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Ghassane El Machrafi, DG de l’AMDL livre ses ambitions pour Casablanca

Ghassane El Machrafi, DG de l’AMDL livre ses ambitions pour Casablanca
Invité de l’émission «L’Info en Face» du Groupe «Le Matin», Ghassane El Machrafi, directeur général de l’Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL), a détaillé les grands axes de la stratégie logistique du Royaume. Présent lors du Salon Logismed à Casablanca, il a souligné la volonté de faire de la métropole un territoire pilote en matière de logistique urbaine.

De Tanger à Agadir, un maillage qui se densifie

Depuis plusieurs années, l’AMDL s’emploie à bâtir un réseau logistique national à travers une série de plateformes aménagées aux quatre coins du pays. Des infrastructures ont déjà vu le jour à Tanger, Fès, Meknès et Agadir, avec un modèle désormais bien éprouvé.

«Nous avons commencé par les villes où il existait un besoin urgent et un environnement favorable pour accueillir ces plateformes, explique Ghassane El Machrafi. Aujourd’hui, la priorité est de réussir la déclinaison urbaine de cette stratégie à Casablanca, où les défis sont plus complexes».

L’Agence a récemment mené un diagnostic de l’état logistique de la métropole, en collaboration avec le cabinet Naos. Résultat : une demande très élevée, en particulier dans le dernier kilomètre, avec des flux massifs issus du port, des zones industrielles, des marchés et de la grande distribution. «Le flux est bien là, mais la structuration fait défaut. Il nous faut agir, et vite», résume le directeur général.

Casablanca : cap sur Zenata et Ouled Saleh

Les futurs pôles logistiques de la métropole se dessinent déjà. À Zenata, le site identifié est adossé à la zone industrielle existante. Le projet prévoit la création d’une plateforme multimodale connectée au port de Casablanca, aux axes autoroutiers et, à terme, au rail.

Un deuxième site, à Ouled Saleh, au sud-est de la ville, viendra compléter ce dispositif. Il s’inscrit dans une logique de spécialisation fonctionnelle, avec la possibilité d’accueillir les opérateurs du e-commerce, de la messagerie ou du secteur agroalimentaire.

Les discussions avec les autorités locales et les acteurs privés sont bien avancées. L’objectif est clair : offrir des infrastructures modernes capables de rationaliser les flux, de mutualiser les services logistiques et de réduire l’empreinte carbone du transport urbain.

Gouvernance : une coordination à renforcer

Casablanca illustre à elle seule les tensions propres aux grandes agglomérations : congestion, pollution, foncier rare et coûteux. À cela s’ajoute une gouvernance urbaine complexe, où plusieurs acteurs se chevauchent sans toujours se coordonner efficacement.

«Il nous faut dépasser la logique en silos, plaide Ghassane El Machrafi au micro de Rachid Hallaouy. Il ne suffit pas d’aménager une plateforme ; encore faut-il qu’elle soit bien intégrée au tissu urbain et que son fonctionnement soit compatible avec les contraintes de la ville».

L’AMDL milite pour une vision concertée, intégrée aux documents d’urbanisme et aux politiques de mobilité. «Le transport de marchandises, qui représente près de 25% du trafic urbain, doit être pensé au même titre que celui des personnes», insiste-t-il.

Des solutions hybrides à inventer

Pour répondre à ces enjeux, l’agence explore de nouveaux modèles : des hubs urbains de plus petite taille, adaptés aux tissus denses ; des centres de mutualisation à l’entrée de la ville ; ou encore des solutions de logistique partagée pour les commerces de proximité.

Une attention particulière est portée au dernier kilomètre, souvent le plus coûteux et le plus polluant. L’usage de véhicules propres, la réorganisation des tournées de livraison ou encore l’introduction de créneaux horaires spécifiques font partie des pistes étudiées.

«Il faut aussi sensibiliser les opérateurs privés à la nécessité de changer leurs pratiques. Beaucoup continuent à opérer de manière dispersée, sans mutualisation, ce qui accroît les nuisances et les coûts», observe Ghassane El Machrafi.

Un virage stratégique pour Casablanca

À l’échelle nationale, les investissements dans la logistique urbaine devraient atteindre 11 milliards de dirhams d’ici 2030. Casablanca, en tant que première agglomération du pays, concentre une bonne partie de ces efforts. Au-delà des infrastructures, l’AMDL mise sur la montée en compétence des opérateurs, l’innovation technologique, et une meilleure régulation du secteur. Logismed 2025 a servi de vitrine pour présenter les avancées réalisées et renforcer les synergies public-privé. «Nous ne partons pas de zéro, mais nous devons accélérer. Casablanca ne peut plus attendre. Il en va de la compétitivité du territoire et de la qualité de vie de ses habitants», conclut le directeur général.


2025-05-18 14:45:00

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