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Pourquoi le marché des voitures électriques va fortement croître au Maroc

Pourquoi le marché des voitures électriques va fortement croître au Maroc

Pourquoi le marché des voitures électriques va fortement croître au Maroc

Le marché marocain des véhicules électriques (VE) devrait connaître une nouvelle accélération en 2025, dans le sillage d’une croissance significative en 2024. C’est ce que prévoit le cabinet BMI-Fitch, qui anticipe une hausse de 49,6% des ventes de véhicules particuliers électriques pour atteindre 4.404 unités, portant ainsi le taux de pénétration à 2,6% contre 1,9% en 2024. Cette dynamique serait alimentée par l’arrivée de nouveaux modèles sur le marché, notamment des véhicules plus abordables en provenance de Chine, et par la montée en puissance de la production locale.

Globalement, les ventes de véhicules électriques et hybrides ont atteint 11.134 unités en 2024, soit une part de marché de 6,3% dans le segment des véhicules particuliers. Les hybrides conventionnels dominent encore largement ce segment, avec 8.190 unités écoulées. Toutefois, les VE à batterie (BEV) ont connu une progression remarquable de 143% en glissement annuel pour atteindre 1.125 unités, malgré les limites de l’infrastructure de recharge, notamment en dehors des centres urbains. Les hybrides rechargeables (PHEV), quant à eux, ont enregistré une croissance encore plus spectaculaire, de 224%, avec 1.819 unités vendues.

Le marché marocain attire désormais plusieurs marques chinoises, à commencer par BYD, qui a lancé ses opérations locales en 2023 avec trois modèles. En 2025, la marque Zeekr a rejoint le marché avec deux modèles supplémentaires. Grâce à leur bon rapport qualité-prix, les VE produits en Chine séduisent de plus en plus les consommateurs marocains. En 2024, BYD s’est imposée comme la première marque de PHEV au Maroc, avec une part estimée à 32%. Du côté des BEV, Dacia s’est hissée en tête du marché avec 40,2% des ventes.

Selon l’étude, le gouvernement marocain a mis en place plusieurs incitations fortes pour soutenir l’adoption des VE : exonération totale de la TVA et de la taxe de circulation annuelle, réduction de 80% des droits de douane, primes d’achat de 50.000 dirhams pour les particuliers et 100.000 dirhams pour les entreprises, ainsi qu’un taux réduit d’assurance à 10%.

Forte croissance attendue pour les ventes de VE particuliers

Sur la période 2025-2034, BMI prévoit une croissance moyenne annuelle de 33% pour les ventes de VE particuliers, avec un volume annuel atteignant 47.480 unités en 2034. Cette trajectoire pourrait être renforcée par la montée en puissance de la production locale et le développement de la chaîne d’approvisionnement, notamment l’extension du réseau de recharge et l’adoption massive dans le secteur du tourisme.

Actuellement, la production locale de VE au Maroc demeure à un stade précoce, avec environ 40.000 à 50.000 unités produites annuellement, principalement des mini-VE comme la Fiat Topolino, l’Opel E-Rocks et la Citroën Ami. En juillet 2024, Renault a lancé la production locale de la Dacia Jogger PHEV, ce qui devrait donner un nouvel élan au marché des hybrides rechargeables à moyen terme. D’ailleurs, le ministère de l’Industrie et du Commerce prévoit que les VE représenteront jusqu’à 60% des exportations totales de véhicules d’ici 2030.

Plusieurs segments de niche devraient également émerger : les flottes touristiques, les services de taxi et de covoiturage, les hybrides rechargeables haut de gamme et les flottes d’entreprise. «Le Maroc est aussi en passe de devenir un pôle régional d’investissement pour la chaîne de valeur des VE. Le pays dispose de ressources stratégiques, notamment des réserves importantes de phosphate, un composant essentiel des batteries au lithium-fer-phosphate», détaille l’étude.

Un positionnement attractif pour les investisseurs

Ce positionnement attire des investissements significatifs. En juin 2024, le fabricant chinois de batteries Gotion High Tech a investi 1,3 milliard de dollars supplémentaires pour établir deux gigafactories, en plus de l’investissement initial de 6,4 milliards annoncé en 2023. D’autres acteurs, comme Guangdong Haomei New Materials et Lingyun Industrial, ont lancé une coentreprise dans les boîtiers de batteries. En avril 2024, BTR New Material Group a investi 30 millions de dollars dans une usine de production de cathodes.

L’étude souligne que le segment des véhicules utilitaires électriques reste encore peu développé, avec des ventes estimées à moins de 100 unités, essentiellement des fourgonnettes légères et des bus électriques. Toutefois, les autorités municipales devraient jouer un rôle moteur dans l’électrification des flottes de transport public entre 2025 et 2029. La décarbonation des chaînes logistiques portera également la demande en véhicules utilitaires électriques, notamment légers et moyens. Le Maroc mène en parallèle un projet de bus à haut niveau de service axé sur l’électrification.

Un autre vecteur de développement repose sur les projets d’hydrogène vert et d’énergies renouvelables du Royaume. Le pays ambitionne de capter 4% du marché mondial de l’hydrogène vert à l’horizon 2030, avec deux projets majeurs totalisant une capacité de 18 GW (gigawatts), le pipeline le plus important en Afrique dans ce domaine. Ces initiatives devraient encourager le développement de véhicules à pile à combustible et à moteur à combustion alimenté à l’hydrogène.

Concernant le parc de VE, BMI estime qu’il aura atteint 5.700 unités en 2024, soit 0,15% du parc total. En 2025, ce chiffre devrait passer à environ 10.104 unités (0,26%). D’ici 2034, le parc pourrait grimper à 196.381 unités, représentant 3,9% du total national. La production locale de bornes de recharge permettra de limiter les risques sur la chaîne d’approvisionnement, mais l’expansion rapide du réseau est impérative pour soutenir l’adoption des VE à long terme. À fin 2024, le réseau marocain comptait environ 1.000 points de recharge.

«La transition vers l’électrique sera également favorisée par l’essor des énergies renouvelables. Le gouvernement ambitionne d’atteindre 80% d’énergies renouvelables dans le mix électrique d’ici 2050, avec plusieurs projets d’envergure en cours et de nouveaux appels d’offres pour des projets hors hydraulique. Ce potentiel permettra au Maroc de s’imposer comme un exportateur net d’énergie bas carbone et de soutenir l’essor durable du véhicule électrique», conclut l’étude.


2025-06-17 15:48:00

lematin.ma

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