Abdessamad Kayouh :
La mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement de la logistique (SNDL) s’inscrit aujourd’hui dans une dynamique de consolidation et de renforcement. Cette Stratégie, adoptée conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, a pour objectif de doter notre pays d’un système logistique moderne, structuré et compétitif, a enregistré des progrès tangibles sur plusieurs volets fondamentaux.Sur le plan de l’immobilier logistique, nous avons accompli des avancées notables, notamment en matière de planification territoriale. Une concertation élargie a été menée avec l’ensemble des régions afin de disposer de Feuilles de route régionales qui visent à sécuriser l’avenir logistique de ces territoires (intégrer les installations logistiques dans les différents plans urbanistiques de développement du territoire) et à identifier les premiers projets de zones logistiques à développer conformément aux besoins du marché et aux spécificités locales.
Nous avons d’ailleurs engagé un programme prioritaire pour le développement de zones logistiques qui couvre les 12 régions du Royaume sur une assiette foncière globale avoisinant les 750 hectares à l’horizon 2028.
Ce programme est déjà en cours de déploiement, avec un premier projet pilote finalisé d’une superficie de 45 hectares aménagés dans la commune de Lqliâa, dans la région de Souss-Massa, ayant mobilisé un investissement de 350 millions de dirhams, en phase imminente de commercialisation, ainsi que d’autres projets engagés à Casablanca (nord et sud), Kénitra ou Fès. Dans ce programme, une attention particulière est accordée aux provinces du sud avec des projets logistiques prévus à Dakhla et Guergarate, et ce en lien avec l’Initiative Royale pour l’Atlantique.
En outre, et pour encourager l’investissement privé dans le développement de l’immobilier logistique, le secteur logistique a été inclus parmi les secteurs stratégiques et prioritaires, éligibles aux dispositifs nationaux de soutien à l’investissement de la nouvelle Charte de l’investissement. Ainsi, en 2024, un montant d’investissement supérieur à 1,1 milliard de dirhams a été approuvé en faveur de plusieurs projets d’investissement dans le secteur privé, et il est fort à parier que ces chiffres sont en constante augmentation sur les prochaines années.
Par ailleurs, le développement du capital humain reste au cœur de notre action. Un plan pour le développement de la formation logistique a été identifié, en partenariat avec l’ensemble les parties prenantes sectorielles et académiques. Le déploiement de cette Feuille de route a permis l’intégration des filières logistiques dans nombreux cursus de la formation académique et a donné naissance à plusieurs instituts de formation professionnelle, spécialisés dans le secteur du transport et de la logistique, permettant ainsi de répondre quantitativement et qualitativement aux besoins croissants en compétences qualifiées du secteur.
Ces efforts conjugués ont permis une transformation progressive, mais structurante du paysage logistique national favorisant l’émergence d’un tissu logistique national plus structuré et performant avec une nette amélioration de l’offre de services logistiques, marqué par l’arrivée d’opérateurs internationaux de renoms et par une montée en puissance des acteurs locaux. Il est fondamental, enfin, de rappeler que le secteur de la logistique capitalise sur les importants progrès réalisés en matière de modernisation des infrastructures de transport, en particulier les ports, les aéroports et les axes routiers, afin de faciliter les échanges internationaux et optimiser la circulation des biens à travers le pays. En parallèle, des efforts ont été déployés pour améliorer la digitalisation des processus logistiques et assurer une gestion plus fluide et transparente des flux de marchandises, notamment à travers la mise en place du guichet unique PortNet, plateforme digitale centralisée qui facilite l’ensemble des formalités du commerce extérieur.
Ces réformes visent à rendre la chaîne d’approvisionnement nationale plus agile et résiliente face aux défis mondiaux, tout en renforçant la position du Maroc en tant que hub logistique stratégique pour Afrique et la Méditerranée.
Le modèle logistique marocain actuel est-il toujours adapté aux nouveaux besoins des filières industrielles, agricoles et de l’e-commerce ?
