Les tomates allongées marocaines perdent du terrain sur le marché européen (EastFruit)

Comme l’a expliqué Oumaima Ibnoutabet, responsable export chez Ô Fresh, à la plateforme spécialisée EastFruit, la campagne 2025-2026 se prépare sous le signe du renouveau. La firme s’oriente désormais vers des variétés plus résistantes et économiquement viables, dans un contexte marqué par la propagation du virus ToBRFV et une concurrence européenne accrue. Les tomates allongées marocaines, très sensibles au virus et désormais moins compétitives face à l’abondance de l’offre locale en Europe, sont ainsi écartées du portefeuille produit. « Nous avons décidé de retirer cette catégorie, car elle n’est plus rentable sur le marché européen », indique Ibnoutabet. « Nous misons à présent sur des variétés segmentées comme les tomates cerises rondes ou les tomates de type beef, tout en adoptant des lignées résistantes qui privilégient la saveur, la durée de conservation et le respect des limites maximales de résidus (LMR), en ligne avec les exigences des supermarchés britanniques et allemands. »

Ce repositionnement n’est pas isolé. Selon FreshPlaza, d’autres producteurs, notamment autour d’Agadir, bastion de la filière maraîchère marocaine, abandonnent également la culture des tomates allongées. Le recul généralisé serait également lié à l’absence de consensus sur les variétés réellement résistantes au ToBRFV. L’arrachage des plants reste, selon Ô Fresh, la principale stratégie de lutte, avec un taux de retrait estimé entre 20 et 30%, similaire à celui de la saison précédente.

À ces défis phytosanitaires s’ajoutent des conditions climatiques éprouvantes. « Les vagues de chaleur successives ont compliqué nos opérations et provoqué une surproduction », confie Ibnoutabet. Un excédent qui, heureusement, a coïncidé avec les campagnes de promotion de la rentrée dans les grandes surfaces européennes, permettant d’écouler les volumes excédentaires.

Malgré le recul enregistré sur les tomates allongées, Ô Fresh ne prévoit pas de diminution de ses volumes globaux pour la prochaine campagne. L’entreprise affirme disposer d’une capacité d’adaptation dans un délai de trois mois en cas de demande additionnelle. Elle fonde également ses espoirs sur le succès des nouvelles variétés sélectionnées, plus alignées avec les attentes du marché européen.