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Croissance : La BERD anticipe +4,2 % pour le Maroc en 2025

Croissance : La BERD anticipe +4,2 % pour le Maroc en 2025

Croissance : La BERD anticipe +4,2 % pour le Maroc en 2025

Selon le dernier rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la croissance économique dans la région du sud et de l’est de la Méditerranée (SEMED) a dépassé les attentes au premier semestre 2025. Elle a atteint 3,6% en moyenne, contre seulement 1,2% en 2024. Pour l’ensemble de l’année 2025, la BERD anticipe une croissance de 3,7%, avant un ralentissement attendu à 3,2% en 2026. Cette performance est attribuée à la reprise vigoureuse du tourisme, à la progression des transferts de fonds des diasporas et à l’amélioration des équilibres extérieurs, dans un contexte de diminution de l’inflation. La région SEMED, qui regroupe désormais sept pays d’opérations de la BERD (Maroc, Égypte, Jordanie, Liban, Tunisie, Palestine et Irak), fera mieux que la moyenne de l’ensemble des pays de présence de la Banque qui devrait, elle, avoisiner 3,1% en 2025 et 3,3% en 2026. Des chiffres modérés qui traduisent la persistance de tensions géopolitiques mondiales, la concurrence accrue de la Chine sur les marchés d’exportation et des marges de manœuvre budgétaires limitées.

Maroc : une trajectoire solide, mais exposée

Dans ce paysage contrasté, le Maroc se distingue par une dynamique robuste. Après 3,8% l’année dernière, la croissance devra atteindre 4,2% en 2025 et 4% en 2026, portée par l’investissement public. L’inflation, tombée à 1,2% en moyenne entre janvier et juillet 2025, a été contenue grâce à la baisse des prix des denrées alimentaires, du carburant et du transport. Sur le plan budgétaire, le déficit s’est réduit à 3,9% du PIB en 2024, en dessous de l’objectif fixé, grâce à des recettes fiscales plus élevées. Le gouvernement table sur un déficit de 3,5% en 2025 puis de 3% en 2026. La dette publique, rapportée au PIB, a reculé à 70% en 2024, contre un pic de 72% en 2020. Les exportations de biens ont progressé de 5,8% en 2024, soutenues par les ventes de phosphates et du secteur automobile. Le tourisme a connu un essor notable avec 17,4 millions d’arrivées en 2024 (+20%), puis une nouvelle hausse de 16% entre janvier et juillet 2025. Les réserves de change atteignaient 45 milliards de dollars en août 2025, soit une progression de 12% en glissement annuel et l’équivalent de plus de cinq mois d’importations.

Par rapport à ses voisins, le Maroc afficherait l’une des performances les plus soutenues, selon la BERD. En Égypte, la croissance devrait s’établir à 4,8% en 2025 et 4,5% en 2026, après une reprise tirée par l’industrie et le commerce. Mais l’inflation y reste élevée (15,7% en moyenne début 2025) et la dette pèse lourdement sur le budget, avec des coûts de service représentant 65% des recettes.

En Tunisie, la croissance devrait rester modérée à 2,0 cette année et 2,1% en 2026, plombé par un climat d’affaires difficile et une faiblesse de l’investissement. De même, en Jordanie, l’augmentation du PIB resterait limitée à 2,4% en 2025 et dépendra d’une reprise du tourisme et de la réouverture du marché syrien. Après une contraction en 2024, la croissance en Irak devrait, elle se redresser à 2,5% en 2025, avant de retomber à 1,4% en 2026, très dépendante de l’évolution du marché pétrolier. Enfin, le Liban devrait renouer avec une croissance modeste de 1,9% en 2025, avant un léger redressement à 2,9% en 2026, sous réserve de réformes et de soutiens internationaux.

En comparaison, le Maroc se positionne ainsi comme l’un des pays les plus dynamiques de la région SEMED, combinant stabilité budgétaire, maîtrise de l’inflation, progression des exportations et essor du tourisme. Sa trajectoire reste néanmoins dépendante de facteurs externes – la conjoncture européenne, essentielle pour ses exportations et transferts, et les aléas climatiques qui pèsent sur l’agriculture.


2025-09-26 16:39:00

lematin.ma

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