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Les gains du Maroc à l’export en net recul (Allianz Trade)

Les gains du Maroc à l’export en net recul (Allianz Trade)

Les gains du Maroc à l’export en net recul (Allianz Trade)

L’incertitude persistante causée par la politique commerciale des États-Unis perturbe le commerce mondial et bouleverse les stratégies des entreprises. Selon une nouvelle enquête Allianz Trade, menée auprès de 4.500 exportateurs dans neuf pays représentant 60% du PIB mondial, 45% anticipent une baisse de leur chiffre d’affaires à l’export. Plus d’une entreprise sur quatre envisage d’interrompre temporairement sa production en raison de la combinaison des droits de douane et de la volatilité des devises, en particulier dans les secteurs dépendants des biens intermédiaires importés. Les effets de cette guerre commerciale devraient peser lourd. Malgré les accords bilatéraux conclus récemment par les États-Unis avec le Royaume-Uni et la Chine, Allianz Trade estime que les pertes mondiales à l’export atteindront 305 milliards de dollars en 2025.

Et pour le Maroc, quel est l’impact ?

«L’impact direct de la guerre commerciale sur le Maroc est limité en raison de la faible exposition des exportations marocaines au marché américain», a déclaré Luis Dalmau Taules, économiste pour l’Afrique et le Moyen-Orient chez Allianz Trade. Dalmau Taules s’exprimait le 26 mai lors d’une conférence organisée à Casablanca pour discuter des dernières perspectives économiques mondiales et marocaines. Le Maroc exporte aux États-Unis principalement des engrais, des machines électriques, des véhicules et des matières premières. Ainsi, grâce à l’exclusion des engrais de l’augmentation des tarifs, seuls 110 millions de dollars d’exportations marocaines sont concernés par les droits de douane américains. Cependant, précise Dalmau Taules, l’exposition du marché marocain aux États-Unis serait indirecte via l’Europe, principal partenaire et client de l’économie nationale. La guerre commerciale et l’incertitude générale nuisent à la confiance et à la croissance en Europe. Ce qui entraînerait probablement une baisse de la demande pour les produits marocains. D’ailleurs, les gains à l’exportation (la demande étrangère additionnelle) du Maroc sont estimés à seulement 2,8 milliards de dollars en 2025, contre 5 milliards en 2024, selon les estimations d’Allianz Trade. Sans surprise, l’Espagne (+257 millions de dollars) et la France (+172 millions de dollars) figurent parmi les principaux marchés où ces gains pourraient être réalisés. Les autres destinations les plus porteuses pour les entreprises marocaines en 2025 sont le Brésil (+92 millions), l’Inde (+74 millions), le Royaume-Uni (+55 millions), les États-Unis (+49 millions) et l’Allemagne (+ 44 millions).

Les gains potentiels par secteur

Par secteur, les «Services aux consommateurs et aux entreprises», un domaine d’excellence depuis longtemps, représente un gain potentiel à l’export de 1,26 milliard de dollars. Suivent l’agroalimentaire (+360 millions), la chimie (+326 millions), logiciels et services informatiques (+233 millions), l’électronique (+216 millions) et le textile (+147 millions). Globalement, grâce aux avancées dans le secteur manufacturier et les services, et à la reprise du secteur agricole, la croissance de l’économie nationale atteindrait 3,5% en 2025 et 3,6% en 2026. «La croissance globale, à l’échelle mondiale, a ralenti depuis l’annonce des droits de douane américains. Cependant, le Maroc affiche sa résilience et reste parmi les pays avec une croissance élevée dans sa région», a indiqué Dalmau Taules. Selon lui, le tourisme en particulier continue son envolée et soutient cette dynamique.

Par ailleurs, face à la guerre commerciale entre les grandes puissances mondiales, le Maroc pourrait profiter des stratégies d’adaptation des entreprises à l’international, qui reposent désormais sur la diversification des marchés et fournisseurs ainsi que la recherche d’itinéraires maritimes alternatifs. «Les efforts de relocalisation des entreprises européennes pour réduire les risques liés à la Chine et aux États-Unis peuvent bénéficier au Maroc, en le positionnant potentiellement comme un hub clé de relocalisation pour accéder au marché européen à des coûts plus bas que ceux en Europe.», estime l’assureur-crédit. Le secteur automobile pourrait en bénéficier davantage grâce à l’implication des entreprises chinoises.

Le Maroc, un hub de nouvelle génération

De plus, cette tension redessine le commerce mondial et remodèle les chaînes d’approvisionnement. Dans ce contexte, les ports marocains pourraient devenir des hubs commerciaux mondiaux connectant l’Europe, l’Afrique, l’Asie et les Amériques si des investissements sont réalisés. D’ailleurs, le port de Casablanca a bénéficié de manière significative de la fermeture du canal de Suez. Allianz Trade a identifié 25 économies qui pourraient tirer parti de la nouvelle donne géo-économique mondiale grâce à leur compétitivité. Le Maroc figure à la 20ᵉ place parmi les pays émergents susceptibles de devenir des hubs commerciaux de nouvelle génération. Il se distingue particulièrement par son potentiel commercial (16ᵉ), la qualité de ses connexions internationales (17ᵉ) et son efficacité logistique (23ᵉ).


2025-05-27 16:56:00

lematin.ma

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