PLF 2026 : Plus de 6 milliards de dirhams prévus pour les infrastructures routières

En 2026, le gouvernement prévoit le lancement des premières sections de la voie express Ain Aouda–Oued Zem sur 127 km, pour un coût global de 1,9 milliard de dirhams, dont 1,12 milliard programmés dès 2026. Les travaux de mise à niveau de la route nationale RN7 se poursuivront également, avec deux tronçons importants : Tizi N’tasset–Tafinghout sur 30 km, et Ouirgane–Tlat N’yacoub sur 34 km, mobilisant ensemble près de 665,5 millions de dirhams. Parallèlement, la liaison routière du port Nador West Med au réseau national, longue de 192 km, continue d’avancer. D’un coût global de 2,4 milliards de dirhams, ce projet bénéficie d’un financement de la Banque mondiale et prévoit pour 2026 une enveloppe de 400 millions en crédits de paiement et 1,7 milliard en engagements.

Le PLF 2026 intègre également la poursuite des projets inscrits dans les contrats-programmes État–Régions, dotés d’une enveloppe globale de 19,39 milliards de dirhams, dont 7,97 milliards pris en charge par l’État. Pour l’année à venir, 964 millions de dirhams en crédits de paiement et 4,51 milliards en engagements y seront consacrés. En parallèle, un montant de 2 milliards de dirhams est prévu pour la poursuite de maintenance du réseau routier et la réhabilitation des ouvrages d’art menaçant ruine, dans le cadre du Fonds Spécial Routier.

Sur le volet autoroutier, l’année 2025 a marqué la signature d’un protocole d’accord entre l’État et la Société ADM pour un montant global de 17 milliards de dirhams, couvrant les projets structurants de la période 2025-2028. En 2026, la priorité sera donnée à la poursuite des travaux de l’autoroute continentale Rabat–Casablanca (59 km, 6,95 milliards de dirhams), de l’autoroute Tit Mellil–Berrechid (30 km, 2,5 milliards de dirhams, avec 86% d’avancement) et de l’autoroute Guercif–Nador (104 km, 7,8 milliards de dirhams). Cette dernière reliera directement le port de Nador West Med, avec déjà près de 50% d’avancement sur la section Driouch–Port NWM.

La sécurité routière demeure également au cœur des priorités. L’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) poursuit la mise en œuvre de la stratégie nationale 2017–2026, qui vise à réduire le nombre de décès à moins de 1.900 d’ici fin 2026. Parmi les programmes phares figurent le projet « Safe Autocar » (600 millions de dirhams), destiné au renouvellement du parc d’autocars de transport public, la revalorisation des primes à la casse et de renouvellement, ainsi que le déploiement de campagnes nationales de sensibilisation et de digitalisation des services aux usagers.

Sur le plan portuaire, les ambitions demeurent tout aussi fortes. Après l’inauguration, en septembre 2025, de projets structurants à Casablanca pour un investissement global de 5 milliards de dirhams, l’année 2026 sera marquée par la poursuite de chantiers d’envergure. Parmi eux figurent le Nouveau Port Dakhla Atlantique (13 milliards de dirhams), dont le taux d’avancement atteint 45%, et l’extension de ses infrastructures pour accueillir la filière de l’hydrogène vert, mobilisant 1,24 milliard de dirhams supplémentaires. À Casablanca, l’achèvement des ouvrages de protection du port, estimé à 1,18 milliard de dirhams, viendra renforcer la sécurité et la compétitivité du complexe portuaire. D’autres projets concernent la protection du littoral de Sidi Moussa à Salé pour 563,8 millions de dirhams.

Le développement ferroviaire reste un pilier central de la stratégie nationale de mobilité durable. Le protocole d’accord État–ONCF, signé en 2025 pour un montant global de 96 milliards de dirhams à l’horizon 2030, trace la feuille de route du réseau ferroviaire marocain. L’année 2026 sera consacrée à la poursuite des travaux d’extension de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) vers Marrakech sur 430 km et à la préparation du Réseau Express Régional (RER) dans les zones Casablanca–Settat, Rabat–Salé–Kénitra et Marrakech–Safi. Ce programme prévoit également la construction de nouvelles gares à Casablanca-Sud, Benslimane et à l’aéroport Mohammed V, la création de 260 km de nouvelles voies, la requalification de cinq gares existantes et l’acquisition de 48 trains de nouvelle génération.

Dans le domaine du transport aérien, l’Office National des Aéroports (ONDA) déploie un programme d’investissement de 25 milliards de dirhams à l’horizon 2030. Celui-ci comprend la construction d’un nouveau terminal et d’une nouvelle piste à Casablanca, le doublement des terminaux de Marrakech, Agadir et Fès, ainsi que l’édification d’un nouveau terminal à Tanger. Ces chantiers, en cours de finalisation ou de lancement, visent à moderniser les capacités d’accueil et à renforcer la compétitivité des aéroports marocains en prévision du Mondial 2030.

Sur le plan maritime, une étude stratégique engagée par le ministère du Transport et de la Logistique dresse les contours d’une nouvelle politique nationale pour une flotte marchande souveraine et performante. Les premières orientations portent sur la mise en place d’un cadre assurantiel adapté, la modernisation de la gouvernance du secteur et le développement de la formation maritime. D’ici 2026, un centre de surveillance du trafic maritime sera créé dans le sud du pays, en complément de celui de Tanger, afin de renforcer la sécurité sur la façade atlantique.

Le développement logistique se poursuit avec la concrétisation de plusieurs plateformes régionales. En 2026, l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL) poursuivra les travaux de zones stratégiques telles que Ouled Saleh (Casablanca), Aït Melloul (Agadir) et Zenata, tout en lançant la future zone logistique de Dakhla. Ces projets, inscrits dans la stratégie nationale de compétitivité logistique, visent à fluidifier les échanges, réduire les coûts de transport et renforcer l’intégration des territoires dans la dynamique économique nationale.