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Entreprises marocaines: comment investir en Afrique de l’Est ?

Entreprises marocaines: comment investir en Afrique de l’Est ?

Entreprises marocaines: comment investir en Afrique de l’Est ?

L’Afrique de l’Est reste encore assez méconnue des opérateurs marocains. Pourtant, c’est la région la plus dynamique du continent. Challenge fait un zoom sur les opportunités d’affaires et plus particulièrement ouvre une lucarne sur les indispensables du bon investissement.

L’Afrique de l’Est demeure, paradoxalement, l’une des régions les moins explorées par les investisseurs marocains, alors même qu’elle constitue aujourd’hui le moteur de croissance du continent. Portée par une dynamique démographique accélérée (population combinée de plus de 300 millions d’habitants), une urbanisation rapide et une politique d’intégration économique structurée autour de l’East African Community (EAC), la région capte, depuis dix ans, un flux croissant d’investissements internationaux, notamment chinois, turcs, indiens et américains. Selon les indicateurs régionaux, le PIB combiné de l’EAC a progressé de manière quasi ininterrompue au cours de la dernière décennie, tiré par le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, l’Éthiopie et le Rwanda.

Pourtant, malgré la proximité politique croissante entre Rabat et plusieurs capitales de la zone, les entreprises marocaines – en dehors de quelques initiatives très ponctuelles dans la banque, les télécoms ou l’agro-industrie – demeurent globalement en retrait par rapport à leurs homologues européennes ou asiatiques. Moins médiatisée, moins francophone, l’Afrique de l’Est requiert toutefois un changement de prisme : elle est aujourd’hui au cœur de la compétition économique africaine et présente des opportunités qui correspondent précisément à des savoir-faire marocains.

Comprendre la région

Dans cet article, Challenge fait un zoom pour comprendre les mécanismes pour comprendre cette région. La première condition soulignée par les guides régionaux (EAC Investment Guide, Investment Monitor) consiste à maîtriser l’hétérogénéité économique de la zone. L’Afrique de l’Est n’est pas un bloc uniforme : le Kenya se positionne comme hub financier et digital ; l’Éthiopie reste dominée par le modèle public-industriel ; la Tanzanie privilégie les infrastructures ; le Rwanda mise sur la gouvernance, les services et la technologie. Chaque marché a sa dynamique propre, ses contraintes réglementaires, son environnement politique, ses priorités sectorielles. L’investisseur marocain ne peut donc pas se contenter d’une stratégie régionale générique : il doit segmenter, choisir son pays d’entrée, adapter ses offres, et surtout comprendre les orientations économiques spécifiques — un point encore trop négligé dans les démarches marocaines.

Selon un rapport 2025 sur le développement des infrastructures en Afrique, le besoin continental d’investissements annuels pour rattraper le niveau des pays “références” est estimé à 155 milliards USD par an jusqu’en 2040. L’Afrique de l’Est est identifiée comme l’une des régions nécessitant le plus d’investissements — ce qui met en lumière les immenses opportunités dans les infrastructures. 

Dans le domaine   des IDE : la région, via la communauté économique régionale East African Community (EAC), bénéficie d’un flux croissant d’investissements étrangers directs.  Selon le rapport de l’EAC « Lle marché intérieur de la CAE compte plus de 174 millions de consommateurs, tandis que le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) regroupe 20 États membres et une population de plus de 460 millions d’habitants. Le Rwanda, le Kenya, l’Ouganda et le Burundi sont tous membres du COMESA. La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) est composée de 15 États membres, dont la Tanzanie, seul État de la CAE à appartenir également à ce bloc. Les autres États partenaires de la CAE peuvent accéder au marché de la SADC via la Tanzanie, tandis que cette dernière peut accéder au marché du COMESA via n’importe quel autre État partenaire de la CAE. Les produits de la CAE sont également accessibles sur divers marchés internationaux »

Ces données macro-économiques montrent que la région n’est plus uniquement un pari de long terme : c’est un terrain en pleine effervescence, avec des marchés en croissance rapide, des besoins réels, et des marges pour les investisseurs avisés. Pour Hassan Sentissi El Idrissi, Président de l’Asmex aujourd’hui il y a une nécessité à mettre en place des prérequis pour dynamiser cette coopération. « Il faut une uniformisation des normes, il faut plus de flottes aériennes et terrestre. Et il faut aussi une confédération des entreprises africaines ».

Les secteurs porteurs : où se trouvent les opportunités ?

