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Le Maroc sollicite un prêt de 10 millions $ pour préserver les oasis du Draâ

Le Maroc sollicite un prêt de 10 millions $ pour préserver les oasis du Draâ

Le Maroc sollicite un prêt de 10 millions $ pour préserver les oasis du Draâ

Le Maroc poursuit le processus de construction de son bouclier stratégique contre les effets des changements climatiques. Selon nos informations, le Royaume négocie actuellement un prêt de près de 10 millions de dollars avec le Fonds mondial d’adaptation. Cette enveloppe servira à financer un projet pilote stratégique pour la sauvegarde des écosystèmes oasiens dans le bassin du Draâ, patrimoine écologique et culturel menacé par le changement climatique. L’opération à financer combine des actions physiques (infrastructures hydrauliques, lutte contre les incendies et l’ensablement) et des mesures socio-économiques favorisant l’autonomisation et la résilience des communautés locales. Il s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale d’adaptation et de développement durable du Maroc. Son objectif est de renforcer la résilience écologique, économique et sociale des oasis du bassin du Drâa face aux effets du changement climatique. Concrètement, le projet soumis au Fonds d’adaptation par l’Agence de développement agricole (ADA) est structuré autour de deux composantes clés.

La première porte sur le renforcement de la résilience de l’écosystème oasien. Sur le terrain, elle devra se traduire par plusieurs projets d’envergure. Il s’agit notamment de la construction et la réhabilitation d’ouvrages hydrauliques (barrages, forages communautaires, khettaras, etc.), la lutte contre les inondations (deux seuils de protection, consolidation de 10 km de terres agricoles), l’entretien de 30.000 palmiers dattiers, l’amélioration des accès et l’installation d’un système d’alerte contre les incendies. Le tout assorti d’actions de sensibilisation, la dotation des bénéficiaires de kits anti-incendie, des actions anti-ensablement et la valorisation de l’Acacia raddiana (gomme, miel).

La deuxième composante, quant à elle, portera sur la consolidation de la résilience communautaire et la diversification économique. Elle se déclinera par des modules de formation en gestion de l’eau et en commercialisation des produits locaux, la promotion de l’agriculture biologique et des bonnes pratiques agricoles, le soutien à l’entrepreneuriat agricole, féminin et des jeunes et l’appui à des projets innovants dans l’écotourisme, l’artisanat et les métiers oasiens. Le projet, qui sera exécuté par l’Office régional de mise en valeur agricole d’Ouarzazate (ORMVAO), couvrira la période 2026-2030. Il bénéficiera à 516.000 personnes directement et 860.000 indirectement dont 40% sont des femmes et 20% des jeunes.

Sur le plan économique, l’opération devrait permettre une diversification des revenus, l’amélioration de la productivité agricole et la création d’emplois. Sur le plan social, le projet ambitionne de renforcer le tissu communautaire et assurer la valorisation du rôle des femmes et la réduction de la pauvreté. En termes d’impact sur l’environnement, le projet aura la vertu de garantir une meilleure gestion de l’eau, la restauration des sols, la préservation de la biodiversité et la lutte contre la désertification.

C’est désormais une réalité. Le Maroc est devenu un «point chaud climatique», fortement exposé aux effets et aux impacts du changement climatique. Le pays connaît depuis les années 1960 une tendance marquée au réchauffement, avec une hausse moyenne observée de 0,2°C par décennie, dépassant la moyenne mondiale. Neuf des dix années les plus chaudes jamais enregistrées au Maroc se sont produites au cours des deux dernières décennies. Les précipitations suivent une tendance générale à la baisse, avec des régimes de plus en plus irréguliers. Les observateurs estiment que ces changements devraient s’accentuer au cours des prochaines décennies. Le Royaume fait donc partie des pays les plus touchés par le changement climatique et est confronté à des phénomènes météorologiques extrêmes caractérisés par de fortes variations de température, entraînant des sécheresses persistantes dans les plaines semi-désertiques et des inondations dans les zones côtières. Ces événements affectent la disponibilité de l’eau, ayant des répercussions importantes sur les ressources naturelles, les écosystèmes et, surtout, sur l’accès des populations à l’eau, qu’il s’agisse de l’eau potable ou de l’eau d’irrigation agricole. Les données climatiques du pays au cours des vingt-cinq dernières années montrent que le climat est hautement variable, avec des tendances notables au réchauffement et des déficits pluviométriques. Dans l’ensemble, la température moyenne au Maroc, toutes saisons confondues, a augmenté de +0,6 à +1,4°C selon les régions au cours des quarante dernières années. Cette hausse s’est particulièrement accentuée à partir des années 1980 et 1990, période durant laquelle le réchauffement s’est accompagné d’une recrudescence des sécheresses.

