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Reconstitution du cheptel : Les éleveurs regagnent confiance

Reconstitution du cheptel : Les éleveurs regagnent confiance

Reconstitution du cheptel : Les éleveurs regagnent confiance

La filière de l’élevage d’ovins et de caprins regagne confiance et affiche son optimisme pour l’avenir. Il faut dire que le Programme de reconstitution du cheptel national dévoilé dernièrement par l’Exécutif Akhannouch, avec des mesures de soutien «audacieuses», alimente en grande partie ce nouveau climat. «Ce Programme a insufflé un soulagement chez les petits et moyens éleveurs qui étaient pris entre le marteau des sécheresses successives et l’enclume de l’inflation des coûts des aliments pour bétail. Il constitue l’aboutissement d’un long processus de discussions et d’échanges constructifs entre le département de l’Agriculture et la profession. Certes, ce Programme ne va pas résoudre toutes les problématiques de la filière d’un coup de magie, mais va substantiellement redonner confiance aux éleveurs et surtout consolider leur résilience dans un contexte de raréfaction des ressources hydriques et de changement climatique», déclare au journal «Le Matin», Abderrahmane Mejdoubi, président de l’Association nationale des éleveurs d’ovins et de caprins (ANOC).

Pour le patron de la corporation, la mise sur les rails de ce Programme coïncide fort heureusement avec une détente quasi générale sur les prix des aliments fourragers, du fait des dernières précipitations qui ont ressuscité les parcours dans les différentes zones et périmètres d’élevage du Royaume. Aux yeux de Mejdoubi, l’enjeu stratégique derrière le lancement du Programme national de recapitalisation du cheptel est de permettre à l’éleveur de maintenir ses effectifs ovins et caprins et partant poursuivre plus ou moins sereinement l’exercice de son métier. «Le pire scénario que nous redoutions est que les faillites explosent dans le secteur. Ce qui ferait accentuer le phénomène de l’exode rural. Car, l’éleveur vit de son métier et fait vivre également tout un écosystème. S’il part en ville à la quête de nouvelles opportunités, il lui serait quasiment difficile de retourner à son village et exercer de nouveau son métier d’éleveur. Ce qui constituerait une réelle menace pour toute la chaîne de valeurs agricole et saboterait les efforts de notre pays pour s’assurer sa souveraineté alimentaire», explique le président de l’ANOC qui soutient que l’approche adoptée en concertation avec la Tutelle a été bâtie autour de la valorisation de l’élément humain dans ce secteur, et ce conformément à la Vision de S.M le Roi Mohammed VI. La profession salue en particulier la mesure prise par le gouvernement visant à alléger l’endettement des éleveurs. «L’endettement des petits et moyens éleveurs figurait parmi les problématiques complexes auxquelles nous faisions face. Son rééchelonnement, tel que décidé par l’Exécutif, a fortement soulagé les éleveurs qui s’engagent à continuer d’entretenir leurs troupeaux dans l’espoir d’un retour du cycle pluviométrique favorable l’année prochaine», nous confie Mejdoubi.

Pour rappel, le Programme de recapitalisation du cheptel prévoit la mobilisation d’une enveloppe de 700 millions de dirhams pour alléger le fardeau des dettes pesant sur environ 50.000 éleveurs. Dans le détail, cette mesure devra se traduire par l’annulation de 50% du capital et des intérêts pour les dettes inférieures à 100.000 dirhams, ciblant les petits éleveurs (75% des bénéficiaires), l’annulation de 25% pour les dettes comprises entre 100.000 et 200.000 dirhams (11% des bénéficiaires) et le rééchelonnement des créances supérieures à 200.000 dirhams, avec exonération des pénalités de retard. «Cette mesure ne concerne que l’endettement bancaire auprès du Crédit Agricole. D’autres éleveurs ont des dettes contractées auprès de leurs fournisseurs et se trouvent également dans une impasse financière. Mais, l’on ne peut pas faire mieux.