Les analyses de l’Africa Growth Forum convergent sur cinq zones d’opportunité :

1. Infrastructures

Routes, ports, transport urbain, logistique : les besoins sont massifs et correspondent à l’expertise marocaine (BTP, ciment, ingénierie, PPP, logistique portuaire).

2. Agriculture et agro-industrie

L’Afrique de l’Est importe une partie significative de sa transformation alimentaire. Les opérateurs marocains disposent d’un avantage comparatif (engrais, irrigation, export, transformation agroalimentaire).

3. Énergies renouvelables

Hydroélectricité (Ouganda, Tanzanie), géothermie (Kenya), solaire (Éthiopie, Rwanda) : des marchés alignés avec les solutions marocaines issues de Noor ou Masen.

4. Digital et services financiers

Le Kenya – berceau de M-Pesa – est la référence continentale. Mais Kigali devient un hub réglementaire et technologique africain.

5. Santé, éducation, services

Des besoins croissants et une capacité d’investissement locale encore limitée : terrain favorable aux groupes marocains dans la formation, la clinique, l’enseignement supérieur, la télémédecine et les services aux entreprises.

Incitation à l’investissement le cas du Kenya

L’Autorité fiscale kényane (KRA) met en œuvre l’octroi des incitations fiscales en collaboration avec d’autres autorités, telles que l’Autorité des marchés financiers (CMA) et l’Autorité des zones franches d’exportation (EPZA) (pour l’octroi des incitations liées aux EPZ), conformément à la loi kényane sur l’impôt sur le revenu. Ces incitations fiscales prennent principalement la forme de déductions de capital. Ces déductions sont appliquées lors du calcul des gains ou des bénéfices d’une personne physique ou morale pour chaque exercice fiscal. Les déductions de capital se répartissent en plusieurs catégories entre autres :

o  Déductions pour bâtiments industriels :

Elles s’appliquent aux dépenses d’investissement engagées par une personne pour la construction d’un bâtiment industriel destiné à être utilisé dans le cadre d’une activité commerciale exercée par elle ou son locataire. Cette déduction est demandée par la personne ayant engagé les dépenses d’investissement, c’est-à-dire le propriétaire du bâtiment, et ce dernier doit être utilisé exclusivement aux fins de l’activité commerciale pour bénéficier de la déduction. Elle est accordée de manière linéaire sur le solde des travaux. Les taux applicables sont les suivants : Bâtiment industriel – Déduction de capital de 2,5 % applicable pendant les quarante (40) premières années d’exploitation Hôtels – Déduction de capital de 10 % applicable pendant les 10 premières années d’exploitation Auberges et bâtiments éducatifs certifiés par le commissaire – déduction de capital de 50 % pour les 2 premières années d’exploitation. Bâtiments utilisés pour la formation des producteurs, acteurs ou équipes de tournage – Déduction de capital à 100 %. Immeuble résidentiel locatif approuvé par le ministre dans une zone aménagée planifiée – déduction de capital de 25 %. Bâtiment commercial – Déduction de capital de 25 % dans une zone aménagée.

o  Incitations liées aux zones franches d’exportation (ZFE)

Les projets de ZFE agréés (étrangers, locaux ou en coentreprise) ont droit aux incitations suivantes: 

Exonération d’impôt sur les sociétés pendant 10 ans et taux d’imposition de 25 % pendant 10 années supplémentaires (sauf pour les entreprises commerciales en ZEP). 

Exonération de retenue à la source pendant 10 ans sur les dividendes et autres transferts de fonds à des tiers non-résidents (à l’exception des entreprises titulaires d’une licence commerciale EPZ). 

Exonération permanente de TVA et de droits de douane à l’importation sur les intrants : matières premières, machines, matériel de bureau, certains combustibles pétroliers pour chaudières et générateurs, matériaux de construction et autres fournitures. L’exonération de TVA s’applique également aux achats locaux de biens et services fournis par des entreprises établies sur le territoire douanier kényan ou sur le marché intérieur. Les véhicules à moteur qui ne restent pas dans la zone ne bénéficient pas de cette exonération. 

Exonération perpétuelle du paiement des droits de timbre sur les actes juridiques Déduction de 100 % sur les nouveaux investissements dans les bâtiments et les machines des ZEP, applicable sur 20 ans.

Le véhicule d’investissement : quelle stratégie adopter ?

Les plateformes spécialisées insistent sur un point clé : l’entrée isolée est risquée. Les options généralement retenues sont :

· joint-venture local

· partenariat public-privé

· co-investissement avec fonds régionaux

· implantation progressive via une filiale commerciale avant investissement productif

2025-12-10 15:32:17

www.challenge.ma

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