Exportations en hausse pour la pastèque marocaine malgré la concurrence européenne

La saison marocaine de la pastèque se poursuit avec des cycles de récolte successifs. Après la fin prématurée de la saison à Zagora, celle de Taroudant, au centre du Maroc, touche à sa fin, laissant place au début des récoltes à Kariat Ba Mhamed, dans la région Fès-Meknès. « Cette saison a été exceptionnelle, fortement influencée par le facteur climatique », déclare Essaid El Khounchafi, PDG de la société Atlas Green Generations à la plateforme spécialisée EastFruit.

L’exportateur précise que le secteur de la pastèque au Maroc a connu une nette amélioration en termes de qualité et de volume cette saison par rapport à la précédente. Toutefois, il a été perturbé par des événements climatiques récurrents. « Cela a commencé à Zagora avec un épisode de grêle à un moment décisif, alors que la saison démarrait à peine. Puis, le week-end dernier, Kariat Ba Mhamed a connu une vague de chaleur intense, avec des températures atteignant les 45°C. Curieusement, tout se déroule bien pendant la phase de développement du fruit, mais ce sont ensuite les accidents climatiques qui viennent perturber la récolte », a-t-il noté.

Malgré les difficultés rencontrées, le secteur affiche des performances supérieures à celles des saisons précédentes. « Ces problèmes ne sont pas suffisamment graves pour compromettre la campagne. Si l’on considère le cycle actuel à Kariat Ba Mhamed, la vague de chaleur réduira la part des cultures exportables de 80% à 50%, mais on observe une nette amélioration des volumes, avec 8,5 millions de plants cultivés sur 2.500 hectares dans cette seule région », explique El Khounchafi.

Autre point positif pour le secteur cette saison : les progrès réalisés contre la propagation du virus MWMV, rapporte FreshPlaza. « Il s’est avéré que la propagation du virus était liée à la qualité des plants. Le remplacement de la source des plants a permis de résoudre le problème pour les producteurs précoces de Taroudant. Malheureusement, cela a été confirmé par la propagation du virus dans les productions tardives de la même région, chez les producteurs qui ont fait un mauvais choix quant à l’origine de leurs plants. », précise-t-il.

« Globalement, si l’on prend le volume d’exportation comme indicateur final des résultats de la saison, on constate que toutes les stations de conditionnement à travers le pays sont en pleine activité. Dans notre région, à Berkane, les stations de conditionnement ont enregistré une hausse de 17% des exportations de pastèques par rapport à la saison précédente, alors même que nous ne sommes qu’à mi-parcours de la campagne. Le résultat final sera sans doute un grand succès. Les prochains cycles de récolte auront lieu à Berkane (à l’est), puis à Larache (au nord). Ce sera l’apogée de la saison, avec des volumes de pointe et une bonne qualité attendue, dont une grande proportion, jusqu’à 80%, sera exportable. Je reste optimiste, car ces deux régions bénéficient cette année de conditions climatiques favorables », ajoute-t-il.

La concurrence sur le marché européen s’intensifie avec l’arrivée des produits de l’Italie et de la Grèce, selon l’exportateur : « La demande reste stable en Europe de l’Ouest, dans les pays nordiques et en Europe de l’Est. Toutefois, la concurrence devient de plus en plus rude avec l’arrivée, la semaine dernière, de volumes importants de pastèques de haute qualité en provenance de Grèce et d’Italie, ce qui a fait baisser nos prix moyens de 0,95 à 0,8 dollar le kilo. Cela dit, nous sommes confiants que cela n’affectera pas les volumes d’exportation marocains. »