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Dakhla consacre le nouveau souffle du partenariat économique Maroc-France

Dakhla consacre le nouveau souffle du partenariat économique Maroc-France

Dakhla consacre le nouveau souffle du partenariat économique Maroc-France

Dakhla s’est imposée comme l’épicentre d’une nouvelle ère de coopération économique. Ce 9 octobre 2025, la perle du Sud marocain n’accueillait pas un énième forum d’affaires, mais la concrétisation d’un engagement politique majeur : celui de la France à coopérer pour le développement des provinces du Sud, désormais reconnues comme partie intégrante du territoire marocain. La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) salue d’ailleurs cette avancée diplomatique comme un «accélérateur du développement économique» de ces provinces du Sud, riches d’un potentiel considérable dans de nombreux secteurs.

640 milliards de dirhams d’échanges annuels

Les chiffres parlent d’eux-mêmes et dessinent les contours d’une relation économique exceptionnelle. Le Maroc demeure le premier partenaire commercial de l’Union européenne en Afrique et dans le monde arabe, avec des échanges bilatéraux estimés à plus de 640 milliards de dirhams (60 milliards d’euros) par an. Concernant spécifiquement les provinces du Sud, l’impact de l’accord avec l’UE porte sur plus de 200.000 tonnes de produits exportés vers le marché européen, pour une valeur de 6,410 milliards de dirhams (590 millions d’euros), impliquant près de 140.000 emplois.

La France, pour sa part, conserve une position privilégiée dans cet écosystème. Deuxième partenaire commercial du Maroc, elle reste le premier investisseur étranger dans le Royaume avec plus de 1.000 filiales d’entreprises françaises implantées. En 2024, près d’un tiers des investissements directs étrangers entrant au Maroc provenaient d’entreprises françaises. Mais le flux n’est pas à sens unique : le Maroc s’affirme comme le premier investisseur africain en France, où près des deux tiers des investissements marocains à l’étranger se sont dirigés en 2024.

Cette interdépendance économique trouve aujourd’hui un nouveau terrain d’expression dans les provinces du Sud. Karim Zidane, ministre de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, a rappelé que «les provinces du Sud constituent, par leur position stratégique, un trait d’union naturel entre l’Europe et l’Afrique». Une position géographique que le Royaume entend valoriser à travers des investissements colossaux.

Le port de Dakhla Atlantique, pierre angulaire du développement

Au cœur de cette stratégie se trouve le mégaprojet du port de Dakhla Atlantique, infrastructure emblématique visitée par les participants du forum. Conçu pour relier le Maroc à l’Afrique de l’Ouest et offrir un accès direct aux marchés mondiaux, ce port incarne l’ambition Royale de faire des provinces du Sud la tête de pont d’une politique de développement régional.

Khalid Safir, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), a souligné que ce port est «pensé comme un levier de la zone industrielle et logistique et de toute la région de Dakhla-Oued Dahab, pensé en tant que porte d’entrée en Afrique de l’Ouest». Dans le cadre de l’Initiative Royale Atlantique, Dakhla ambitionne ainsi de devenir un hub entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, une passerelle d’autant plus nécessaire que la région souffre d’un déficit de connectivité qui entrave les échanges.

Cette infrastructure s’inscrit dans un programme de développement plus vaste, doté de quelque 80 milliards de dirhams, finançant environ 700 projets structurants. Parmi eux, la voie express Tiznit-Dakhla de 1.055 kilomètres, qui facilitera considérablement le transport des personnes et des marchandises. L’autoroute électrique raccordant Dakhla au réseau national marque également une étape cruciale vers la sécurité énergétique du Royaume.

Les énergies renouvelables, fer de lance de la coopération

Si les infrastructures constituent l’ossature du développement, les énergies renouvelables en représentent le système nerveux. Le Maroc vise 52% d’énergie d’origine renouvelable dans son mix énergétique à l’horizon 2030, et les provinces du Sud disposent d’atouts naturels exceptionnels dans ce domaine.

L’accord de dessalement porté conjointement par Nareva, premier opérateur privé marocain dans les énergies renouvelables, et le groupe français Engie, illustre parfaitement cette dynamique. Cette unité fournira l’eau nécessaire pour irriguer pas moins de 5.000 hectares de production agricole dans la région de Dakhla. Un exemple concret de coopération franco-marocaine dans la durée et le long terme, comme l’a relevé Mohamed El Kettani, co-président du Club des chefs d’entreprises Maroc-France. L’offre marocaine sur l’hydrogène vert, adossée à des infrastructures de pointe et des ressources naturelles abondantes, ouvre également des perspectives considérables de coopération industrielle avec la France et l’Europe.

Une transformation qui va au-delà du symbolique

L’ambassadrice du Royaume du Maroc en France, Samira Sitaïl, a insisté sur le caractère substantiel de cette rencontre : «Ce n’est pas juste symbolique d’être ici à Dakhla». La reconnaissance par le président Emmanuel Macron, le 30 juillet 2024, que «le présent et l’avenir du Sahara marocain s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine» a ouvert la voie à un engagement concret.