L’État ne peut intervenir, en effet, que dans le cas des relations financières entre les éleveurs et le secteur bancaire», détaille l’opérateur. Et qu’en est-il de l’état du cheptel ovin et caprin aujourd’hui ? «Le cheptel est bonne forme !», rétorque sans réfléchir le président de l’ANOC. Son argument, la récolte céréalière entamée a permis d’alimenter en quantités suffisantes les marchés en aliments fourragers à l’instar de l’orge, l’avoine et bien d’autres produits utilisés dans l’alimentation du bétail. «L’abondance de ces intrants sur le marché a conditionné une détente sur les prix. Ce qui permet aux éleveurs de s’approvisionner normalement en aliments pour bétail pour les 2 à 3 mois à venir. Et si la prochaine saison agricole démarre du bon pied, c’est-à-dire qu’il y aurait un retour des pluies avec une régularité dans le temps et une bonne répartition spatiale, je serais prêt à soutenir que le cheptel national retrouvera ses niveaux d’avant-crise l’année prochaine», promet le patron de l’ANOC.

En appui au Programme de mis en place par l’Exécutif, l’ANOC s’engage à activer d’autres leviers pour accélérer la recapitalisation du cheptel comme la promotion de l’insémination artificielle. «L’adoption à une large échelle de cette technique dans la filière permettra aux éleveurs de booster fortement les naissances. En effet, cette technique est capable de permettre 3 naissances chez la brebis productrice tous les 2 ans. Ce qui aura la vertu de faire monter le cheptel national de plus de 50%», développe Mejdoubi. Le président de l’Association salue en outre l’introduction par le département de l’Agriculture du système des boucles électroniques. Ce dispositif permettra de conditionner l’octroi de la prime pour le maintien de la femelle. «C’est une mesure qui vise à instaurer la transparence dans le processus d’octroi de ces subventions. L’éleveur qui maintient ses femelles productrices pourra bénéficier facilement des aides financières dédiées suite à un simple checking électronique des boucles de ses effectifs», développe le patron de l’ANOC.

Voici où iront les 6,2 milliards de DH de soutien au cheptel

Pour rappel, le Programme de recapitalisation du cheptel s’articule autour de cinq piliers majeurs destinés à répondre aux besoins immédiats des éleveurs tout en préparant un avenir durable pour le cheptel national. Il s’agit du rééchelonnement des dettes des éleveurs, le soutien massif aux prix des aliments pour bétail à travers la subvention de 7 millions de quintaux de blé orge, ramenant le prix de vente à 1,5 dirham/kg et de 7 millions de quintaux d’aliments composés pour ovins et caprins, à 2 dirhams/kg. Ce volet mobilisera une enveloppe de 2,5 milliards de dirhams.

Le troisième axe porte sur l’identification et préservation des femelles reproductrices. Il prévoit ainsi le marquage de plus de 8 millions de brebis et chèvres reproductrices d’ici mai 2026 pour prévenir leur abattage. En complément, les éleveurs recevront un appui direct de 400 dirhams par tête non abattue. S’agissant du quatrième axe, il consiste en une campagne sanitaire préventive à grande échelle qui ciblera 17 millions de têtes contre les maladies aggravées par la sécheresse.

Budget alloué : 150 millions de dirhams. Enfin, le cinquième axe porte sur l’appui technique et l’amélioration génétique. Dans ce cadre, des plateformes de reproduction assistée seront mises en place avec un accompagnement technique personnalisé. Une mesure à laquelle le gouvernement réserve un budget de 50 millions de dirhams. Ensemble, ces mesures mobiliseront environ 3 milliards de dirhams d’ici la fin de l’année en cours. À cela s’ajouteront 3,2 milliards de dirhams en 2026, dédiés au soutien direct aux éleveurs engagés dans la préservation des femelles reproductrices, condition essentielle à la reconstitution durable du cheptel national.


2025-06-16 16:04:00

lematin.ma

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