Le Projet de Loi de Finances 2026 (PLF 2026) est un document stratégique dune importance capitale pour léconomie marocaine, et par extension, pour les acteurs et investisseurs opérant sur la Bourse de Casablanca.
À chaque publication ou avant-projet de ce document budgétaire, les marchés financiers locaux réagissent de manière attentive à la lecture des intentions macroéconomiques du gouvernement.
Le PLF trace les grandes orientations économiques, fiscales et sociales de lÉtat pour lannée à venir.
En anticipant son contenu, analystes et investisseurs essaient de déduire les mesures susceptibles davoir un impact direct ou indirect sur les entreprises cotées, les secteurs dactivité stratégiques et la dynamique générale du marché boursier.
Dans la perspective du PLF 2026, plusieurs enjeux majeurs sont déjà au cœur des discussions.
Lenvironnement économique international reste incertain, marqué par une inflation persistante, un ralentissement de la croissance dans certains pays partenaires, et une politique monétaire toujours prudente.
Sur le plan local, le Maroc continue de faire face à des défis structurels liés à la réforme des finances publiques, à la transition énergétique et à la nécessaire relance de linvestissement privé.
Autant déléments qui ont un effet domino sur lévolution des indices boursiers casablancais.
La réforme fiscale, un des piliers annoncés de ce futur PLF, devrait occuper une place centrale.
Le chantier a commencé depuis plusieurs années dans le cadre des Assises nationales sur la fiscalité et se poursuit avec des objectifs précis : élargissement de lassiette fiscale, équité entre différents acteurs économiques, simplification des procédures et renforcement de la transparence.
Si le PLF 2026 confirme la volonté de lÉtat daller plus loin sur ces aspects, les entreprises cotées sur la Bourse de Casablanca devront adapter leurs prévisions de résultats et peut-être même leur stratégie financière.
Par conséquent, certains secteurs pourraient être pénalisés par une hausse de la pression fiscale alors que dautres, bénéficiaires dincitations ou dallègements ciblés, pourraient voir leur attractivité augmenter aux yeux des investisseurs.
La fiscalité applicable aux revenus mobiliers et à la distribution des dividendes demeure un point de vigilance pour les investisseurs particuliers et institutionnels actifs sur la place casablancaise.
Un alourdissement de la fiscalité sur ces revenus impacterait négativement lexpectative de rendement, surtout dans un contexte où les taux dintérêt des bons du Trésor sont en hausse.
À linverse, une mesure incitative ou un allégement viserait à dynamiser les flux vers le marché des actions, souvent considéré comme une classe dactifs sous-développée au Maroc comparée à la taille de léconomie.
Linvestissement public prévu dans le PLF 2026 pourrait également jouer un rôle moteur sur la dynamique de certains titres cotés.
En fonction des montants alloués à linfrastructure, à lénergie ou encore à la technologie, des sociétés opérant dans ces domaines pourraient bénéficier de nouvelles opportunités de croissance.
À titre dexemple, les entreprises du secteur du BTP et celles liées aux énergies renouvelables attendent avec attention les engagements de lÉtat pour évaluer leur carnet de commandes futur.
Or, toute amélioration anticipée de leur chiffre daffaires ou rentabilité, une fois communiquée et intégrée par les analystes, est susceptible de faire évoluer favorablement le prix de leurs actions sur le marché secondaire.
Un autre facteur à considérer est la réforme prévue de la compensation et de la subvention.
Le gouvernement marocain ambitionne depuis longtemps de mieux cibler les aides publiques, en particulier celles touchant les produits de base.
Une réduction graduelle des dépenses de compensation pourrait dégager des marges budgétaires pour dautres investissements, et stabiliser le déficit public.
Pour la Bourse de Casablanca, cet aspect est essentiel dans la mesure où la stabilité macroéconomique demeure un critère décisif de confiance pour les investisseurs étrangers.
De plus, si cette réforme soutient indirectement la consommation des ménages les moins favorisés, elle pourrait impacter positivement les entreprises opérant dans la grande distribution et dans les biens de consommation courante.
Le contrôle du déficit budgétaire reste également central dans lévaluation de la crédibilité du PLF 2026.
Une trajectoire soutenable du déficit, accompagnée dun endettement maîtrisé, peut renforcer la perception de risque souverain du Maroc.
Cela influence les conditions de financement de léconomie, notamment le coût du crédit pour les entreprises, ainsi que la perception des grandes agences de notation financière.
À long terme, un cadre budgétaire discipliné tend à encourager lépargne nationale à se diriger vers le financement des entreprises via le marché boursier.
À linverse, toute dégradation budgétaire perçue comme non maîtrisée pourrait entraîner un sentiment de méfiance généralisée.
Les gestionnaires de fonds, notamment institutionnels, pourraient dans ce cas réduire leur exposition au marché action au profit dactifs jugés plus sûrs tels que les obligations souveraines, voire de liquidités.
Il est donc prévisible que les choix dallocation dactifs des grands porteurs de capitaux seront influencés de manière décisive par le contenu exact du PLF 2026.
Par ailleurs, les marchés anticipent désormais davantage les éléments liés aux objectifs de durabilité, de transition verte et de développement social.
Le PLF 2026 devrait comporter une part dédiée à des investissements environnementaux, à la promotion de lentrepreneuriat féminin, ou au financement de léconomie verte.
Ces thématiques, parfois marginales dans les exercices budgétaires précédents, prennent un poids croissant pour les investisseurs soucieux dintégrer les critères ESG (environnement, social, gouvernance) dans leur gestion de portefeuille.
Pour la Bourse de Casablanca, ce positionnement pourrait favoriser le développement de nouvelles classes dactifs, comme les obligations vertes ou les fonds responsables, contribuant ainsi à lélargissement de la profondeur du marché.
Enfin, au-delà des dispositions proprement budgétaires, cest la visibilité réglementaire et la cohérence entre politique économique et politique boursière qui feront la différence.
Les entreprises cotées ont besoin dun cadre clair, stable et prévisible pour prévoir leur croissance, ajuster leurs investissements et interagir avec les marchés financiers.
De même, toute réforme touchant à la gouvernance des marchés de capitaux, comme le rôle de lAMMC ou les facilités accordées aux investisseurs étrangers, auront un effet direct sur les volumes déchange à Casablanca.
En résumé, le PLF 2026 est attendu avec beaucoup dattention par les participants de la place boursière marocaine.
Les arbitrages qui seront opérés entre rigueur budgétaire, incitations sectorielles, réforme fiscale et soutien à la croissance orienteront fortement les perspectives du marché en 2026.
Il est probable que les secteurs liés à lexport, aux infrastructures, à linnovation et à la finance durable seront parmi les mieux positionnés, selon les choix définitifs du gouvernement.
Les mois à venir permettront déclaircir ces intentions et de dessiner les contours dune année potentiellement déterminante pour la Bourse de Casablanca.
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