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Le Gazoduc Nigeria-Maroc générera 50.000 emplois (BMCE Capital)

Le Gazoduc Nigeria-Maroc générera 50.000 emplois (BMCE Capital)

Le Gazoduc Nigeria-Maroc générera 50.000 emplois (BMCE Capital)

Conçu comme l’un des projets énergétiques les plus ambitieux du continent, le gazoduc Nigeria-Maroc (Nigeria-Morocco Gas Pipeline, NMGP) se profile comme un levier de transformation économique majeur, tant pour le Royaume que pour ses partenaires régionaux. Selon les dernières projections de BKGR, les retombées de ce mégaprojet pourraient profondément remodeler l’architecture énergétique marocaine tout en générant un impact massif sur l’emploi, la croissance et la compétitivité industrielle.

Le chantier de construction du NMGP devrait constituer une véritable locomotive de création d’emplois. D’après les estimations de BKGR, la phase de réalisation pourrait mobiliser jusqu’à 50.000 postes temporaires par an, en période de pointe, répartis entre les secteurs de l’ingénierie, de la maintenance, de la logistique et de l’administration. À terme, une fois le gazoduc opérationnel, environ 5.000 emplois permanents seraient maintenus dans les mêmes domaines, consolidant une base de compétences techniques et industrielles pérenne.

Au-delà des seuls emplois, l’investissement injecté dans la section marocaine du gazoduc, incluant les stations de compression et les terminaux, devrait engendrer une dynamique économique élargie. BKGR évalue l’effet multiplicateur sur le PIB national entre 1,8x et 2,2x pour chaque dollar investi durant la phase de construction. En rythme annuel, cela se traduirait par une hausse potentielle de +0,5 à +1 point de croissance sur une période s’étalant entre cinq et sept ans, durée estimée pour la finalisation du chantier. À plus long terme, l’impact structurel de l’exploitation du gazoduc serait également significatif, avec une contribution estimée entre +0,2 et +0,4 point de PIB par an.

Le gazoduc représente également une réponse stratégique à la question énergétique nationale. En apportant une source de gaz fiable, abondante et compétitive, il devrait permettre au Maroc de renforcer l’approvisionnement de secteurs à forte intensité énergétique comme le ciment, la métallurgie ou les engrais. Ce gaz bon marché pourrait aussi favoriser l’intégration d’industries nouvelles tout en réduisant la dépendance du pays aux importations de combustibles fossiles, dans un contexte de transition vers un mix énergétique plus diversifié et durable.

L’impact cumulé sur la période 2025-2040 est ainsi estimé entre +5% et +8% de PIB, selon les scénarios de BKGR, tenant compte des investissements directs, des revenus de transit, mais également des effets indirects liés à la montée en gamme industrielle et à l’amélioration de la position du Maroc dans les chaînes de valeur régionales.

Initié en décembre 2016, le NMGP s’inscrit dans la stratégie marocaine de coopération sud-sud et d’intégration régionale. Long de 5.600 km, ce corridor énergétique reliera le Nigeria au Maroc en longeant l’Atlantique, traversant 13 pays ouest-africains, et acheminant à terme 30 milliards de mètres cubes de gaz par an à partir de 2032. En juillet 2025, les comités techniques et de pilotage se sont réunis à Rabat au siège de l’ONHYM pour sceller la feuille de route finale du projet. Les études d’impact environnemental et social (ESIA) pour le tronçon nord sont achevées, tandis que la section sud est en cours de finalisation.

La rupture de l’accord de transit gazier avec l’Algérie en octobre 2021, dans le cadre du Gazoduc Maghreb-Europe (GME), a agi comme un révélateur pour la stratégie énergétique marocaine. Plutôt que de fragiliser le système, cette rupture a ouvert la voie à une redéfinition complète de la politique gazière. Le Royaume s’est ainsi doté d’une feuille de route nationale ambitieuse à l’horizon 2050, visant à faire du gaz un vecteur de flexibilité et de souveraineté énergétique. Cette vision articule le rôle du gaz comme soutien à l’électrification, à la stabilité du réseau et à la compétitivité industrielle, en complémentarité avec le déploiement des énergies renouvelables.

Au-delà des dimensions économiques et techniques, le NMGP traduit une ambition géopolitique claire. Face au projet algérien TRANSMED, le Maroc entend se positionner comme un hub gazier entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, capitalisant sur ses infrastructures portuaires (Tanger Med, Nador West Med), son réseau ferroviaire en expansion, et ses accords de coopération énergétique. Le NMGP s’inscrit ainsi dans une logique de projection stratégique, consolidant la place du Maroc comme acteur central de l’intégration énergétique régionale.


2025-10-09 13:50:00

lematin.ma

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