Le modèle logistique marocain reste pertinent et adapté face aux nouveaux besoins sectoriels. La Stratégie nationale a été conçue comme un cadre évolutif, reposant sur des principes de concertation et de contractualisation, qui lui permettent de s’ajuster en permanence aux transformations sectorielles et technologiques.
Il est important de souligner que la Stratégie logistique nationale s’inscrit dans une approche participative, qui prend en compte les besoins spécifiques de chaque filière. À ce titre, des contrats d’application ont été conclus pour répondre aux attentes précises des secteurs de l’import-export, des matériaux de construction et de la distribution interne. Ces contrats s’appuient sur une gouvernance souple, intégrant des mécanismes de pilotage réactifs, capables d’ajuster les priorités en fonction des évolutions du marché et des impératifs des acteurs.
Ainsi, la Stratégie logistique nationale a permis d’instaurer un environnement propice à l’innovation, à la flexibilité et à la compétitivité et reste en phase avec les transformations de la demande en permettant une adaptation continue aux exigences des filières émergentes.
Cependant, cette Stratégie doit aujourd’hui relever le défi majeur relatif à l’essor rapide du e-commerce et la capillarité des flux qui en découle.
En effet, la croissance du e-commerce génère des flux plus diffus et capillaires, qui nécessite d’accélérer le déploiement des zones logistiques, particulièrement en périphérie des villes et l’optimisation de la distribution du dernier kilomètre, via des solutions innovantes telles que les points relais ou les plateformes de livraison automatisées permettant ainsi d’alléger le trafic urbain et de garantir une fluidité dans la livraison avec des délais plus courts et des coûts plus compétitifs.
Le coût logistique au Maroc reste élevé. Quelles actions concrètes sont menées pour le réduire ?
La réduction du coût logistique constitue, en effet, l’un des enjeux majeurs de la Stratégie logistique du Royaume, dans la mesure où elle impacte directement la compétitivité de notre économie nationale, notamment en matière d’exportations et d’attractivité des investissements.
Pour répondre à cette problématique de manière structurelle, nous avons d’abord misé sur le développement d’infrastructures et zones logistiques mutualisées et bien connectées. Ces plateformes permettent une meilleure organisation des flux, réduisent les trajets non productifs, et facilitent la massification des volumes, ce qui contribue à atténuer la tendance inflationniste des prix que connaît le monde.
Parallèlement, nous encourageons fortement la modernisation des pratiques logistiques à travers des dispositifs de soutien à l’innovation, à la digitalisation et à l’optimisation de la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises, notamment les petites et moyennes structures, sont accompagnées pour intégrer des outils numériques, externaliser efficacement certaines fonctions, ou encore atteindre des standards de qualité certifiés.
Un travail de fond est également mené pour l’élaboration de normes logistiques alignées sur les standards internationaux, afin de réduire les inefficiences et améliorer la qualité de service.
Enfin, le développement des compétences humaines est une composante essentielle de cette démarche. La formation de gestionnaires et d’une main-d’œuvre qualifiée et agile contribue à améliorer la productivité du secteur et à favoriser des pratiques logistiques plus efficientes.
L’approche adoptée est donc globale et structurée, avec l’objectif d’une baisse progressive et durable des coûts logistiques au service de la performance économique.
La décarbonation de la logistique est un impératif. Comment le ministère intègre-t-il les objectifs de durabilité dans sa planification (flottes vertes, logistique ferroviaire, normes environnementales) ?
La décarbonation de la logistique constitue aujourd’hui un levier stratégique incontournable pour répondre aux engagements climatiques du Royaume et accompagner la transition vers une économie sobre en carbone. Conscient de cet impératif, le ministère intègre pleinement les objectifs de durabilité dans sa planification logistique à travers une approche systémique et coordonnée, reposant sur plusieurs piliers structurants.
