Pêche: Modernisation et villages nouvelle génération

Pêche: Modernisation et villages nouvelle génération

Au cours de 2024, la valeur des produits issus de la pêche artisanale a atteint près de 3,8 milliards de DH, enregistrant une hausse de 89% par rapport à 2016.

Ces résultats ont été rendus possibles grâce aux programmes mis en œuvre pour renforcer la compétitivité de ce secteur. En tête de liste, figure le Programme national d’aménagement du littoral, qui vise le développement de la pêche artisanale à travers la réalisation de villages de pêche et de points de débarquement aménagés en tant que petits pôles économiques et sociaux.
C’est ce qu’a affirmé Zakia Driouich, secrétaire d’Etat à la pêche maritime en réponse à une question écrite de Adil Sbaï, député du groupe parlementaire de la Chambre des représentants.

Promotion de l’économie bleue

La concentration des activités de pêche dans des villages de pêcheurs a rendu possible la création d’un circuit économique local intégré, regroupant les activités de stockage, de transport et de commercialisation », a affirmé Zakia Driouich, secrétaire d’Etat à la pêche maritime (Ph. Bziouat)

Ces structures jouent un rôle important dans le développement local et dans la promotion de l’économie bleue. Elles ont pour objectifs d’améliorer les conditions de vie et de travail des pêcheurs artisanaux, d’augmenter leurs revenus, de renforcer la performance et l’efficacité économique du secteur. Elles ont permis aussi de maîtriser l’effort de pêche, de préserver les ressources marines et d’améliorer la qualité et la valorisation des produits. D’ailleurs, la pêche artisanale, compte tenu de son rôle économique et social majeur, est d’une importance capitale. Ce secteur contribue en effet à hauteur de 23% de la valeur de la production nationale et fournit environ 60.000 emplois directs.
Pour Zakia Driouich, la concentration des activités de pêche dans ces structures a rendu possible la création d’un circuit économique local intégré, regroupant les activités de pêche, de stockage, de transport et de commercialisation. Ce qui génère des milliers d’emplois directs et indirects et favorise une dynamique sociale et territoriale. Celle-ci contribue à l’encadrement professionnel et social des pêcheurs, à leur intégration dans le système de sécurité sociale, ainsi qu’au soutien de l’économie solidaire. Et cela, à travers l’appui aux coopératives actives dans ces villages, renforçant ainsi l’esprit d’initiative collective et le développement durable.

Méditerranée et façade atlantique

Ces infrastructures constituent également un levier d’intégration dans l’économie nationale, en reliant la production locale aux marchés nationaux et internationaux par la valorisation et l’exportation.
Dans ce cadre, 42 projets ont été réalisés, dont 13 en Méditerranée et 29 sur la façade atlantique, pour un investissement total de 3,33 milliards de DH.
En outre, 8 projets sont en cours de réalisation (4 sur la côte méditerranéenne et 4 sur la côte atlantique), en plus de 3 projets supplémentaires programmés à Tissa, Essaouira et El Jadida. Ces projets disposent d’infrastructures et d’équipements nécessaires à l’accueil et au débarquement des produits de la pêche maritime. C’est le cas des halles aux poissons pour la vente en gros, des locaux pour les pêcheurs et les commerçants de poisson, des ateliers collectifs, des chambres froides et des usines à glace. Les villages de pêche comprennent également des ouvrages maritimes tels que des digues et des rampes d’accès pour les embarcations, permettant leur entrée et leur sortie en toute sécurité. Ces infrastructures contribuent à hauteur de 67% du chiffre d’affaires de la pêche artisanale pour 2024.

Développer les infrastructures d’accueil

Le chiffre d’affaires moyen des bateaux actifs a été multiplié par trois entre 2010 et 2024, passant de 68.000 dirhams à 241.000 dirhams par bateau en 2024. Afin de renforcer, moderniser et développer les infrastructures d’accueil, de déchargement et de stockage, plusieurs points de débarquement aménagés et villages de pêcheurs ont fait l’objet de réaménagements. Il s’agit notamment d’Imsouane et d’Imi Ouaddar (province d’Agadir Ida Outanane), de Kala Iris et d’Ain Waren (province d’Al Hoceïma), de Belyounech (province de Tétouan), de Fnideq, de Bouznika et de Kourizem (province de Tarfaya). Le montant total investi s’élève à 15 millions de dirhams.

Nouvelles activités économiques

De plus, des travaux d’extension du village de pêcheurs d’Imsouane sont prévus, comprenant 80 nouveaux locaux de stockage, 160 réservoirs de carburant, un atelier de vente de matériel de pêche, ainsi que des installations sanitaires, pour un investissement global de 10,34 millions de DH.
À Souiria Kedima (province de Safi), un budget de 129 millions de DH a été alloué à la réhabilitation du village de pêcheurs, afin d’en faire un village de nouvelle génération. Et cela, en modernisant les installations existantes et en intégrant de nouvelles activités économiques, visant à accroître la valeur ajoutée des produits de la pêche artisanale et à dynamiser l’économie locale basée sur ce secteur.
Il convient de signaler l’achèvement des travaux du port de pêche artisanale de Lamhiriz (province d’Aousserd), réalisés par la Direction des ports du ministère de l’Equipement et de l’eau, pour un coût total de 567,26 millions de DH.
Les travaux du village de pêcheurs d’Ifounassen et du point de débarquement aménagé d’Ahidid (province de Driouch) sont également dans leur phase finale, avec un taux d’avancement de 95% pour le premier, pour un coût de 146,9 millions de DH. Il comprend des installations maritimes, des bâtiments, des quais d’amarrage, une station de dessalement d’eau, une station d’épuration des eaux usées, ainsi que des infrastructures de commercialisation et de stockage. Le second, à Ahidid, affiche un taux d’avancement de 92% pour un coût de 26 millions de dirhams.

Mohamed CHAOUI

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2025-10-16 19:23:19

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