L’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a confirmé que «l’État encourage et soutiendra nos entreprises dans leurs investissements dans les régions du Sud». La France déploie désormais son aide au développement dans le Sahara via le groupe AFD, tandis que les financements export sont mis en œuvre par BPI France. Dans ces domaines, la France entend être la première et entraîner les autres partenaires et bailleurs. La présence de plus de 40 dirigeants français venus par un avion spécial de Paris témoigne de cette mobilisation. Ces entreprises couvrent l’ensemble des secteurs porteurs : énergie, décarbonation, industrie, logistique, agroalimentaire, numérique, connectivité, ingénierie et tourisme.

Un modèle de développement inclusif et durable

Au-delà des infrastructures et des investissements, Dakhla porte un modèle de développement humain équilibré, centré sur la jeunesse, l’inclusion et la formation. Yanja El Khattat, président du Conseil de la région de Dakhla-Oued Eddahab, a souligné que «les programmes de formation professionnelle et universitaire mis en place dans la région visent à doter nos jeunes des compétences nécessaires à l’économie de demain». Cette approche territoriale intégrée répond à la vision Royale selon laquelle le développement du Maroc ne saurait se limiter à des initiatives sectorielles isolées. Sous l’impulsion de la régionalisation avancée, chaque territoire doit contribuer à l’effort national et bénéficier des fruits du progrès.

Le secteur touristique illustre également cette philosophie. Les provinces du Sud connaissent une dynamique sans précédent en matière de développement touristique, alliant diversité culturelle et modernité des infrastructures. Les investissements dans les transports, l’animation et l’hôtellerie créent un écosystème favorable à un tourisme durable et respectueux des spécificités locales.

Vers une alliance économique renouvelée

Pour Khalid Safir, «le Maroc et la France ont aujourd’hui une occasion exceptionnelle de réinventer leur partenariat dans un esprit d’égalité stratégique, de respect mutuel et de bénéfices partagés». Cette alliance économique renouvelée s’appuie sur trois leviers : la confiance mutuelle reposant sur des liens historiques solides, le potentiel économique et social considérable des régions du Sud et l’ancrage africain du Maroc dans la dynamique continentale.

Le ministre Karim Zidane a affirmé à cette occasion que «notre rencontre d’aujourd’hui à Dakhla n’est pas seulement un rendez-vous institutionnel, elle nous fait converger vers un avenir commun prospère et dans un esprit gagnant-gagnant». L’objectif est clair : donner un nouvel élan au partenariat Maroc-France, tel que voulu par les plus hautes autorités des deux pays et au profit de leurs secteurs privés respectifs. Cette journée à Dakhla restera ainsi comme un jalon majeur. Elle marque le passage d’une coopération économique traditionnelle à un partenariat stratégique global, ancré dans les territoires et tourné vers l’Afrique.

Ils ont dit

Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM : «Cette région regorge de potentialités non soupçonnées»

«D’abord, c’est un vrai plaisir et un honneur d’être là. Je voudrais qu’on se félicite ensemble d’avoir organisé ce bel événement à Dakhla. C’est un événement très important pour nous de pouvoir montrer cette magnifique région, nos régions du Sud. Je pense que la région regorge énormément de potentialités, même non soupçonnées. Je me souviens que la première fois que je suis arrivé ici en 2004, je me suis rendu compte qu’un des secteurs qui se développaient très bien était l’agriculture. Nous avons d’ailleurs un des opérateurs ici qui est le groupe Azura qui, déjà à l’époque il y a 20 ans, opérait dans cette région et produisait des tomates.

«C’est aussi une région où se développent les énergies renouvelables… C’est une région qui déborde pour les énergies renouvelables parce qu’elle contient trois facteurs rares : la disponibilité forte de soleil, d’ensoleillement, la disponibilité forte de vent – une région qui est en permanence ventée avec des vents réguliers – et en plus des disponibilités de terre très importantes pour développer ces énergies renouvelables, et on sait que c’est important.

Ce qui est structurant dans tout ça, c’est l’investissement fort qui a été fait par le Royaume dans ces provinces du Sud. Un investissement d’environ 7 milliards d’euros annoncé il y a quelques années déjà pour relier les régions du Sud aux régions un peu plus au nord. Mais aussi ce lourd investissement qui est le port de Dakhla qui va jouer un rôle de pont entre l’Europe et l’Afrique.» On peut imaginer autour de cet investissement tout un écosystème comme ce qu’on a vu il y a maintenant 20 ans autour de Tanger Med. Je dirais qu’il n’y a pas vraiment de limite dans ce qu’on peut développer. Probablement que ce port va donner – et c’est la vision de Sa Majesté le Roi – une ouverture pour les pays enclavés, notamment nos pays amis frères africains, un accès à la mer. Derrière, on peut développer tous types d’industries autour de ces infrastructures.»