Le ministère accorde une place centrale au développement de la logistique multimodale, notamment à travers le renforcement de la logistique ferroviaire. Le transport ferroviaire de marchandises, par sa capacité à massifier les flux, constitue un levier prioritaire permettant de décongestionner les axes routiers et de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre. C’est pourquoi nous œuvrons à une meilleure intégration entre les plateformes logistiques et les infrastructures ferroviaires, afin de développer des solutions intermodales efficaces.
Par ailleurs, le transport maritime représente une part importante des échanges commerciaux mondiaux et constitue une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Ainsi, la décarbonation du secteur maritime s’inscrit comme un levier stratégique pour réduire l’empreinte carbone de la logistique globale tout en renforçant la compétitivité et la durabilité du secteur.
Enfin, la mise en place de zones logistiques durables constitue un axe prioritaire de la Stratégie nationale. Ces zones sont pensées comme des écosystèmes logistiques intégrés, conciliant performance économique et exigences environnementales, en synergie avec les acteurs publics, privés et territoriaux.
Comment articulez-vous la Stratégie logistique avec les ambitions portuaires du Royaume, notamment autour de Tanger Med, Nador West Med et Dakhla Atlantique ?La Stratégie logistique nationale est pleinement articulée avec la politique portuaire du Royaume, dans une logique d’intégration territoriale et fonctionnelle. Elle vise à créer une continuité opérationnelle entre les grands ports structurants et les hinterlands économiques du pays.
Les ports ne sont pas seulement des infrastructures maritimes. Ils incarnent des écosystèmes logistiques globaux, capables de connecter notre territoire aux grands flux du commerce mondial. À travers eux, nous ambitionnons de transformer la façade maritime du Maroc en un levier stratégique de développement économique et régional.
La Stratégie logistique vise à prolonger l’impact de ces infrastructures à l’intérieur du territoire, en développant des zones logistiques interconnectées, des corridors de transport performants et des hubs régionaux capables de canaliser les flux vers les pôles de production, de consommation et d’exportation.
Tanger Med, véritable référence en matière de connectivité et d’intégration logistique et industrielle, inspire le déploiement d’écosystèmes logistiques similaires au sud et à l’est du pays, afin de mieux irriguer les bassins de consommation et de production, notamment à travers les nouveaux ports Dakhla Atlantique et Nador West Med, dans une vision équilibrée d’aménagement du territoire.
Le Maroc est-il prêt à devenir un hub logistique pour l’Afrique et la Méditerranée ? Quels leviers de compétitivité à renforcer ?
Le Maroc a déjà réussi à s’imposer en tant que hub logistique majeur pour la Méditerranée grâce à son port stratégique Tanger Med qui constitue l’un des plus grands ports de transbordement du continent africain et un acteur incontournable dans le commerce mondial.
Tanger Med se classe aujourd’hui dans les toutes premières places des classements des ports mondiaux à conteneurs avec une capacité de traitement de plus 10 millions de conteneurs EVP (équivalent vingt pieds).
Le Royaume est aujourd’hui bien engagé dans son ambition de devenir un hub logistique régional et continental. Sa position géostratégique, ses infrastructures de classe mondiale et son cadre institutionnel en constante amélioration constituent des fondements solides pour porter cette vision. Cette ambition s’inscrit pleinement dans la dynamique de coopération Sud-Sud prônée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste. Elle se traduit par des initiatives concrètes de partage d’expertise, de création de corridors logistiques vers l’Afrique subsaharienne et de construction de véritables écosystèmes intégrés, au service de l’intégration continentale.
Pour conforter cette trajectoire, il demeure essentiel de poursuivre les efforts de modernisation des chaînes logistiques, de renforcer la digitalisation du secteur, de soutenir le développement des compétences des opérateurs et d’améliorer l’interopérabilité réglementaire. Le développement de partenariats solides avec les pays africains, dans une logique de co-développement, renforcera également la résilience et l’influence logistique du Maroc.
En somme, le Maroc poursuit, avec détermination, une action cohérente et collective pour affirmer durablement son rôle de plateforme logistique stratégique au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et de l’Amérique.
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2025-05-15 17:05:00