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SIAM : la saison agricole partiellement sauvée, la question de l’eau devient centrale

SIAM : la saison agricole partiellement sauvée, la question de l’eau devient centrale

La 17e édition du Salon International de l’agriculture au Maroc (SIAM) a ouvert ses portes à Meknès, du 21 au 27 avril, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Placée sous le thème «Agriculture et Monde rural : L’eau au cœur du développement durable», cette nouvelle édition met en lumière une problématique déterminante pour l’avenir du Royaume : la gestion des ressources hydriques dans un contexte de changement climatique et de pression agricole croissante.

Les pluies de mars et d’avril ont eu un impact positif sur les cultures et les réserves d’eau

Le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Ahmed El Bouari, a profité de son intervention lors de la cérémonie d’ouverture pour annoncer une nouvelle porteuse d’espoir.

Après un début de saison marqué par des conditions climatiques difficiles, les mois de mars et d’avril ont enregistré des précipitations importantes, entraînant une nette amélioration de la situation agricole dans l’ensemble des régions. L’état végétatif des céréales d’automne s’est considérablement amélioré, ce qui permet d’anticiper une production céréalière de 44 millions de quintaux soit une hausse de 41% par rapport à la campagne agricole précédente. Cette embellie concerne également les cultures fourragères et les pâturages, ce qui laisse entrevoir une croissance agricole de 5,1%, après un repli de -4,8% l’an dernier.

Ces pluies bénéfiques ont également amélioré la situation hydrique du pays. Un programme d’irrigation d’urgence est en préparation pour l’été, en coordination avec le ministère de l’Équipement et de l’eau. Par ailleurs, le ministère travaille à la mise en place d’un plan intégré de soutien aux éleveurs pour reconstituer le cheptel national, dans l’objectif de retrouver les niveaux de production antérieurs à 2020. La question de l’eau constitue aujourd’hui un axe structurant de la stratégie «Génération Green».

Le ministre El Bouari a rappelé que la sécurité hydrique est un impératif national, comme l’a souligné le Souverain lors de la réunion du 29 juin 2024. À cette occasion, Sa Majesté le Roi a appelé à garantir un accès équitable à l’eau potable pour tous et à couvrir 80% des besoins agricoles en eau, indépendamment des conditions climatiques. Dans ce contexte, le thème «Gestion de l’eau pour une agriculture durable et résiliente», organisé en marge du SIAM, s’inscrit dans une volonté de dialogue et de coordination entre les politiques de l’eau et de l’agriculture. L’objectif est clair : harmoniser les actions publiques, valoriser chaque goutte d’eau d’irrigation et mieux préparer le secteur agricole aux aléas climatiques. Cela passe notamment par la modernisation des réseaux d’irrigation, la généralisation de l’irrigation localisée, et une extension raisonnée des surfaces irriguées. À l’horizon 2030, l’objectif est d’équiper plus de 90% des superficies agricoles concernées.

Dessalement, barrages, solidarité hydrique : une réponse marocaine structurée

Le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a lui aussi insisté sur l’importance de repenser la gestion de l’eau dans une optique d’anticipation. Face à trois années consécutives de sécheresse et une hausse moyenne des températures de 1,5 °C, le Maroc déploie une politique hydrique fondée sur des choix stratégiques à la fois conventionnels et non conventionnels. À ce jour, le Royaume compte 154 barrages en service, d’une capacité totale de 20 milliards de m³. D’ici 2030, cette capacité devrait atteindre 29 milliards de m³ grâce à la construction de 16 nouveaux barrages.

En parallèle, le dessalement d’eau de mer prend de l’ampleur comme solution structurelle. L’objectif est de produire 1,7 milliard de m³ d’eau dessalée par an d’ici 2030, contre 140 millions en 2022 et 300 millions aujourd’hui. Ces projets, alimentés par des énergies renouvelables, s’inscrivent dans une logique de synergie entre eau, énergie et alimentation. Parmi les réalisations en cours figurent la station de Casablanca (200 millions de m³/an, dont 50 millions dédiés à l’irrigation de 8.000 hectares) ou encore celle d’Agadir (37 millions de m³/an, avec 30 millions pour irriguer 200 hectares). Des stations similaires à Nador, Tiznit et Sidi Ifni viendront renforcer cette dynamique, notamment pour les régions agricoles stratégiques comme le Souss-Massa. Dans une logique de solidarité hydrique, les ressources issues du dessalement sont allouées en priorité aux zones côtières densément peuplées et à haute valeur agricole, tandis que les eaux de surface régulées par les barrages sont dirigées vers les régions montagneuses et rurales, ainsi que les villes de l’intérieur.

