ONCF: Nouveau protocole avec l’Etat
ABDESSAMAD Kayouh a été le premier à ouvrir le bal des présentations des budgets sectoriels dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2026.
Sur le montant global prévu par le protocole d’accord, une enveloppe de 29 milliards de DH est destinée à l’acquisition de nouveaux matériels roulants (trains à grande vitesse interurbains et trains régionaux). Quant aux 14 milliards de DH, ils sont destinés au financement du programme d’entretien et d’amélioration de la performance du réseau ferroviaire (Ph. L’Economiste)
Avant même la fin du débat général au sein de la Commission des finances sur le PLF 2026, le ministère du Transport et de la Logistique a tenu sa réunion au niveau de la Commission des infrastructures, en présence des patrons des établissements sous sa tutelle de son département. C’est le cas notamment de Mohamed Rabii Khlie, DG de l’ONCF, et de Abdelhamid Abbou, PDG de la RAM. Dans sa présentation, le ministre a abordé plusieurs points mais celui qui a retenu l’attention reste le transport ferroviaire, particulièrement la signature du nouveau protocole d’accord entre l’Etat et l’ONCF dont le coût global s’élève à 96 milliards de DH. Le financement de cette importante enveloppe a été intégralement sécurisé à travers des accords conclus entre l’ONCF, le ministère de l’Économie et des Finances, les régions concernées par le projet et une série de banques de développement et des banques locales. Ce protocole fixe les modalités de mise en œuvre du programme d’investissement 2024-2030. Cet ambitieux programme comprend 53 milliards de DH pour l’extension de la ligne à grande vitesse (LGV) de Kénitra à Marrakech, sur une longueur de 430 km, avec la réalisation d’une liaison vers Fès. A cela s’ajoute le développement des services ferroviaires régionaux rapides (RER) dans les zones de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, et Marrakech-Safi. Selon le ministre, l’état d’avancement de la LGV était de 26% à fin septembre dernier. Il devra être livré en 2029.
Sur le montant global, une enveloppe de 29 milliards de DH est destinée à l’acquisition de nouveaux matériels roulants (trains à grande vitesse interurbains et trains régionaux). Quant aux 14 milliards de DH, ils sont destinés au financement du programme d’entretien et d’amélioration de la performance du réseau ferroviaire. Il comprend des investissements dans les infrastructures, les équipements et l’exploitation.
Projets structurants
Le ministre a rappelé que SM le Roi a présidé, dernièrement à Casablanca, le lancement de projets structurants ayant un fort impact sur la mobilité au sein de la grande métropole de Casablanca. Et cela, pour une valeur de 20 milliards de DH, comprenant notamment le développement de 10 nouvelles gares au cours des 20 prochains mois, pour un montant de 625 millions de DH. Il s’agit notamment de Mohammedia-facultés, Zénata, Sidi Bersnoussi,…
D’ailleurs, le développement des services du RER passera par la réhabilitation de 10 gares et la création de 24 nouvelles de proximité avec la population. Ces nouvelles infrastructures seront complétées par 4 grandes gares ferroviaires. La première Casablanca-Sud aura une capacité d’accueil de 12 millions de voyageurs par an et nécessitera 700 millions de DH pour sa construction. Une autre gare du grand stade Hassan II, avec une capacité de 12 millions de voyageurs par an et 450 millions de DH pour sa réalisation. Idem pour la nouvelle gare de l’aéroport Mohammed V, avec une capacité d’accueil de 5 millions de voyageurs. Le coût de construction est estimé à 300 millions de DH.
Marchés
Le programme d’acquisition du matériel roulant est établi. Il a été question d’attribuer les marchés pour l’acquisition de 168 nouveaux trains afin de soutenir la croissance du transport ferroviaire et d’accompagner les projets de développement à l’horizon 2030. Ainsi, le marché de 60 trains de transport rapide et de 50 trains régionaux a été confié à la société sud-coréenne Hyundai Rotem. Quant au marché de 40 trains intervilles, c’est la société espagnole Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) qui en est bénéficiaire. Enfin, le marché de 18 trains à grande vitesse est revenu au groupement composé de la société française Alstom et Alstom Raiways Maroc.
Etudes préliminaires achevées
Dans sa présentation, Abdessamad Kayouh ne pouvait pas ne pas parler du projet d’extension de la ligne à grande vitesse vers Agadir. Ainsi, ce projet vise à relier les villes de Marrakech et d’Agadir par une ligne ferroviaire à grande vitesse d’une longueur de 240 kilomètres, avec une durée de trajet estimée à environ une heure. Les études préliminaires et d’exécution sont achevées, ainsi que les procédures d’expropriation ayant la priorité. Cela concerne le périmètre direct des futures gares.
Pour la liaison ferroviaire vers Essaouira, le projet a pour objectif d’assurer une connexion à grande vitesse de la ville d’Essaouira avec Marrakech et Agadir via Chichaoua. Et cela, à travers une ligne double d’une longueur de 120 kilomètres. La durée des trajets estimée à une heure entre Marrakech et Essaouira et près de 1 heure et 22 minutes entre Agadir et Essaouira, via Chichaoua. Le taux d’avancement des études préalables détaillées (APS) est de près de 60 %. Ce qui a fait dire au ministre du Transport que la durée du trajet sera réduite à seulement 4 heures au lieu de 9 heures actuellement par voiture.
Aérien: RAM renforce sa flotte
La promotion du transport aérien intérieur est également au menu. Il s’agit de renforcer les liaisons entre les différentes régions et provinces du Maroc. Cela a facilité la mobilité des citoyens et le soutien à la dynamique économique et touristique. D’ailleurs, la RAM procédera au lancement d’une ligne intérieure à partir du 11 novembre prochain qui reliera l’aéroport de Smara à l’axe de Casablanca, avec 2 vols par semaine.
Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre du contrat-programme, la compagnie nationale a décidé en 2025 de renforcer sa flotte via l’intégration de 8 nouveaux avions. Le nombre est passé de 52 à 60 appareils actuellement, poursuivant ainsi sa stratégie visant la modernisation de la flotte. Les futurs engagements de la RAM prévoient d’augmenter ce nombre pour arriver à 62 avions avant la fin de cette année et 71 appareils en 2026.
Mohamed CHAOUI
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2025-10-30 18:58:21
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