<linearGradient id="sl-pl-bubble-svg-grad01" linear-gradient(90deg, #ff8c59, #ffb37f 24%, #a3bf5f 49%, #7ca63a 75%, #527f32)

Mobilité à Casablanca : la Banque mondiale sur le point de valider un prêt stratégique

Mobilité à Casablanca : la Banque mondiale sur le point de valider un prêt stratégique

Mobilité à Casablanca : la Banque mondiale sur le point de valider un prêt stratégique

Le conseil d’administration de la Banque mondiale doit se réunir ces jours-ci pour approuver un financement majeur, autour de 350 millions de dollars, destiné à soutenir le mégaprojet ferroviaire du Grand Casablanca. Cette opération vise à booster la position de la région en tant que pôle mobilité et de logistique de premier plan, via l’élargissement de l’accès à un transport ferroviaire régional de passagers sûr et fiable et le renforcement de la compétitivité des services logistiques ferroviaires à faibles émissions.

Ce projet, dont la durée s’étend jusqu’en 2030, s’inscrit dans un programme gouvernemental plus vaste évalué à 3,75 milliards de dollars, axé sur la modernisation des infrastructures ferroviaires et le développement logistique. La Banque mondiale mobilisera 350 millions de dollars pour un sous-programme d’un coût total opérationnel de 815 millions, cofinancé à hauteur de 465 millions par l’État marocain, permettant de transformer l’accès aux emplois, aux activités économiques et aux services essentiels dans la région du Grand Casablanca, tout en renforçant les capacités de l’Office national des chemins de fer (ONCF). Une transformation stratégique qui vise à désengorger la métropole, améliorer l’intermodalité et renforcer la compétitivité du fret ferroviaire, notamment en vue de la future Coupe du Monde 2030.

Un contexte urbain et économique sous tension

Avec près de 7 millions d’habitants aujourd’hui, la métropole casablancaise pourrait en compter 8,3 millions à l’horizon 2030. Le développement urbain s’étend aux périphéries, là où le foncier est plus accessible, accentuant les inégalités d’accès aux infrastructures. Si Casablanca est un moteur économique national – représentant, à elle seule, 32% du PIB marocain –, elle souffre d’un réseau de transport saturé, d’une forte pollution, d’inégalités sociales marquées et d’un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes.

Actuellement, la région de Casablanca-Settat génère 3,5 millions de déplacements quotidiens, un chiffre qui devrait grimper à 5,5 millions d’ici 2030. Pourtant, les investissements passés n’ont pas permis de desservir efficacement les zones périurbaines, en raison d’infrastructures ferroviaires limitées et de ressources financières municipales réduites. Une enquête de la Banque mondiale (2024) révèle que plus de 56% des ménages estiment que leur mobilité réduite limite leurs opportunités économiques.

Le programme ambitionne donc de densifier les services de train suburbain (SIR), renforcer les interconnexions logistiques, notamment autour du port de Casablanca, et désengorger les axes routiers. Il prévoit, également, le développement de zones logistiques, avec un recours potentiel à des partenariats public-privé.

Le projet, co-financé par la Banque mondiale, porte aussi sur la construction de cinq nouvelles gares multimodales et la modernisation de cinq gares existantes. Ces équipements intégreront des éléments favorisant l’accessibilité des personnes handicapées, la sécurité des usagers et une meilleure interconnexion entre les différents modes de transport, avec une attention particulière portée aux besoins des femmes et des populations vulnérables.

Sur le plan climatique, le transport urbain marocain génère plus de 20% des émissions nationales de gaz à effet de serre, Casablanca représentant à elle seule un tiers de ces émissions. Le programme entend réduire ces externalités négatives, avec une économie estimée à 200.000 tonnes de CO₂ d’ici 2050. Il vise aussi à améliorer la qualité de l’air dans une ville qui enregistre des niveaux de pollution parmi les plus élevés du pays.

Pour ce programme, le ministère du Transport pilote la Stratégie globale, en lien avec le ministère des Finances. L’ONCF est l’agence d’exécution, avec une unité dédiée mobilisant des experts internes. Le développement de certaines infrastructures logistiques pourrait être confié à des opérateurs privés via des appels d’offres ou des partenariats, notamment autour du fret ferroviaire.

Bénéficiaires du Programme

Le programme offrira plusieurs avantages à diverses parties prenantes. Grâce à l’amélioration de la mobilité des passagers des trains régionaux et urbains (en termes de vitesse, de disponibilité, de confort et de sécurité), les utilisateurs – y compris les ménages pauvres, les femmes et les personnes à mobilité réduite – bénéficieront d’un meilleur accès aux services sociaux, à l’emploi et aux opportunités économiques. Cette amélioration contribuera à accroître leur productivité et à réduire les coûts d’exploitation des véhicules. Les bénéficiaires directs du programme seront les personnes qui vivent, travaillent (ou étudient) ou font la navette le long de la zone de desserte (ou d’influence) du corridor ciblé Mohammedia-Nouaceur.

Les entreprises situées dans cette zone bénéficieront aussi d’une meilleure accessibilité. À plus long terme, l’amélioration des infrastructures et des services de transport renforcera l’attractivité de la métropole en tant que centre économique pour le Maroc et la région MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord), en attirant les investissements et en générant de nouvelles opportunités pour les résidents locaux. L’ensemble des citoyens du Grand Casablanca devrait aussi profiter, à moyen et long terme, de la réduction attendue des accidents de la route et des décès, ainsi que de l’amélioration de la qualité de l’air grâce à la baisse des émissions, liée à un transfert modal des voitures et camions vers le rail.

Enfin, les consommateurs, commerçants et producteurs bénéficieront d’un meilleur accès aux biens et services à des prix compétitifs, grâce à l’optimisation de la logistique locale et régionale du fret, notamment en direction ou en provenance du port de Casablanca et des zones de production. Les institutions publiques impliquées dans ce programme, en particulier l’ONCF, verront par la même occasion leurs capacités renforcées pour mieux répondre aux défis socio-économiques régionaux.À noter que certains projets ne sont pas inclus dans le périmètre financé par la Banque mondiale, notamment les lignes à grande vitesse (LGV) vers Marrakech et Kénitra, ainsi qu’une future ligne régionale vers Benslimane. De même, l’acquisition du matériel roulant sera financée séparément via des accords bilatéraux ou avec des fournisseurs.


2025-06-03 17:01:00

lematin.ma

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ne manquez pas les opportunités de la Bourse de Casablanca ! Abonnez-vous au Premium aujourd’hui

X
error: Content is protected !!
Retour en haut