Espagne-Maroc : un Forum économique sous le signe du dialogue sectoriel et de la complémentarité stratégique
Le vice-président de la Fédération de l’Énergie, Ahmed Nakkouch, a rappelé la profondeur historique de la coopération énergétique entre les deux pays, notamment à travers des projets structurants dans les domaines du gaz, de l’électricité et du dessalement. Selon lui, l’intérêt croissant de nouveaux opérateurs espagnols et de fonds d’investissement internationaux pour le marché marocain témoigne de sa dynamique. Dans le même esprit, le vice-président de la CEOE, Julián Núñez, a mis en exergue l’expertise espagnole dans les infrastructures hydrauliques et de transport, estimant que ces acquis constituaient un socle solide pour intensifier la coopération avec le Maroc dans des secteurs à forte croissance.
Le second panel a porté sur les opportunités de collaboration en Afrique et en Amérique latine, où le Maroc et l’Espagne disposent de positionnements stratégiques complémentaires. Le secrétaire permanent du Conseil entrepreneurial ibéro-américain (CEIB), Narciso Casado, a rappelé que son organisation était un vaste réseau qui s’employait pour renforcer l’intégration économique dans l’espace ibéro-américain. Il a salué à cet égard le rôle du Maroc, observateur auprès du Sommet ibéro-américain et de l’Alliance du Pacifique, en tant que passerelle naturelle entre les deux rives. Le vice-président général de la CGEM, Mehdi Tazi, a quant à lui mis en avant les infrastructures portuaires et logistiques marocaines, citant Tanger Med, Nador West Med et le futur port de Dakhla Atlantique comme leviers essentiels pour fluidifier les échanges avec l’Afrique. Il a également souligné la présence d’institutions financières marocaines dans une vingtaine de pays africains, facilitant l’implantation d’entreprises marocaines et espagnoles sur le continent.
Au terme de ces échanges, les participants ont convergé vers une conviction commune : la complémentarité stratégique entre le Maroc et l’Espagne ouvre de vastes perspectives pour la création de chaînes de valeur régionales, l’accès à de nouveaux marchés et le développement de projets conjoints structurants. Ce Forum a ainsi confirmé la détermination des deux pays à renforcer un partenariat fondé sur la confiance, l’innovation et le dialogue sectoriel, tout en consolidant leur rôle de passerelles régionales vers l’Afrique et l’Amérique latine.
Aziz Akhannouch : le partenariat Maroc-Espagne, catalyseur stratégique pour la relation Afrique-Europe
Le Maroc offre désormais un cadre lisible, prévisible et incitatif pour tous les investisseurs – nationaux et étrangers, grands groupes et PME – avec des dispositifs de soutien ciblés dans des secteurs à forte valeur ajoutée, a-t-il soutenu. M. Akhannouch à également mis en avant les mesures prises par le gouvernement pour améliorer le climat des affaires, citant notamment la réforme fiscale pour plus de lisibilité et de compétitivité, la mobilisation optimale du foncier économique, l’effectivité de la déconcentration administrative, la simplification et la digitalisation des procédures et la réforme du décret sur les marchés publics et des délais de paiement.
Revenant sur le partenariat stratégique unissant le Maroc et l’Espagne, le Chef du gouvernement a fait observer qu’au-delà des cycles économiques, la relation entre les deux pays était structurelle, car «elle s’enracine dans les intérêts de nos sociétés, de nos entreprises, de nos citoyens». Cette relation est portée au plus haut niveau par la vision et le dialogue constants entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Sa Majesté le Roi Felipe VI, a-t-il souligné, notant que c’est cette continuité qui donne à notre partenariat sa solidité et sa portée stratégique. «Ensemble, nous pouvons construire des corridors énergétiques intégrés (électricité et hydrogène vert), des corridors logistiques Atlantique/Méditerranée et des co-investissements conjoints en Afrique de l’Ouest, où les entreprises espagnoles et marocaines peuvent s’appuyer sur la complémentarité de leurs réseaux, de leurs financements et de leurs expertises», a-t-il conclu.
Président du patronat espagnol : l’Espagne et le Maroc, deux économies complémentaires
M. Garamendi a également insisté sur l’importance croissante du Maroc en tant que première destination de l’investissement espagnol en Afrique, notant qu’un tiers des flux espagnols dirigés vers le continent était destiné au Royaume. Cette dynamique, a-t-il dit, illustre la stabilité et la diversification des liens économiques bilatéraux. Il a, par ailleurs, mis en avant la relation privilégiée unissant la CEOE et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), relevant que les deux organisations partageaient un agenda commun et une ambition commune pour hisser la coopération entrepreneuriale à un niveau supérieur. Le président du patronat espagnol a en outre rappelé que l’Espagne constituait une porte d’entrée naturelle vers l’Europe et un pont vers l’Amérique latine, tandis que le Maroc joue un rôle de passerelle stratégique vers l’Afrique, soulignant la nécessité pour les deux pays de valoriser ce positionnement afin de devenir ensemble un hub reliant deux régions à fort potentiel.
Chakib Alj : le Maroc, hub stratégique pour les investisseurs souhaitant accéder au marché africain
Mettant l’accent sur les domaines de coopération infinis entre le Maroc et l’Espagne, tels l’énergie, l’automobile, la sécurité alimentaire, l’industrie pharmaceutique, entre autres, le président de la CGEM a affirmé que les deux pays étaient déterminer à renforcer encore plus le partenariat économique et commercial et à conquérir ensemble de nouveaux marchés. Sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a engagé une transformation profonde et remarquable à tous les niveaux, a-t-il souligné, notant que cette mutation ouvrait aujourd’hui des perspectives particulièrement attractives pour nos partenaires, en premier lieu pour les entreprises espagnoles. Grâce à ses atouts et à sa connectivité multidimentionnelle avec le continent africain – logistique, financière, économique et énergétique –, le Maroc s’impose comme un leader continental dans plusieurs domaines, dont l’automobile, l’énergie renouvelable, la gestion durable des ressources et le textile, a-t-il dit.
Le Maroc est classé au 7e rang mondial des clients de l’Espagne et au 3e rang hors UE, après le Royaume-Uni et les États-Unis. Le Maroc est également le principal marché africain de l’Espagne, absorbant à lui seul 61% des exportations espagnoles vers le continent africain et 79% vers l’Afrique du Nord, a fait savoir le chef du patronat, ajoutant que le Royaume se classait aussi 10ᵉ fournisseur mondial de l’Espagne et 4ᵉ hors Union européenne, après la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni. Cette rencontre entrepreneuriale Espagne-Maroc s’assigne pour objectif justement d’explorer les moyens d’aller encore plus loin. Les secteurs que nous avons identifiés offrent des opportunités claires et concrètes en matière de croissance, d’innovation et de création d’emplois, a-t-il relevé.
2025-12-04 11:35:00
lematin.ma




