Maroc : Des chercheurs découvrent un dinosaure couvert de piques

Des chercheurs ont dévoilé mercredi d’importants restes fossilisés découverts dans les montagnes de l’Atlas, près de Boulemane, appartenant à un dinosaure du Jurassique baptisé Spicomellus.

Ce dinosaure serait long d’environ 4 mètres et pèserait entre une et deux tonnes. Il est considéré comme le plus ancien membre connu d’un groupe de dinosaures cuirassés surnommés ankylosaures, des herbivores trapus et lents qui se déplaçaient à quatre pattes.

Dans une étude publiée dans la revue Nature, Richard Butler, paléontologue des vertébrés à l’université de Birmingham en Angleterre et co-directeur de l’étude, explique que « l’armure de Spicomellus est incroyablement étrange, sans équivalent chez aucun autre dinosaure — ni aucun autre animal, vivant ou disparu — que nous ayons jamais découvert ». 

« Non seulement il possédait une série de longues piques acérées sur chacune de ses côtes — une caractéristique inédite chez les animaux — mais il arborait également des épines de la longueur d’un club de golf, formant un collier autour de son cou », le cheurcheur. Cette armure extravagante aurait pu remplir un double rôle : servir à la fois de défense contre les grands dinosaures carnivores et d’ornement pour attirer des partenaires.

« L’armure avait assurément une fonction défensive, mais il est difficile d’imaginer comment des piques d’un mètre de long autour du cou pouvaient servir à se défendre. Cela semble être un excès total », poursuit Butler.

Selon l’étude concernant ce dinosaure, l’armure de Spicomellus est totalement peu pratique, et aurait été gênante dans une végétation dense, par exemple. Nous pensons donc qu’il est possible que l’animal ait développé une armure aussi élaborée pour un affichage, peut-être lié à l’accouplement », ajoute Maidment. Bien que les fossiles ne constituent pas un squelette complet — la tête notamment fait partie des éléments manquants — les restes partiels permettent de bien comprendre Spicomellus.

Ce dinosaure n’était auparavant connu que par un fragment de côte décrit en 2021, avant que ces nouveaux fossiles ne soient découverts en 2022 et 2023. Son dos était couvert de courtes piques, grâce à des côtes dotées de pointes sur leur face supérieure. Il possédait un collier osseux avec des plaques et deux paires de piques projetées au-dessus du cou, dont une mesurant 87 cm (2,85 pieds) — probablement encore plus longue du vivant de l’animal. Il arborait également un bouclier pelvien et deux grandes piques dirigées vers l’extérieur au-dessus des hanches.