Le Maroc évalue pour la première fois la contribution de l’économie bleue au PIB

L’analyse, menée sur la base d’une méthodologie internationale, a permis d’obtenir une première estimation de la contribution des secteurs bleus à l’économie nationale : 3,8% du PIB en valeur ajoutée et 4,6% des emplois au niveau national. Il s’agit de la première fois que ces indicateurs sont mesurés tant au niveau national qu’au niveau des deux régions pilotes du programme : Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et Souss-Massa. Cette initiative marque une avancée significative dans la compréhension du poids de l’économie bleue et fournit une base essentielle pour l’élaboration de politiques publiques adaptées. C’est ce qui ressort du Rapport d’activité de la Direction du Budget 2024, fraîchement publié.

Rappelons que la Banque mondiale a accordé, en 2022, un prêt de 350 millions de dollars pour appuyer le lancement du programme «Économie bleue» du Maroc. Ce prêt entend stimuler la création d’emplois et la croissance économique, tout en améliorant la durabilité et la résilience des ressources naturelles, ainsi que la sécurité alimentaire. Ce prêt-programme pour les résultats en faveur de l’économie bleue a pour objectifs de développer des cadres institutionnels, d’améliorer la gestion intégrée des ressources naturelles et de renforcer certains secteurs pour une économie bleue résiliente au changement climatique dans des zones ciblées.

Pour le ministère des Finances, ce programme joue un rôle central dans la transformation durable de l’économie maritime du pays. En s’appuyant sur la future Stratégie nationale de l’économie bleue (SNEB), le Maroc renforce son engagement pour une gestion intégrée et résiliente de ses ressources marines et côtières, en alignement avec les Objectifs de développement durable (ODD) et les recommandations du nouveau modèle de développement (NMD). «Grâce au financement de la Banque mondiale, complété par un don de 5 millions de dollars du fonds “Problue”, le programme a enregistré, en 2024, des avancées significatives en matière de gouvernance, d’investissement productif et de préservation des écosystèmes marins et côtiers», souligne le Rapport.

Au niveau de la gouvernance, on note la création de la Commission interministérielle pour l’économie bleue (CIDEB) ainsi que la validation des plans de travail et de la note stratégique par le Comité technique. S’ajoutent la préparation de la SNEB et le lancement du portail national de l’économie bleue, facilitant l’accès à l’information et la coordination des initiatives.

Concernant la préservation des écosystèmes marins et côtiers, outre la création de l’Aire marine protégée d’Agadir, le bilan 2024 montre que 7.405 hectares de forêts côtières ont été restaurés pour renforcer la résilience face à l’érosion et aux changements climatiques. De plus, 259 hectares de dunes côtières ont été stabilisés, contribuant à la protection du littoral.

S’agissant du développement économique et de l’investissement, le Rapport souligne un avancement notable dans la création de clusters côtiers, soutenant l’innovation et la compétitivité des intervenants du secteur. De même, le programme a été renforcé par la mise en place d’une ferme aquacole terrestre pilote dédiée à l’élevage de crevettes, un modèle jugé innovant pour le développement de l’aquaculture durable. De plus, 100 TPME ont été créées ou transformées dans le cadre du développement de l’économie bleue.

Enfin, au niveau de la promotion du tourisme côtier durable, des campagnes de sensibilisation nationales et internationales ont été lancées, ayant atteint 330 millions de personnes, mettant en avant le potentiel du tourisme côtier marocain.