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Fruits et légumes : Le Maroc 3e exportateur à la croissance la plus rapide (EastFruit)

Fruits et légumes : Le Maroc 3e exportateur à la croissance la plus rapide (EastFruit)
Le Maroc s’impose comme un acteur incontournable de l’exportation durable de fruits et légumes, selon une récente analyse publiée par la plateforme EastFruit. Alors que des contraintes climatiques freinent bon nombre de ses concurrents, le Royaume aligne ses performances à une cadence soutenue, porté par une stratégie agricole résolument tournée vers l’innovation, la durabilité et l’intégration des meilleures pratiques internationales. Cette dynamique, inscrite dans le temps long, propulse aujourd’hui le pays parmi les trois exportateurs à la croissance la plus rapide dans le monde, tous produits agricoles confondus.

Une culture d’entreprise tournée vers la durabilité

Ce basculement ne relève pas d’un hasard. Il traduit un véritable changement de paradigme dans les modèles d’exploitation agricole nationaux. Comme le souligne Andriy Yarmak, économiste à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), cité par EastFruit, «le Maroc ne raisonne pas à court terme. Ses entreprises agricoles structurent leurs actions selon une vision fondamentale, durable et stratégique». Dans plusieurs groupes marocains, la nomination de directeurs dédiés à la durabilité n’est plus une option, mais une norme – une preuve tangible d’un engagement structuré, où la performance environnementale accompagne la compétitivité commerciale.

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Une résilience face aux contraintes climatiques

Malgré une raréfaction chronique de l’eau et des épisodes de sécheresse prolongés (avec des zones sans pluie pendant 5 mois), le Maroc réussit le pari d’une production continue et exportable. Cette résilience s’appuie sur un socle technologique solide : irrigation de précision, agriculture intelligente face à un climat pas toujours «amical», maîtrise des sols et infrastructures de post-récolte performantes. Une démarche qui, au-delà du rendement, vise la qualité, la traçabilité et la conformité aux standards internationaux.

Tomates, agrumes, fruits rouges : des champions à l’export

Symbole de cette excellence, la filière tomate se positionne en tête de proue. Grâce à un ensoleillement généreux – notamment dans la région de Souss-Massa – et à des systèmes de production modernisés, le Maroc exporte désormais quelque 690.000 tonnes de tomates par an, soit une progression de +19% en glissement annuel. Selon Fatiha Charrat, directrice générale adjointe du groupe Delassus, les variétés non rondes représentent 58% de ce volume. Les marchés du Royaume-Uni, d’Allemagne et d’Europe du Nord sont alimentés en continu, avec des produits conditionnés à la source et calibrés selon les exigences des distributeurs. Côté agrumes, les zones de Souss-Massa, Marrakech-Safi, Gharb, Berkane et Béni Mellal-Khénifra concentrent l’essentiel de la production, avec plus de 40.000 hectares mobilisés. La «Nadorcott», variété emblématique brevetée en 1995 par l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) au Maroc, demeure le fleuron national. Pour la campagne 2024-2025, les exportations d’agrumes devraient atteindre 597.000 tonnes, soit une hausse de 31%, positionnant le Maroc au troisième rang africain derrière l’Afrique du Sud et l’Égypte.

D’autres produits montent en puissance : avocats, concombres, poivrons, fruits rouges – notamment les myrtilles dont les exportations ont triplé en cinq ans – trouvent leur place dans les rayons premium à l’échelle internationale.

Une compétitivité ancrée dans des atouts structurels

Plusieurs facteurs structurants renforcent la compétitivité marocaine : une localisation géographique stratégique, facilitant des délais logistiques réduits vers l’Europe ; une diversité climatique permettant une production étalée sur l’année ; et un tissu agro-industriel modernisé par d’importants investissements en infrastructure et en technologie. Ces atouts sont, aujourd’hui, consolidés par une démarche offensive d’ouverture vers de nouveaux marchés. Sous l’impulsion de la FAO et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), une mission commerciale ciblant l’Asie du Sud-Est est prévue dès la fin de ce mois. Objectif : connecter les producteurs marocains à des marchés en forte croissance tels que Singapour et la Malaisie, dont les circuits haut de gamme sont en quête de produits différenciants, traçables et durables.

Capter les marchés asiatiques : une extension logique

Pour la FAO, cette initiative marque une étape stratégique : «Ces marchés dynamiques offrent un potentiel énorme pour des produits marocains à forte valeur ajoutée, portés par des créneaux saisonniers uniques», analyse Andriy Yarmak. Le Maroc y dispose déjà de positions consolidées avec ses tomates premium, ses dattes, ses avocats frais et ses fruits rouges surgelés, justifiant même l’usage du fret aérien pour certaines références de niche. Le calendrier de production des agrumes – notamment les easy-peelers sans pépins disponibles de novembre à avril – constitue un autre levier différenciant face aux producteurs asiatiques traditionnels comme la Chine ou le Pakistan. Cette fenêtre commerciale exclusive renforce la valeur stratégique de l’offre marocaine.

Une montée en puissance fondée sur la coopération

Cette dynamique s’inscrit dans un schéma de renforcement des capacités d’exportation via des partenariats public-privé structurants. Tandis que la FAO garantit une approche basée sur l’accessibilité alimentaire, la qualité et la durabilité, la BERD apporte son appui financier aux secteurs clés : agriculture, logistique, transformation. L’objectif : permettre au secteur privé marocain d’aligner sa stratégie sur l’essor des marchés internationaux, tout en respectant les impératifs de durabilité.

Dans un contexte où les exportations agricoles marocaines financent une part significative de nos importations alimentaires, l’enjeu est clair :

accroître les performances à l’international tout en consolidant la sécurité économique nationale.


2025-04-18 17:59:00

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