L’intelligence des données au service du bien-être et de la performance au travail

La Caisse mutuelle interprofessionnelle marocaine (CMIM), en partenariat avec la Marocaine des jeux et des sports (MDJS), a organisé, le 3 décembre courant à Casablanca, la 12e édition de la Journée Santé au Travail, placée cette année sous le thème «Intelligence des données et santé globale : l’alliance pour la performance et le bien-être au travail». Un thème en parfaite résonance avec le contexte national actuel, marqué par la refonte du système de santé et la généralisation de la protection sociale, impulsées par S.M. le Roi Mohammed VI.

Comme l’a rappelé Abdelaziz Alaoui, président de la CMIM, dans son discours d’ouverture : «La santé au travail ne peut pas être un sujet secondaire. Elle doit être une priorité stratégique, un engagement moral et un investissement pour l’avenir».

M. Alaoui a souligné que le Maroc vit, aujourd’hui, une dynamique historique, portée par les réformes sociales, la digitalisation des services publics et l’unification du développement territorial autour des valeurs de justice sociale et d’équité. La santé au travail s’inscrit naturellement dans cette transformation : «Le capital humain est chaque jour davantage le moteur du développement du Maroc», a-t-il affirmé. Cette vision rejoint l’ambition de la CMIM et de ses partenaires : faire de la santé au travail un levier durable de performance, un élément structurant de la cohésion sociale et un pilier de la prospérité nationale.

Intelligence artificielle, éthique et gouvernance responsable au cœur des débats

La Journée a débuté par une conférence dédiée à l’intelligence artificielle (IA) et à la gouvernance éthique, posant les jalons d’une réflexion essentielle : comment intégrer la donnée et l’IA dans le monde du travail tout en préservant la dimension humaine ?

Dans sa déclaration au journal «Le Matin», M. Alaoui a rappelé que l’introduction de l’IA en entreprise ne peut être bénéfique que si elle s’accompagne de garanties solides : «Il y a des défis à relever : la gouvernance des données, l’éthique, la protection du secret et des données personnelles. Mais l’IA peut devenir un outil majeur de prévention et d’organisation du travail».

Il a également insisté sur l’importance d’une utilisation responsable et transparente des données, expliquant que «la donnée, lorsqu’elle est utilisée avec éthique, transparence et humanité, peut devenir un formidable levier pour anticiper les besoins, comprendre les risques et renforcer la performance humaine».

Intelligence des données et performance humaine : une nouvelle boussole pour les organisations

Une partie des échanges a porté sur la manière dont l’intelligence des données transforme en profondeur les pratiques RH et managériales. Les experts ont souligné que les données, lorsqu’elles sont collectées, analysées et gouvernées de manière éthique, deviennent une véritable boussole stratégique pour les organisations. Elles permettent d’identifier les risques émergents – qu’ils soient psychosociaux, organisationnels ou liés à la santé physique –, mais aussi d’anticiper les besoins des collaborateurs et de construire des politiques de prévention plus ciblées et plus efficaces.

La table ronde a, également, mis en lumière la capacité de la donnée à objectiver les décisions managériales : amélioration des conditions de travail, optimisation des charges, répartition plus équilibrée des missions ou encore détection précoce des signaux de fatigue ou de démotivation. Grâce à l’IA et aux outils analytiques avancés, l’entreprise peut désormais piloter sa performance humaine avec une précision inédite, tout en renforçant la transparence et la confiance avec ses équipes.

Santé mentale, charge cognitive et équilibre de vie : protéger les collaborateurs dans un monde en mutation

Une autre table ronde a abordé un sujet devenu central dans les organisations contemporaines : la santé mentale et l’équilibre de vie. Face à l’augmentation de la charge cognitive, à l’accélération des rythmes professionnels et à la porosité croissante entre sphères personnelle et professionnelle, les entreprises se trouvent, aujourd’hui, devant une responsabilité stratégique : protéger leurs collaborateurs et renforcer leur résilience.

Les intervenants ont rappelé que la performance durable ne peut être atteinte que si les collaborateurs évoluent dans un environnement de travail stable, apaisé et capable de prévenir les risques psychosociaux. Cela implique des dispositifs d’écoute, des pratiques managériales bienveillantes, des outils de détection précoce du stress et des formations à la gestion émotionnelle. Les débats ont, également, souligné l’importance de développer une culture interne valorisant le repos, la flexibilité et l’équilibre, en reconnaissant que la santé mentale n’est plus un tabou, mais un pilier essentiel de la performance globale.

Rôle du sport et du mouvement : un levier de vitalité et de cohésion au cœur de la santé globale

L’autre temps fort de la Journée a mis en lumière l’importance du mouvement, de l’activité physique et du sport comme piliers de la santé globale. Dans un contexte où la sédentarité progresse et où les entreprises cherchent à renforcer la cohésion interne, l’activité physique apparaît comme un levier puissant, à la fois préventif, social et motivationnel.

Cette séquence a permis de valoriser l’engagement de la Marocaine des jeux et des sports, partenaire majeur de l’événement, qui œuvre depuis de nombreuses années à promouvoir le sport comme vecteur de bien-être, d’équilibre et de citoyenneté active. Les experts ont rappelé que le mouvement joue un rôle déterminant dans la prévention des maladies chroniques, la gestion du stress et le maintien de l’énergie physique et mentale. De plus en plus d’entreprises intègrent aujourd’hui des programmes sportifs ou des initiatives de mobilité active, convaincues que la vitalité des collaborateurs se traduit directement par une vitalité organisationnelle.

En clôturant son intervention, le président de la CMIM a rappelé l’ambition fondatrice de cette Journée : «Construire un Maroc où le travail demeure un lieu d’épanouissement, de dignité et de développement». Cette 12e édition confirme cette volonté en rassemblant experts, décideurs, médecins du travail, DRH et acteurs économiques autour d’un message clair : la santé au travail n’est plus seulement une obligation sociale, elle devient un investissement stratégique, un facteur clé de performance et un gage de durabilité pour l’entreprise marocaine.