Bourse de Casablanca : Les revenus des sociétés cotées progressent de 7,2% au premier trimestre 2025

Dans le détail, le secteur industriel affiche une croissance de 5,7% de son chiffre d’affaires, tirée notamment par le BTP. Ce dernier bénéficie d’une accélération des chantiers liés aux préparatifs de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et de la Coupe du Monde 2030. Toutefois, la performance des sociétés immobilières demeure en deçà des attentes. En cause, une nouvelle méthode de comptabilisation du chiffre d’affaires entrée en vigueur cette année. Résultat : une progression limitée à 7,8%, contre une hausse de 27% en données proforma.

De leur côté, les financières enregistrent un produit net bancaire en hausse de 10,9%, soutenu à la fois par un bon dynamisme de l’activité commerciale et par un environnement de taux favorable. Le secteur des assurances n’est pas en reste, avec une hausse de 5,9% des primes émises brutes. Cette évolution est principalement portée par l’activité Vie d’Atlanta Sanad, dont les primes ont crû de 209 millions de dirhams.

Si l’on exclut Maroc Telecom, dont le chiffre d’affaires recule de 2% sur la période, la progression des revenus des sociétés cotées aurait atteint 8,5%. Au total, 51 entreprises cotées enregistrent une hausse de leurs revenus en glissement annuel, contre seulement 13 en baisse.

Sur une base séquentielle, le chiffre d’affaires global enregistre toutefois une légère contraction de 0,5%, en lien avec la saisonnalité du chiffre d’affaires industriel, généralement plus élevé au quatrième trimestre. Ce recul de 7,6% dans les industries a été quasiment compensé par la hausse des revenus des financières (+4,9%) et par un bond de 41,7% dans les assurances, grâce au renouvellement des primes en début d’année.

En termes de contribution sectorielle à la croissance, les banques dominent avec une part de 43%, suivies du BTP (16,3%), des mines (8,6%), des assurances (8,2%) et de la distribution alimentaire (6,1%). À l’inverse, Maroc Telecom affiche la plus forte contribution négative, avec un repli de 182 millions de dirhams, attribuable à la mauvaise orientation de ses activités au Maroc. Les holdings, notamment Delta Holding, enregistrent également une baisse de chiffre d’affaires (-110 millions de dirhams), affectées par le ralentissement de certains projets d’infrastructure en raison des fortes précipitations du trimestre.

Du côté du bilan, la dette nette des sociétés cotées (hors financières) demeure quasiment stable, reculant légèrement de 0,4% à 63,5 milliards de dirhams par rapport à fin 2024. Les télécoms concentrent toujours près du tiers de cet encours (33%), devant les mines (19%) et l’immobilier (10%).

Les investissements, quant à eux, affichent une nette progression. L’enveloppe globale atteint 4,5 milliards de dirhams, en hausse de 17,3% en glissement annuel. Ce montant est porté principalement par les minières, avec une part de 34,5%, dominée par Managem. Cette dernière a investi 1,5 milliard de dirhams (+12,9%), dont 65% alloués aux projets Tizert au Maroc et Boto au Sénégal, en phase finale d’achèvement.

Maroc Telecom représente le deuxième contributeur aux investissements, avec une part de 25%. Bien que ses CAPEX aient reculé de 11,4% à 1,13 milliard de dirhams, le groupe prévoit d’intensifier ses efforts pour accélérer le déploiement du Très Haut Débit fixe et mobile, au Maroc comme à l’international.

Enfin, le secteur du transport, et notamment Marsa Maroc, a fortement accru ses investissements. L’opérateur portuaire a engagé une enveloppe budgétaire multipliée par 13, atteignant 890 millions de dirhams au cours du trimestre. Ces fonds sont principalement destinés à l’acquisition d’équipements pour l’activité conteneurs des nouveaux terminaux de Nador West Med.