée pour le traitement des eaux usées, incluant la mise en place d’une station d’épuration adaptée. L’étude devra aussi établir un phasage précis des travaux à réaliser, accompagné d’une évaluation chiffrée des coûts pour chaque composante. L’objectif est de garantir une planification cohérente, de sécuriser l’accès aux services de base pour les entreprises futures, et d’assurer une organisation harmonieuse des sous-secteurs industriels, logistiques et de services au sein de la zone.

Enfin, la troisième phase portera sur les aspects juridiques et financiers du projet. Elle devra proposer un montage juridique clair, en analysant trois scénarios d’aménagement : un scénario 100% public avec gestion communale, un partenariat public-privé dans lequel l’aménagement in situ et la gestion seraient confiés à un opérateur privé via une concession, ou un scénario entièrement privé. L’étude identifiera l’ensemble des coûts à prévoir, incluant l’acquisition du foncier, les aménagements techniques, les frais de gestion, la fiscalité applicable et les charges financières. Elle analysera également les différentes sources de financement envisageables : fonds propres, prêts bancaires (éventuellement adossés à des garanties hypothécaires), subventions publiques ou contributions des bénéficiaires. Un business plan détaillé sur une période de 27 ans devra être élaboré, intégrant les calculs du Taux de rentabilité interne (TRI) du projet et du TRI pour les actionnaires.

L’étude financière permettra d’aboutir à un modèle mathématique dynamique, capable de produire des résultats instantanés sur la base des hypothèses retenues. Cette phase vise donc à vérifier la viabilité économique du projet et à établir une base solide pour sa mise en œuvre opérationnelle.

En misant sur une zone d’activités intégrée dédiée aux PME/PMI, Sidi Slimane cherche à se positionner dans l’orbite économique de la région de Rabat-Salé-Kénitra, tout en répondant à ses propres enjeux de développement. Cette étude en amont est une étape essentielle pour structurer une offre adaptée aux besoins actuels et futurs des investisseurs, entreprises et territoires.