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Les détails de la station de pompage-turbinage PHS d’Ifahsa, la «batterie géante» du Maroc pour stabiliser son réseau électrique

Les détails de la station de pompage-turbinage PHS d’Ifahsa, la «batterie géante» du Maroc pour stabiliser son réseau électrique

Les détails de la station de pompage-turbinage PHS d’Ifahsa, la «batterie géante» du Maroc pour stabiliser son réseau électrique

L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) prépare un nouveau projet stratégique pour consolider les capacités nationales de stockage de l’énergie électrique. En effet, après la station de transfert d’énergie par pompage de Abdelmoumen (350 mégawatts) dans la région d’Agadir, mise en service en février 2024, et celle d’El Menzel (également de 350 MW), actuellement en développement à Fès, l’Office planche sur l’installation d’une nouvelle centrale de pompage-turbinage (PHS-Pumped Hydro Storage) dans le nord du Royaume. La future station, dite d’Ifahsa, sera dotée d’une capacité de 300 MW. Située à 14 km de la ville de Chefchaouen, à proximité de la vallée de Laou et au sud de Tétouan, la centrale d’Ifahsa sera équipée de deux groupes réversibles pompe-turbine de 150 MW chacun, capables de fonctionner avec un débit maximal de 44 m³/s en mode turbine et 37 m³/s en mode pompage.

Selon nos informations, la future plateforme engloutira un investissement total de 450 millions de dollars. Pour pouvoir financer cet investissement, l’ONEE a sollicité trois prêts d’un coup. Le premier, de 210 millions de dollars, devra provenir de la Banque mondiale (de la BIRD précisément), tandis que le deuxième prêt, également de 210 millions de dollars, sera contracté auprès de la Banque africaine de développement (BAD). Le reste (30 millions de dollars) a été sollicité par l’Office auprès du Clean Technology Fund (CTF). L’institution de Bretton Woods se penche actuellement sur l’évaluation du projet de financement pour une approbation par son Conseil devant intervenir probablement en mai 2026. Si tout va comme planifié dans l’agenda de l’ONEE, la station PHS d’Ifahsa entrera en service en 2031. La plateforme viendra ainsi renforcer la flexibilité du système de transport d’électricité et permettra une meilleure intégration des nouvelles capacités éoliennes et solaires. Elle contribuera ainsi à améliorer la sécurité énergétique du Royaume grâce à une plus grande dépendance aux ressources énergétiques domestiques.

Selon son prospectus technique, la centrale utilisera, pendant les heures creuses, l’électricité renouvelable dispatchée du réseau pour pomper l’eau du réservoir inférieur vers le réservoir supérieur. Pendant les heures de pointe, la station générera donc de l’électricité pour répondre à la demande de pointe dans le système de réseau national, en acheminant l’eau stockée du réservoir supérieur vers le réservoir inférieur via des turbines hydrauliques. La centrale PHS sera connectée par une transmission de 400 kV au réseau national. La centrale est conçue pour absorber 690 GWh d’énergie et générer environ 550 GWh par an, soit une efficacité de 80%. Le projet prévoit l’installation de deux bassins, un supérieur et l’autre inférieur, doté chacun d’une capacité de 793.000 m³, une centrale souterraine abritant les unités réversibles avec un débit combiné de 2×22 m³/s sous une hauteur nette de 753 m, et un circuit d’alimentation en eau comprenant à la fois des structures souterraines et aériennes. Selon le schéma technique du projet, le réservoir inférieur est prévu d’être situé près de la rivière Oued Laou, couvrant une superficie de 6 hectares. Le réservoir supérieur, quant à lui, sera construit au sommet du site, positionné à 753 mètres au-dessus du réservoir inférieur, et couvrira une superficie de 5,8 hectares. Les deux réservoirs seront du type remblai rocheux et doublés de géomembranes, offrant une capacité de stockage active d’environ 800.000 mètres cubes pour soutenir les opérations quotidiennes de la centrale. L’eau sera pompée dans un système en boucle fermée avec seulement un apport limité par an pour couvrir l’évaporation.

Précision importante : le PHS est une technologie mature pour le stockage d’énergie et l’équilibrage de l’offre et de la demande d’électricité, assurant la stabilité et la fiabilité du système électrique. Cette technologie fonctionne en élevant l’eau vers un réservoir supérieur pendant les périodes creuses en utilisant l’électricité du réseau et en la libérant à travers des turbines pour générer de l’électricité pendant les périodes de pointe, offrant des avantages économiques via l’arbitrage des prix et réduisant la dépendance aux centrales thermiques inefficaces pendant les périodes de forte demande. Le PHS peut également offrir de nombreux services auxiliaires au réseau, tels que l’écrêtage de pointe et le nivellement de charge, la fourniture de réserve tournante, le démarrage à vide, le contrôle de tension et de fréquence.

Seul bémol de cette technologie, c’est qu’elle est hautement capitalistique, d’où un intérêt limité du secteur privé en raison des défis pour monétiser les avantages auxiliaires, et des risques perçus élevés (construction, hydrologie, marché, etc.) qui entraîneraient des tarifs plus élevés, menant à son développement dans de nombreux cas par des opérateurs de système comme l’ONEE. Le PHS pourra fournir à l’Office un précieux moyen économique permettant d’équilibrer le système électrique et de connecter au réseau de transport national un plus grand nombre de projets d’énergie renouvelable. De même, une fois en service, le projet devrait permettre l’intégration de jusqu’à 1,5 GW de nouveaux projets ER dans le réseau.

Développer le système électrique nécessaire pour intégrer un haut niveau d’énergie renouvelable nécessite des investissements substantiels dans l’expansion de l’infrastructure du réseau pour construire de la flexibilité et de la résilience qui permettront une pénétration plus élevée des sources ER. C’est pour cela, d’ailleurs, que le Maroc, dans le cadre de sa stratégie de transition verte, entend investir de manière conséquente dans des solutions de flexibilité du système électrique, à l’instar des systèmes de stockage d’énergie et les interconnexions, et ce dans la perspective d’atteindre 80% de capacité ER d’ici 2050.

La station PHS d’Ifahsa figure parmi les composantes stratégiques d’un programme ambitieux porté par l’ONEE pour développer 1.000 MW de stockage hydroélectrique par pompage d’ici 2030. Cela inclut la centrale de 350 MW de Abdelmoumen, celle d’El Menzel et la future centrale PHS d’Ifahsa. Des solutions de stockage supplémentaires (y compris PHS et systèmes de stockage d’énergie par batterie) sont actuellement en phase d’études chez l’ONEE qui prévoit, également, d’étendre ses interconnexions régionales et de piloter la mise en œuvre de réseaux intelligents, d’infrastructures de comptage avancées et de contrôle de fréquence de charge et de contrôle automatique de génération afin de compléter les investissements en stockage et d’améliorer l’efficacité opérationnelle globale du réseau électrique national.


2025-08-24 15:49:00

lematin.ma

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