Les projections climatiques basées sur l’évolution annuelle des précipitations et des températures moyennes selon le scénario optimiste du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), tel qu’indiqué dans son cinquième, montrent que les températures moyennes annuelles devraient augmenter de 1 à 1,5°C d’ici 2050 et 2080 sur l’ensemble du territoire. Cette hausse serait encore plus marquée selon le scénario pessimiste, atteignant vers 2.100 entre 5 et 7°C au sud-est des montagnes de l’Atlas, entre 4 et 5 °C dans les régions méditerranéennes, atlantiques et centrales et entre 3 et 4 °C dans les provinces du Sud du Royaume. La période 2019-2022 a été la plus sèche depuis les années 1960, selon la Direction nationale de la météorologie. En 2023, année également marquée par un faible niveau de précipitations, le Maroc a connu cinq vagues de chaleur, dont un record absolu de 50,4°C enregistré à Agadir en août. Autre donnée inquiétante : le Maroc figure parmi les pays les plus pauvres en eau au monde et s’approche rapidement du seuil critique de pénurie absolue fixé à 500 m³ par habitant et par an. Selon une évaluation préliminaire de la vulnérabilité climatique et environnementale, fondée sur une analyse croisée des rapports et études du GIEC, des Nations unies et du gouvernement marocain, le Royaume se trouve dans une situation de sécheresse, avec un déficit pluviométrique estimé à 32% depuis 2019. Les ressources en eau totales du Maroc sont évaluées à 22 milliards de m³, dont 18 milliards d’eau de surface et 4 milliards d’eau souterraine. Depuis la fin des années 1970, les apports en eau de surface ont nettement diminué, passant d’une moyenne annuelle de 22 milliards de m³ à des volumes nettement inférieurs, témoignant d’une baisse structurelle de la disponibilité en eau dans le pays.

Au Maroc, les oasis se situent dans la zone aride, l’une des quatre grandes régions écologiques du pays. Cette zone comprend le Dir de l’Anti-Atlas, la vallée du Draâ, le Ziz, le Dadès, le Tafilalet et Figuig. Les zones oasiennes couvrent environ 48.000 hectares, soit 15% du territoire national, représentent 1,5% de la superficie agricole utile (SAU) et 5,9% des exploitations agricoles. Elles abritent plus de 1,7 million d’habitants, avec une densité moyenne de 15 habitants au kilomètre carré. Les oasis sont des milieux arides caractérisés par des températures continentales très élevées en été et très basses en hiver, souvent accompagnées de vents secs qui accentuent le déséquilibre entre les faibles précipitations et une forte évaporation.

Le climat des oasis marocaines est typiquement continental, avec des températures élevées entre juin et septembre et une évapotranspiration intense durant l’été. En raison de leur situation géographique, les zones oasiennes subissent une variation thermique importante, avec des étés extrêmement chauds, affichant en moyenne 42°C, et des températures dépassant fréquemment 40°C pendant les mois les plus chauds, rendant le climat très aride et difficilement supportable sans acclimatation. Les hivers y sont froids, avec une température moyenne avoisinant -0,5°C. L’écart entre les saisons est donc considérable, reflétant l’amplitude thermique caractéristique des climats désertiques. En moyenne, la région reçoit moins de 80 millimètres de précipitations par an, ce qui illustre l’extrême rareté de la ressource.

Les pluies, en plus d’être faibles, sont irrégulières dans le temps et dans l’espace. Certains vallons bénéficient néanmoins de microclimats où l’aridité est atténuée grâce à la présence de végétation et à la protection offerte par le relief. La région est, également, sujette à des crues imprévisibles et parfois violentes, résultant d’épisodes localisés de pluies intenses et d’orages, susceptibles de causer d’importants dégâts matériels et agricoles. Ces crues deviennent de plus en plus fréquentes à mesure que l’on se déplace d’est en ouest. La construction de barrages-réservoirs tels que Mansour Eddahbi sur l’oued Draâ et Hassan Addakhil sur l’oued Ziz a permis de réduire le risque d’inondations et d’assurer un approvisionnement régulier en eau des principales palmeraies du Draâ et du Tafilalet. Toutefois, cette régulation a eu pour effet secondaire de limiter fortement la recharge des nappes phréatiques, en particulier celles situées le long des lits d’oueds et dans les zones basses. Si les températures demeurent relativement stables d’une année à l’autre, les précipitations présentent une grande irrégularité avec une forte variabilité interannuelle. L’alternance inévitable des crues et des sécheresses a profondément marqué les mentalités. Les agriculteurs vivent dans une attente constante de la pluie bienfaisante, tout en redoutant simultanément les effets destructeurs des inondations et des périodes de sécheresse.


2025-10-17 11:52:00

lematin.ma

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