Coopération Maroc-Afrique : Une thèse brillante à l’UEMF

L’Université Euromed de Fès a abrité ce jeudi la soutenance publique de la thèse de doctorat d’Othman Sqalli Houssaini, consacrée à un thème d’une grande actualité : « La politique de la coopération africaine du Royaume du Maroc : Réalités, contraintes et perspectives ».

Ce travail (plus de 400 pages) a été mené sous la direction du professeur Abderrahmane Tenkoul, universitaire reconnu pour ses contributions aux sciences sociales et culturelles. La soutenance s’est déroulée devant un jury prestigieux, présidé par le professeur Abdelhak Azzouzi, et composé du professeur Djime Drame de l’Université de Dakar, du professeur Mohammed Rifki représentant la Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains, et de la professeure Zoubida Neggaz de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah.

Le jury a unanimement salué la qualité scientifique, la pertinence analytique et la portée diplomatique de cette recherche, qualifiant le travail de Sqalli de « brillant » et « porteur de réflexion stratégique ».

Dans sa thèse, Othman Sqalli Houssaini retrace l’évolution de la politique africaine du Maroc depuis son retour à l’Union africaine en 2017. Il y analyse la vision du Royaume, fondée sur un partenariat « gagnant-gagnant », en direction de pays frères et amis tels que le Sénégal, la Tanzanie, la Côte d’Ivoire ou encore le Nigéria. Le chercheur a initié une brillante analyse de données en consultant plus de 122 livres, 108 articles de presse, et plusieurs experts de haut niveau.

L’étude met en lumière les dimensions économique, culturelle et spirituelle de cette coopération. D’une part, les investissements marocains dans les secteurs bancaires, agricoles, énergétiques ou encore des infrastructures incarnent une diplomatie du développement. D’autre part, le rayonnement culturel et religieux du Maroc s’exprime à travers des initiatives comme celles de la Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains, qui contribue à la formation des imams, à la promotion d’un islam modéré et au dialogue interreligieux sur le continent.

Le chercheur insiste également sur le rôle croissant joué par les échanges universitaires, les partenariats en matière de recherche, les bourses d’études accordées aux étudiants africains, et la valorisation du patrimoine partagé, autant d’éléments qui nourrissent une diplomatie culturelle enracinée et durable.

La soutenance a rassemblé un public nombreux, comprenant des universitaires, des chercheurs, des magistrats ainsi que des personnalités de la ville de Fès et d’ailleurs. Cette présence illustre, à elle seule, l’intérêt croissant que suscite la coopération maroco-africaine dans les milieux académiques et institutionnels.

Par cette thèse, Othman Sqalli Houssaini apporte une contribution originale et précieuse à la compréhension des dynamiques sud-sud, dans un contexte où l’Afrique cherche à tracer ses propres voies de développement et d’unité. Un travail qui s’inscrit pleinement dans les priorités géostratégiques du Royaume et qui ouvre des perspectives pour une coopération plus équitable, durable et fraternelle.

Y.S.A.