Fabrice Le Saché, vice-président du MEDEF : «On ne peut pas envisager une coopération économique sans rencontrer les gens»

«Nous sommes là aujourd’hui parce qu’on peut difficilement envisager une coopération économique sans rencontrer les gens. L’économie, évidemment, c’est de la planification, c’est des calculs, c’est de la rationalité. Mais pour avoir ces matériaux, il faut bien se connecter à des êtres humains, comprendre. Nous aussi, on a un intérêt pour ce continent africain et ce qui est fait ici est important. C’est au-delà du Maroc, ça projette vers l’Afrique subsaharienne. C’est au-delà de l’intérieur. Il y a une façade atlantique. Et donc nous, modestement, on aimerait peut-être contribuer aussi par des idées pour enrichir les projets.

Nous avons absolument besoin d’échanger, de comprendre, de dialoguer pour nous inscrire dans cette dynamique qui est impressionnante. Et cette ambition, on la retrouve ici. C’est le cas depuis plusieurs années avec la régionalisation qu’il y a dans ce pays, mais c’est aussi des projets qui nous intéressent, comme la Coupe du monde. Il y a beaucoup de choses qui se passent au Maroc et nos entreprises n’ont pas le nez dans le guidon national seulement. Elles envisagent des partenariats à l’extérieur de leurs frontières. Donc on est ravi d’être ici aujourd’hui pour comprendre et puis potentiellement pour investir et agir.

S’il y a bien une spécificité de la France au Maroc, c’est qu’on a beaucoup investi dans la production industrielle ici sur place, créatrice d’emploi mais surtout de valeur ajoutée. Parce que ce n’est pas simplement l’énergie dans un sens générique, c’est ce qu’on apporte comme valeur ajoutée.»

Mohamed El Kettani, co-président du Club des chefs d’entreprises Maroc-France : «Dakhla vient confirmer la position de la République française»

«Cette belle ville qui nous accueille aujourd’hui porte une symbolique extrêmement importante parce qu’elle vient confirmer la position de la République française à l’égard de nos provinces du Sud en reconnaissant la souveraineté du Royaume du Maroc sur ses provinces. Je crois que la confirmation de la présence d’investisseurs potentiels français dans nos provinces du Sud vient confirmer et donner de la substance à la position politique qui a été prise par la France à l’égard de notre pays.

Dakhla accueille déjà des investissements concrets franco-marocains comme le dessalement. Ce projet est un projet emblématique de la coopération franco-marocaine parce qu’il est porté par le premier opérateur privé dans les énergies renouvelables, Nareva, et aussi le groupe Engie. Cette unité de dessalement va fournir de l’eau et irriguer pas moins de 5.000 hectares de production agricole dans la région de Dakhla. C’est-à-dire qu’il y a des investissements aujourd’hui, il y a une coopération qui s’inscrit dans la durée et dans le long terme.

Notre objectif aujourd’hui, à travers les panels et les thématiques qui ont été choisis, c’est d’être extrêmement pragmatique pour dire : Dakhla et nos provinces du Sud sont une terre d’accueil pour des investissements gagnant-gagnant. C’est une projection vers le continent africain et c’est là où l’Initiative Royale Atlantique vient consolider davantage le positionnement de Dakhla en tant que hub pour ouvrir l’Afrique subsaharienne sur le Maroc mais aussi le reste du monde.»

Ross McInnes, co-président du Club des chefs d’entreprises Maroc-France : «Au Maroc, il n’y a qu’un grade: c’est chers amis»

«En général, on commence par s’adresser à tous par vos grades et qualités… mais ici au Maroc, il n’y a qu’un grade et qu’une qualité : c’est chers amis. Désormais, il s’agit, puisqu’on parle de chaîne de valeur, d’abord de concevoir avec le Maroc. Une grande partie de ce que nous allons faire – c’est vrai pour Safran, mais je suis sûr que c’est vrai pour d’autres industriels comme l’automobile par exemple – la qualité de la formation d’ingénieurs marocains permet en amont d’avoir des projets de recherche, développement et technologie au Maroc. Donc nous allons concevoir avec le Maroc. Bien sûr, nous allons fabriquer au Maroc toujours plus et pour fabriquer, il faut investir.

Le Maroc sera utile à la conception, mais également à notre chaîne de valeur, à nos approvisionnements. Beaucoup d’industriels ici ne seraient rien sans leurs partenaires et leurs fournisseurs. Nous avons, les uns et les autres, dans l’automobile, dans l’aéronautique et dans bien d’autres secteurs, une forte réalité de nous approvisionner auprès de l’excellence de sous-traitants et de fournisseurs marocains. Nous allons aussi exporter à partir du Maroc. Donc quand vous regardez : investir, s’approvisionner, fabriquer, exporter, ça veut dire vivre et faire avec le Maroc.»


2025-10-09 17:17:00

lematin.ma

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