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Retraites : un premier épuisement des réserves dès 2030 pour les régimes publics

Retraites : un premier épuisement des réserves dès 2030 pour les régimes publics

Retraites : un premier épuisement des réserves dès 2030 pour les régimes publics

Le récent discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, à l’occasion de la Fête du Trône, évoquant un Maroc à deux vitesses en matière de développement territorial, trouve un écho saisissant dans le paysage des retraites. Alors que les régimes privés, tels que la CNSS et la CIMR, affichent des soldes techniques excédentaires en constante progression, les régimes publics, notamment la CMR-RPC et le RCAR-RG, s’enfoncent dans des déficits techniques de plus en plus préoccupants.

En 2024, les régimes de retraite ont enregistré un solde global excédentaire de 9,5 milliards de dirhams, en hausse par rapport aux 6,59 milliards constatés en 2023. Cette performance résulte principalement de la vigueur des produits financiers, liés à une exposition de plus de 80% des placements en valeurs mobilières (obligations à 54% et actions à 34%). Portée par la dynamique boursière avec un indice MASI ayant progressé de 22,16% et la capitalisation de 20%. cette situation favorable masque toutefois la persistance de déséquilibres structurels.

Les cotisations collectées par les régimes ont atteint 66,8 milliards de dirhams (+8,9%), tandis que les prestations servies se sont élevées à 71,1 milliards de dirhams (+5,8%). Si la CNSS et la CIMR affichent des soldes techniques excédentaires en progression, les régimes publics, notamment la CMR-RPC et le RCAR-RG, continuent de creuser des déficits techniques préoccupants, même si le RCAR-RG a temporairement renoué avec un solde global positif de 1,2 milliard de dirhams en 2024, grâce à des revenus financiers exceptionnels de 5,9 milliards.

Des déficits techniques persistants dans les régimes publics

Le régime de la CMR-RPC a vu ses cotisations progresser de 10,6%, atteignant 31,9 milliards de dirhams, grâce notamment à la première tranche des augmentations salariales issues du dialogue social de 2024. Cependant, ses prestations ont également augmenté de 6% pour atteindre 39,1 milliards de dirhams, maintenant son déficit technique à 7,2 milliards. Le résultat financier de 3,4 milliards a permis de limiter le solde global négatif à -4 milliards, sans inverser la tendance de long terme.

Les projections indiquent que ces revalorisations salariales pourraient améliorer certains indicateurs de viabilité, mais elles ne repousseraient l’échéance d’épuisement des réserves que de deux à trois ans. Le RCAR-RG, pour sa part, malgré la réforme paramétrique de 2021, reste confronté à une sous-tarification chronique, avec un rapport prestations/cotisations supérieur à 140%, entraînant une accumulation continue d’engagements non couverts.

CNSS et CIMR : une trajectoire globalement positive des régimes privées

La CNSS a dégagé en 2024 un excédent global de 4 milliards de dirhams, porté par une hausse des cotisations (+6,7% à 19,3 milliards) et une progression modérée des prestations (+6,3% à 16,9 milliards). Toutefois, les projections laissent entrevoir un retour au déficit technique dès 2031, avec un épuisement potentiel des réserves après 2034, en raison d’une tarification insuffisante des droits et d’une démographie vieillissante du secteur privé.

À l’opposé, la CIMR présente une situation solide, avec un solde global de 8,2 milliards de dirhams en 2024 (+4,9%), grâce à une croissance de ses cotisations (+8,8%) et un contrôle des prestations (+3,5%). Ses réserves devraient continuer à croître de manière exponentielle pour dépasser 1.200 milliards de dirhams d’ici 2085, confirmant la robustesse de son modèle et la pérennité de son régime.

Une réforme systémique devenue impérative

Le rapport du Comité de Coordination et de Surveillance des Risques systémiques (CCSRS) alerte sur la nécessité urgente de réformer le système. Les régimes publics, minés par des déficits techniques structurels, se dirigent vers un point de non-retour. L’institution préconise la mise en place d’une réforme systémique, fondée sur la création de deux pôles distincts (public et privé) avec une tarification rééquilibrée et des ajustements paramétriques : relèvement des taux de cotisation, augmentation progressive de l’âge légal de départ à la retraite, et adaptation des mécanismes d’acquisition des droits.

Pour la CNSS, il s’agirait de renforcer la soutenabilité en corrigeant la sous-tarification des droits, tandis que pour la CMR-RPC et le RCAR-RG, la réforme doit viser à réduire le poids des engagements non couverts.

Des échéances rapprochées pour le secteur public

Les projections du Comité dressent un constat préoccupant : sans réforme, le CMR-RPC verra ses réserves s’épuiser dès 2030, suivi du RCAR en 2052, alors que la CNSS pourrait connaître le même sort après 2034. Seule la CIMR maintiendrait un équilibre durable, illustrant l’écart croissant entre régimes publics et privés.


2025-08-04 13:39:00

lematin.ma

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