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Protection sociale : le nouveau financement de la Banque mondiale est imminent

Protection sociale : le nouveau financement de la Banque mondiale est imminent

Protection sociale : le nouveau financement de la Banque mondiale est imminent

La Banque mondiale s’apprête à approuver, cette semaine, le nouveau prêt de 250 millions de dollars en faveur du Maroc pour renforcer les filets de protection sociale et promouvoir le développement humain.

Comme nous l’annoncions en exclusivité en mai dernier, ce projet vise à améliorer l’efficacité du système de protection sociale du Royaume en agissant sur deux volets principaux : (i) l’accès et la distribution des transferts monétaires directs (DSB – Direct Social Benefit), et (ii) l’élargissement du paquet d’aides sociales pour inclure des services sociaux et des programmes d’inclusion économique productifs

Le programme «DSB», piloté par l’Agence nationale de soutien social (ANSS), constitue aujourd’hui la pierre angulaire de la réforme sociale marocaine. Lancé en décembre 2023, il bénéficie déjà à plus de 3,9 millions de foyers, soit jusqu’à 60% de la population non couverte par les régimes d’allocations familiales classiques. Il cible particulièrement les enfants âgés de 0 à 5 ans, les élèves de 6 à 21 ans, les personnes âgées, en situation de handicap ou en capacité d’être insérées dans des initiatives économiques.

Un contexte socio-économique et climatique tendu

La Banque mondiale justifie son appui par un contexte marqué par une recrudescence des vulnérabilités. Bien que le Maroc ait accompli d’importants progrès sociaux et économiques depuis deux décennies, les récentes crises – sécheresses successives, inflation, persistance du secteur informel – ont partiellement annulé ces avancées. En 2022, le taux national de pauvreté est remonté à 3,8% (contre 1,7% en 2019) et les inégalités se sont creusées, avec un indice de Gini (qui mesure les inégalités de revenus dans une population) passant de 39,5 à 40,5 entre 2014 et 2022.

Les chocs climatiques, notamment les sécheresses, ont un effet direct sur la croissance économique, avec un impact estimé à 37% de la volatilité du PIB selon la Banque mondiale. Le programme «DSB» est ainsi conçu comme un filet de sécurité adaptatif, capable d’atténuer les effets de ces chocs sur les ménages les plus fragiles grâce à une identification fine via le Registre national de la population (RNP) et le Registre social.

Une réforme intégrée et ambitieuse

S’inscrivant dans le cadre des Hautes Orientations Royales, de la stratégie gouvernementale 2021-2026 et dans le nouveau modèle de développement, ce projet veut intégrer pleinement les aides sociales dans une approche globale du capital humain. Cela passe par un meilleur ancrage territorial du «DSB», la coordination entre les acteurs, et un lien renforcé avec les services sociaux (éducation, santé, accompagnement économique). L’ANSS, nouvellement créée, bénéficie pour cela d’un fort appui institutionnel – son Conseil d’administration est présidé par le Chef du gouvernement – et d’un budget conséquent pour monter en puissance.

Trois axes structurent le projet financé par la Banque mondiale. Le premier vise à améliorer l’accès et la gestion des transferts directs : mise en place de systèmes de gestion plus performants, amélioration de la gouvernance du «DSB», appui à l’identification des bénéficiaires. Le deuxième axe a pour objectif de renforcer le paquet de services offerts : connexion des bénéficiaires aux services sociaux et aux programmes d’inclusion économique. Quant au troisième volet, il ambitionne de favoriser l’innovation et l’évaluation : conception d’un cadre de suivi et d’évaluation basé sur les données, réalisation d’études d’impact et expérimentation de solutions innovantes.

En cohérence avec le Cadre de partenariats pays de la Banque mondiale (2019-2025), ce projet cible directement les objectifs de renforcement du capital humain, de lutte contre les inégalités et de résilience face aux chocs climatiques. Il constitue également un prolongement des précédents appuis de la Banque au Maroc en matière de protection sociale.

La validation imminente de ce financement marque donc une nouvelle étape décisive dans la concrétisation des réformes sociales du Royaume. Le défi reste désormais la mise en œuvre effective, coordonnée et équitable de cette réforme ambitieuse.


2025-06-16 16:03:00

lematin.ma

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