Production de dattes : la récolte atteint 160.000 tonnes, en hausse de 55% (SIDATTES 2025)

Organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Salon se tient cette année sous le thème : « Gestion durable des ressources hydriques : base du développement du palmier dattier et des oasis ». Réunissant environ 230 exposants issus de plus de 19 pays et accueillant quelque 90.000 visiteurs, l’événement confirme sa place parmi les rendez-vous agricoles majeurs du Royaume. Installé sur une superficie de 40.000 m², il s’articule autour de pôles dédiés aux régions, aux institutions, au machinisme, aux produits du terroir et aux métiers de l’agrofourniture, tout en proposant un large programme de rencontres professionnelles, ateliers thématiques, animations culturelles et démonstrations techniques.

Moins de deux semaines après le lancement officiel de la campagne des dattes, le Maroc célèbre une récolte exceptionnelle : 160.000 tonnes au niveau national, en hausse de 55% par rapport à la saison précédente. L’annonce a été faite par Ahmed Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, à l’occasion de l’ouverture du salon.

Le ministre, qui présidait la cérémonie d’ouverture aux côtés du wali de la région Drâa-Tafilalet, du président du conseil régional, d’élus et d’acteurs professionnels, a souligné que cette progression remarquable confirme la résilience du secteur et l’importance stratégique du palmier dattier pour l’économie nationale et les territoires oasiens.

La gestion des ressources hydriques, un défi

Au cœur des échanges, la gestion durable de l’eau s’impose comme un enjeu central. Les oasis marocaines, menacées par le stress hydrique, la désertification et le changement climatique, dépendent fortement de la disponibilité de la ressource pour préserver leur équilibre écologique et économique. Véritables réservoirs de biodiversité, elles jouent aussi un rôle déterminant dans le maintien des activités agricoles et de la vie sociale pour plus de deux millions d’habitants. La préservation de ces écosystèmes constitue ainsi un enjeu stratégique, conditionnant le développement de la filière dattière et la résilience des territoires oasiens.

Cette dynamique s’accompagne de projets structurants, dont un important chantier hydro-agricole visant à capter et rediriger les crues de l’oued Agghris vers Dayet Merzouga, via le barrage de Mektaa Safa. Mobilisant plus de 85 millions de dirhams d’investissement, ce projet permettra d’améliorer l’irrigation de près de 1.200 hectares situés dans les communes de Rissani et Taouz, au bénéfice direct de plus de 6.700 exploitants. Il comprend la construction d’un barrage de dérivation, l’aménagement de canaux de transfert sur une vingtaine de kilomètres et la réhabilitation des périmètres irrigués de Merzouga et Mektaa Safa. Outre l’optimisation de l’eau agricole, l’initiative devrait contribuer à la protection du couvert végétal, au rechargement de la nappe phréatique et à la lutte contre la désertification. Plus de 340.000 journées de travail devraient être générées durant sa mise en œuvre.

La recherche et l’innovation trouvent également une place de choix au sein du Salon. Une grande conférence scientifique qui réunit experts nationaux, chercheurs et institutions internationales, notamment la FAO et l’ICARDA, permet d’explorer les solutions innovantes pour renforcer la durabilité des systèmes oasiens. Parallèlement, une convention de partenariat a été signée entre l’ANDZOA, l’Institut national de la recherche agronomique et l’Organisation arabe pour le développement agricole afin de lancer un programme pilote consacré au développement des oasis. Celui-ci portera sur la protection des ressources naturelles, la valorisation des ressources génétiques, la lutte contre la désertification et la promotion d’activités génératrices de revenus au bénéfice des jeunes et des femmes.

À travers cette 14ᵉ édition du SIDATTES, le Royaume confirme son ambition de consolider la filière dattière comme pilier de développement durable dans les régions oasiennes. La progression remarquable de la production, l’engagement dans des solutions hydriques innovantes et la mobilisation d’acteurs scientifiques et économiques témoignent d’une volonté claire : construire une agriculture plus résiliente, moderne et inclusive, en phase avec les objectifs de la stratégie « Génération Green 2020-2030 ».