L’eau, pont entre les nations

Le partenariat international a également été à l’honneur. Le ministre français délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Benjamin Haddad, a réaffirmé la solidité du partenariat stratégique franco-marocain, avec une attention particulière portée à la gestion durable de l’eau. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération renforcée autour de l’innovation, du partage d’expertise et du soutien à la souveraineté alimentaire. De son côté, le président du Conseil mondial de l’eau, Loïc Fauchon, a introduit le concept d’«hydrodiplomatie», soulignant que l’eau ne doit pas être une source de conflit, mais de coopération. Face à des crises climatiques, politiques et hydriques de plus en plus imbriquées, il a plaidé pour une nouvelle gouvernance mondiale de l’eau. Il a rappelé que sécheresse et inondations sont deux faces d’un même défi, déjà visibles dans des pays comme l’Arabie saoudite, le Sahel, la Californie ou encore le Maroc.

Parmi les priorités du Conseil : garantir l’accès à l’eau pour la santé, l’alimentation et la nature. Il s’agit de repenser les systèmes d’irrigation, les habitudes agricoles et alimentaires, tout en investissant dans des infrastructures innovantes telles que des barrages de nouvelle génération ou la recharge des nappes phréatiques. À ce titre, Loïc Fauchon a salué la future station de dessalement de Dakhla comme une «révolution marocaine», grâce à un coût de production réduit à 30 centimes/m³ grâce aux énergies renouvelables.

Le Conseil a d’ailleurs annoncé la création, au Maroc, d’un Centre de l’eau non conventionnelle et des énergies renouvelables, confirmant la place centrale du Royaume dans les enjeux hydriques mondiaux. Un message politique fort a également été lancé : «La paix des rivières, pas la guerre de l’eau», avec un appel à proposer un plan d’autonomie hydrique pour Gaza.

Deux conventions pour ancrer l’action

Deux conventions ont été signées en marge du Salon. La première vise à renforcer l’intégration des services climatiques dans les politiques agricoles, via le partage de données météo, la formation et la recherche appliquée. La seconde concerne la gestion participative de la nappe phréatique dans la région de Fès-Meknès, avec des engagements concrets pour la régulation des prélèvements, l’utilisation complémentaire des eaux de barrage, et la promotion d’une agriculture durable.

1 million de visiteurs attendus à la 17ème édition du SIAM

La 17e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) ambitionne d’accueillir plus de 1 million de visiteurs, a déclaré, lundi à Meknès, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Ahmed El Bouari.

Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ce Salon, dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan, connaît la participation de plus de 1.500 exposants issus de 70 pays, a indiqué M. El Bouari.

Le ministre a ajouté que cette édition se tient sur le thème «Agriculture et monde rural : L’eau au cœur du développement durable», soulignant qu’il s’agit d’un «sujet très important» compte tenu des défis climatiques auxquels le monde est confronté.

La République française est l’invitée d’honneur de cette édition, a-t-il enchaîné, notant que ce choix «démontre la solidité des relations entre le Maroc et la France, notamment en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire».

Le Salon international de l’agriculture au Maroc-2025 propose aux visiteurs une panoplie de produits et un machinisme agricole de dernière génération, avec pour but de promouvoir la production agricole et animale et de valoriser les secteurs clés de l’économie régionale, dont l’agroalimentaire et son corollaire l’industrie alimentaire.

Au fil des éditions, le SIAM a réussi le pari de se positionner comme l’un des rendez-vous incontournables du secteur agricole en Afrique, et une plateforme privilégiée de rencontres et d’opportunités de partenariats entre les différents acteurs et opérateurs de l’écosystème.


2025-04-22 19:15:00

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