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Banques marocaines : Les fonds propres renforcés par une régulation modernisée (Fitch Ratings)

Banques marocaines : Les fonds propres renforcés par une régulation modernisée (Fitch Ratings)

Banques marocaines : Les fonds propres renforcés par une régulation modernisée (Fitch Ratings)

Bank Al-Maghrib poursuit l’introduction progressive du processus d’évaluation et de contrôle prudentiel (SREP), avec une mise en œuvre complète attendue d’ici 2027. Ce mécanisme constitue une avancée importante en matière de capitalisation et de gouvernance du risque au sein du système bancaire. L’instauration de coussins de fonds propres supplémentaires pour les trois banques d’importance systémique nationale (Attijariwafa bank, Bank of Africa et Groupe Banque Centrale Populaire) permet de relever leur ratio minimal de fonds propres de catégorie 1 à 11%, contre 9% auparavant. Cette évolution aligne davantage le dispositif marocain sur les normes internationales et améliore la résilience du secteur face aux chocs.

Des ratios en amélioration, mais des défis subsistent

Malgré cette tendance positive, Fitch ne prévoit pas, dans l’immédiat, de relèvement du Viability Rating des banques marocaines. En effet, certaines d’entre elles continuent de présenter des marges de fonds propres limitées. Pour justifier une amélioration de leur notation, des progrès seraient nécessaires sur d’autres volets, tels que la qualité des actifs ou les conditions d’exploitation.

Les indicateurs de capitalisation de base ont toutefois affiché une amélioration continue depuis 2021, grâce à un encadrement réglementaire plus rigoureux et à une rentabilité accrue. Le résultat net consolidé des sept principales banques marocaines a progressé de 20% en glissement annuel au premier semestre 2025, tiré par la hausse des revenus de marché et la baisse des charges de dépréciation. Le ratio moyen de fonds propres CET1 consolidé s’est légèrement élevé à 10,9% à fin juin 2025, contre 10,8% à fin 2024, offrant une marge de sécurité de 290 points de base au-dessus du seuil réglementaire. Le ratio Tier 1 a atteint 11,9%, les trois banques d’importance systémique nationale respectant ainsi la nouvelle exigence minimale de 11%.

Des mécanismes de financement diversifiés

Les banques marocaines affichent également une capacité éprouvée à renforcer leurs fonds propres, notamment via des augmentations de capital ou des politiques de distribution de dividendes prudentes. Les émissions régulières de dettes Tier 1 et Tier 2 sur le marché domestique viennent également soutenir leurs ratios de capital global.

L’introduction du SREP impose aux établissements d’effectuer des autoévaluations approfondies et de remédier aux faiblesses identifiées en matière de modèles d’affaires, de contrôles internes, de capital et de liquidité. Selon Fitch, ces mesures devraient contribuer à renforcer la gouvernance interne et les dispositifs de gestion des risques, consolidant ainsi la gestion du capital. Par ailleurs, la mise en œuvre des exigences de Bâle III au Maroc figure parmi les plus avancées en Afrique, les banques communiquant déjà leurs ratios de liquidité à court terme (LCR), de financement stable net (NSFR) et d’effet de levier.

Une supervision plus dynamique

Le cadre de supervision de Bank Al-Maghrib repose désormais sur une approche plus dynamique et sensible au risque, incluant notamment des inspections sur site. Des mesures ont été prises pour renforcer les coussins de capital, comme l’imposition progressive de pondérations de risque plus élevées sur les actifs saisis : 100% dès le premier jour, puis 150% après deux ans, 200% après trois ans et 250% après quatre ans. Cette évolution vise à accélérer le traitement des actifs non performants et à améliorer la sensibilité au risque du système de capital.

Perspectives favorables dans un environnement plus porteur

Combinés à des conditions économiques plus favorables, ces renforcements offrent aux banques marocaines un positionnement solide pour tirer parti des opportunités de croissance. Fitch prévoit une croissance de l’économie marocaine de 4,4% en 2025 et de 3,9% en 2026, portée par la demande intérieure, une reprise agricole, ainsi qu’un dynamisme soutenu dans le tourisme et l’industrie manufacturière.

L’inflation s’est nettement repliée, atteignant en moyenne 1,7% début 2025, ce qui permet à la banque centrale de poursuivre son cycle d’assouplissement monétaire. La politique budgétaire reste également expansionniste, avec des investissements publics soutenant l’extension des infrastructures. La baisse des taux d’intérêt et la demande de crédit pour les projets d’investissement devraient favoriser une croissance modérée des prêts bancaires au cours des deux prochaines années.

Si la capitalisation a longtemps représenté un point faible du profil de crédit des banques marocaines, notamment en raison d’une concentration élevée et d’une exposition à des marchés fragiles à l’étranger, la mise en œuvre du SREP et l’amélioration continue de la rentabilité pourraient permettre une progression durable des ratios de capital. Le développement d’un marché secondaire pour les créances douteuses représenterait également un levier complémentaire pour renforcer la solidité financière du secteur bancaire.


2025-10-09 08:35:00

lematin.ma

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