Projet de Loi de Finances 2026 au Maroc : Enjeux, priorités et perspectives pour la Bourse de Casablanca
Contexte budgétaire et priorités stratégiques
Le Projet de Loi de Finances 2026 (PLF 2026), présenté début août 2025, s’inscrit dans une démarche de transition économique et sociale. Sa note de cadrage pose les bases d’une croissance soutenue de 4,5 %, d’un déficit budgétaire maîtrisé autour de 3 % du PIB et d’un désendettement progressif avoisinant 65,8 % du PIB.
Sur le plan social, la priorité est donnée à l’équité territoriale et sociale conformément aux orientations royales : généralisation des aides directes, extension de la couverture sociale, accès au logement et relèvement du pouvoir d’achat des ménages.
En matière d’investissement public, le PLF 2026 mobilise d’importants budgets :
160 milliards de dirhams pour moderniser la flotte de Royal Air Maroc,
96 milliards de dirhams pour la ligne à grande vitesse Kénitra–Marrakech,
25 milliards de dirhams pour la modernisation des aéroports,
ainsi que des projets structurants dans le gaz et l’hydrogène vert.
Le recours aux partenariats public-privé et à la valorisation des actifs publics est mis en avant pour garantir l’efficience et alléger le fardeau budgétaire.
Impact attendu sur la Bourse de Casablanca
Bien que le PLF 2026 ne mentionne pas spécifiquement la Bourse de Casablanca dans ses annexes, plusieurs éléments suggèrent des retombées positives pour le marché financier marocain.
Sociétés à forte exposition aux investissements publics : Royal Air Maroc, ainsi que les entreprises impliquées dans la ligne LGV ou la modernisation aéroportuaire, pourraient voir leur activité progresser grâce aux budgets mobilisés.
Acteurs du secteur de l’énergie et des infrastructures : les entreprises liées aux projets de gaz et d’hydrogène vert devraient bénéficier directement de ce dynamisme, ce qui peut améliorer leur perception sur le marché boursier.
Effets macroéconomiques bénéfiques : une croissance de 4,5 % couplée à une meilleure soutenabilité budgétaire est de nature à renforcer la confiance des investisseurs et encourager l’investissement privé.
Possibles mesures fiscales incitatives : même si elles ne sont pas encore détaillées, certaines dispositions comme des exonérations, allègements fiscaux ou incitations sectorielles pourraient soutenir les performances boursières de certaines entreprises.
La Bourse de Casablanca : contexte actuel
La Bourse de Casablanca reste la première bourse du Maghreb et la deuxième en Afrique par capitalisation, estimée à environ 113 milliards de dollars. L’indice principal est le MASI (Moroccan All Shares Index), dominé par les poids lourds bancaires et télécoms comme Attijariwafa Bank, Maroc Telecom, BCP, Bank of Africa, Managem ou encore Taqa Morocco.
Conclusions financières et perspectives
Le PLF 2026 mise sur une relance économique maîtrisée, portée par l’investissement public, la consolidation de l’équité sociale et la modernisation institutionnelle.
Pour la Bourse de Casablanca, ces orientations sont globalement favorables. Les entreprises qui interviennent directement dans les projets budgétaires, notamment dans les infrastructures, l’énergie et le transport, pourraient enregistrer un regain d’activité et améliorer leur profil de valorisation.
D’autres secteurs bénéficieront indirectement d’un climat économique plus stable et porteur de confiance, susceptible d’attirer davantage de capitaux vers le marché boursier.
Recommandations pour les investisseurs et acteurs financiers
Suivre attentivement la publication officielle des annexes fiscales du PLF 2026 afin d’analyser les avantages par secteur, en particulier pour l’énergie, le transport et l’innovation.
Surveiller les grandes entreprises cotées actives dans les infrastructures et l’énergie, en fonction des bons de commande publics et de la communication gouvernementale.
Analyser sectoriellement les opportunités : transport ferroviaire, aérien, énergie renouvelable et hydrogène vert sont clairement ciblés par les investissements publics.
Prendre en compte le contexte macroéconomique favorable : réduction du déficit, maîtrise de la dette et croissance soutenue devraient renforcer l’attrait du marché.
En résumé, le PLF 2026 devrait jouer un rôle stimulant pour l’économie marocaine et, indirectement, pour le marché boursier de Casablanca, en dynamisant les secteurs stratégiques et en renforçant la confiance des investisseurs.