<linearGradient id="sl-pl-bubble-svg-grad01" linear-gradient(90deg, #ff8c59, #ffb37f 24%, #a3bf5f 49%, #7ca63a 75%, #527f32)

Dessalement, irrigation de précision, énergies vertes : Le triptyque pour une agriculture résiliente

Dessalement, irrigation de précision, énergies vertes : Le triptyque pour une agriculture résiliente
Dans un contexte marqué par une pression hydrique croissante, le Maroc fait le pari d’un avenir agricole plus résilient et durable, en plaçant l’eau au centre de ses priorités. Pour cette édition 2025 du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM), la thématique «Agriculture et monde rural : l’eau au cœur du développement durable» résonne comme une évidence. Elle traduit l’ambition du Royaume de relever les défis climatiques à travers une gestion intégrée et innovante de ses ressources hydriques.

Au cœur de cette dynamique, deux stratégies structurantes dessinent la Feuille de route du Maroc : la stratégie Génération Green 2020-2030 et le Plan national de l’eau 2020-2050. La première, héritière du Plan Maroc vert, vise à moderniser le secteur agricole tout en renforçant sa résilience face aux dérèglements climatiques. Parmi ses leviers majeurs, l’efficacité hydrique et l’utilisation des énergies renouvelables dans les zones irriguées s’imposent comme des piliers de la transformation agricole. Comme l’a si bien souligné le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Ahmed El Bouari : «Le nexus “Eau-Énergie-Alimentation” est une option qui sera privilégiée pour faire face au stress hydrique». La résilience hydrique à long terme exige une convergence stratégique entre les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’agriculture pour une gestion intégrée et durable des ressources.

SIAM : El Bouari fait le point sur les préparatifs de la 17ème édition

Convergence stratégique

Les enjeux majeurs portent ainsi sur l’accélération de la réalisation des stations de dessalement pour mobiliser plus de 1,7 milliard de mètres cubes d’eau par an et couvrir plus de la moitié des besoins en eau potable d’ici 2030 et irriguer d’importantes superficies. Il s’agit aussi du développement des projets d’énergies propres pour alimenter les stations de dessalement et assurer une gestion durable des ressources énergétiques ainsi que de l’accélération de l’interconnexion électrique entre les provinces du Sud, le Centre et le Nord, pour acheminer l’énergie renouvelable. «Le ministère a initié le premier projet d’irrigation par le dessalement de l’eau de mer avec le recours à l’énergie renouvelable et qui est en cours de réalisation au nord de Dakhla pour irriguer 5.000 hectares de terres agricoles. Cette station de dessalement sera alimentée par un parc éolien d’une puissance de 60 mégawatts. L’intégration des énergies renouvelables dans le processus de dessalement permet de réduire les coûts de production de l’eau et d’améliorer la compétitivité de l’agriculture», indique Ahmed El Bouari.

Aujourd’hui, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement de l’eau de mer produisant 277 millions de m3/an, tandis que 5 autres sont en cours de réalisation avec une capacité additionnelle de 430 millions de m3/an. L’énergie nécessaire à ces installations sera fournie par des sources renouvelables, illustrant ainsi l’engagement du pays en faveur du développement durable et de l’atténuation du changement climatique.

Cette approche adoptée en concertation avec le ministère de l’Équipement et de l’eau, qui veille sur la mise en œuvre du Programme national d’économie d’eau en irrigation (PNEEI), a permis de moderniser les systèmes d’irrigation pour renforcer l’efficacité hydrique. Ainsi, en 2024, la superficie agricole bénéficiant de l’irrigation localisée s’élève à environ 850.000 hectares avec un objectif d’atteindre 1 million d’hectares en 2030.

Actualisation de la Stratégie nationale de l’eau

Des initiatives de mise à niveau et de réhabilitation des canaux multiservices ont été lancées à travers une convention-cadre impliquant les départements et organismes concernés. Ces efforts portent sur les canaux reliés aux barrages (Moulouya, Tadla, Al Haouz, Doukkala et Souss-Massa), afin d’améliorer leur performance et d’assurer la continuité de l’alimentation en eau d’irrigation. Cette convention-cadre s’est déclinée en accords spécifiques adaptés aux particularités de chaque ouvrage, à l’image du projet de réhabilitation du canal Zidania, actuellement en cours, avec un budget de 350 millions de dirhams. Dans une perspective de gestion durable de l’eau en agriculture, des mesures d’adaptation des cultures aux conditions de rareté hydrique ont été mises en place, favorisant l’introduction de cultures moins consommatrices d’eau et restreignant celles qui en exigent davantage dans les zones déficitaires. Parallèlement, des efforts importants d’économie d’eau devront être étendus aussi à certaines Petites et Moyennes Hydrauliques (PMH) où l’efficience des réseaux reste modeste. Dans cette même foulée, le ministère de l’Équipement et de l’eau, en étroite concertation et coordination avec les principaux acteurs du secteur de l’eau, est en train d’actualiser la Stratégie nationale de l’eau. L’objectif étant de disposer des éléments nécessaires pour revisiter le projet du Plan national de l’eau 2020-2050 et pouvoir ainsi satisfaire à la nécessité de s’adapter aux impacts du changement climatique au Maroc pour assurer 80% de la demande en eau d’irrigation.

L’eau est ainsi plus qu’une ressource : elle devient le fil conducteur d’un développement rural durable, inclusif et résilient. Le SIAM 2025 s’inscrit dans cette dynamique nationale, mettant en lumière les bonnes pratiques, les partenariats nécessaires et les innovations technologiques, avec un fort potentiel de transformation sociale et économique du monde rural.


2025-04-21 11:02:00

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Retour en haut