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Pourquoi il y a urgence de réformer les systèmes de retraite au Maroc

Pourquoi il y a urgence de réformer les systèmes de retraite au Maroc

Pourquoi il y a urgence de réformer les systèmes de retraite au Maroc

Longtemps perçu comme un pilier de solidarité intergénérationnelle, le système de retraite au Maroc est désormais fragilisé par des déséquilibres structurels. Le constat est implacable : la Caisse marocaine des retraites (CMR) aura épuisé ses réserves d’ici 2031, la CNSS en 2036, tandis que le RCAR suivra en 2052. Autrement dit, si rien n’est fait, le pays se dirige vers une rupture brutale des engagements envers des centaines de milliers de retraités.

Un modèle à bout de souffle

Le ratio cotisants/retraités illustre à lui seul la gravité de la situation : en 2000, on comptait sept actifs pour financer un retraité ; ils ne sont plus que deux aujourd’hui, et demain, la tendance pourrait s’inverser. À cela s’ajoute le vieillissement de la population : l’espérance de vie dépasse désormais 76 ans, prolongeant mécaniquement la durée de versement des pensions. La pluralité des régimes accentue la complexité et les inégalités. Alors que les retraités du secteur public perçoivent en moyenne 8 557 dirhams par mois, ceux du privé doivent se contenter de 2.177 dirhams. Ces disparités alimentent un sentiment d’injustice sociale, d’autant que plus de 60 % des actifs marocains — indépendants, saisonniers, travailleurs informels — restent totalement exclus de toute couverture retraite.

Au-delà des équilibres financiers, c’est la cohésion sociale qui est en jeu. Près de 75 % des personnes âgées ne touchent aucune pension. Le maintien du pouvoir d’achat des retraités, déjà menacé, devient un défi national. Sur le plan économique, l’effondrement des caisses de retraite affecterait directement la consommation intérieure et fragiliserait les marchés financiers : ces institutions injectent chaque année plus de 330 milliards de dirhams dans l’économie.

Face à ce diagnostic, les propositions de réforme convergent. Quatre axes sont mis en avant :

  • Homogénéiser les régimes pour simplifier les règles et permettre la portabilité des droits.
  • Mettre à niveau le secteur privé, en réduisant l’écart abyssal entre les pensions publiques et privées.
  • Assurer la pérennité financière, en ajustant les paramètres (âge de départ, taux de cotisation, plafonds de pensions) et en anticipant le choc démographique.
  • Renforcer la solidarité intergénérationnelle, en élargissant la couverture aux travailleurs informels et indépendants.

Des instances comme la Cour des comptes, le CESE, l’ACAPS ou le HCP alertent toutes sur l’urgence d’agir. Chaque année de retard rend la réforme plus coûteuse et douloureuse. Une approche progressive et concertée, intégrée au dialogue social, s’impose désormais pour éviter que le système ne s’écroule sous son propre poids.

La réforme des retraites n’est plus un choix politique, c’est une nécessité nationale. Elle conditionne la dignité des retraités d’aujourd’hui, la confiance des actifs de demain et l’équilibre social du Maroc dans son ensemble.


2025-09-19 14:10:00

lematin.ma

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