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Énergies vertes : Voici à quoi servira le «Helpdesk stratégique» d’accélération de la transition énergétique au Maroc

Énergies vertes : Voici à quoi servira le «Helpdesk stratégique» d’accélération de la transition énergétique au Maroc

Énergies vertes : Voici à quoi servira le «Helpdesk stratégique» d’accélération de la transition énergétique au Maroc

L’État acte sa volonté d’accélérer, en 2026, la cadence de réalisation de ses projets stratégiques de transition verte. La Société allemande de coopération internationale (GIZ), qui finance et appuie plusieurs opérations de transition énergétique dans le Royaume, devra mobiliser début septembre prochain un «Helpdesk Transition énergétique» au profit du Maroc.

Sa mission : accompagner le Royaume dans le processus d’accélération de sa transition verte. Concrètement, un pool d’experts spécialisés sera constitué au terme des deux prochains mois afin d’appuyer l’écosystème institutionnel marocain chargé de la mise en œuvre de la stratégie du Royaume en matière de transition énergétique. Il s’agit du ministère de la Transition énergétique et du développement durable, de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE), de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen), du ministère de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen) et de la région de Guelmim-Oued Noun.

Dans le cadre de son cahier des charges, le helpdesk en projet aura à réaliser, pour le compte des différentes institutions marocaines, des études, des analyses à court terme, la conduite d’expertises spécialisées, la formulation de conseils stratégiques et l’accompagnement des orientations politiques liées à la transition énergétique nationale. Ces interventions couvrent notamment la réforme des structures clés du secteur électrique, l’élaboration de cadres réglementaires pour la libéralisation du marché de la production d’électricité, l’accès au réseau et la conception des tarifs, la promotion des technologies numériques et innovantes, le développement de programmes de formation pratique à destination des jeunes professionnels et spécialistes du secteur énergétique, ainsi que le renforcement du dialogue international autour de la construction d’un marché durable de l’hydrogène vert.

L’ensemble de ces actions s’inscrit dans le cadre d’un programme baptisé «Relance verte par les énergies renouvelables et l’hydrogène». Son objectif : créer les conditions-cadres économiques, juridiques et techniques d’une transition énergétique accélérée, portée et soutenue par l’investissement privé. Le pool d’experts accompagnera le Royaume dans la création de conditions d’investissement attractives pour les projets privés dans les énergies renouvelables (ER) et l’hydrogène (H₂).

L’assistance portera également sur le soutien à la conception de cadres politiques, juridiques, institutionnels, procéduraux et économiques dédiés à la transition verte et aux processus au sein des institutions publiques pour la mise en œuvre de l’«Offre Maroc de l’hydrogène vert» et des projets d’énergies renouvelables. Un volet de l’appui technique à mobiliser sera orienté vers le processus de libéralisation du secteur électrique, tout en préservant la capacité de contrôle public, en tenant compte des critères de durabilité, avec un focus particulier sur les aspects économiques et la réglementation correspondante.

Le helpdesk accompagnera, par ailleurs, un dialogue sectoriel ouvert entre les acteurs publics, le secteur privé et la société civile. Et ce n’est pas tout. Le pool d’experts apportera son encadrement pour d’autres sujets tout aussi stratégiques liés à la transition verte, à l’instar de l’innovation technologique dans le secteur énergétique (en particulier les énergies renouvelables, les réseaux électriques et l’hydrogène) en collaboration avec les instituts de recherche et les universités, la protection des ressources (l’eau, le sol, etc.) et la transformation numérique selon le principe «Digital by Default», y compris les scénarios basés sur les données, les réseaux intelligents et les contrats déconnectables.

Précision importante : dans le cadre de cette grande opération de conseil, la région de Guelmim-Oued Noun bénéficiera d’une attention particulière du fait de son positionnement stratégique dans l’échiquier énergétique du Royaume. En effet, grâce à un accompagnement ciblé dans cette région, les expériences acquises localement seront directement dupliquées dans les processus à mener à l’échelle nationale. Pour le développement de l’économie de l’hydrogène, la région de Guelmim-Oued Noun devra jouer un rôle central puisque cette zone fait partie des 4 sites prioritaires nationaux pour les investissements dans cette filière émergente. C’est la première région marocaine à avoir stratégiquement ancré l’hydrogène vert comme moteur central de son développement. Le potentiel de production d’hydrogène à faible coût y est particulièrement élevé. Selon la GIZ, l’utilisation d’une énergie verte bon marché au Maroc promet non seulement des coûts d’électricité plus bas pour les ménages et les entreprises, mais aussi une compétitivité accrue des produits et services marocains. De même, l’établissement de nouvelles chaînes de valeur à forte intensité énergétique basées sur les énergies renouvelables (industries vertes) peut générer des emplois qualifiés.

La Société allemande de coopération internationale estime, par ailleurs, que des potentiels supplémentaires sont à capter dans l’exportation d’électricité verte, d’hydrogène et de dérivés, comme l’ammoniac vert pour l’agriculture. Le géant de l’industrie phosphatière (Groupe OCP) prévoit d’ailleurs de remplacer entièrement les importations d’ammoniac d’ici 2035 par sa propre production d’hydrogène vert, puis de développer des capacités d’exportation.

Mais en dépit de ces potentiels en or, la transition énergétique dans le Royaume demeure en deçà des possibilités. L’une des raisons qui expliquent ce sous-développement est la faible contribution du secteur privé, qui demeure peu mobilisé. La GIZ avance, en outre, que les objectifs politiques (par exemple 52% d’énergies renouvelables d’ici 2030) ne reflètent pas pleinement le potentiel technico-économique. Selon ses experts, les approches transformatrices n’ont été mises en œuvre que lentement. De même, les outils numériques pour la planification et la prise de décision sont encore sous-utilisés.

À cela s’ajoute l’incertitude entourant la libéralisation du secteur électrique, ce qui fait monter les risques d’investissement. Or, nuance la GIZ, plusieurs développements récents laissent entrevoir un possible tournant. Le Rapport du Conseil de la concurrence, publié en 2024, recommande, entre autres, une séparation accélérée de la production, du transport et de la distribution d’électricité, ainsi qu’un accès facilité au réseau pour l’électricité issue des énergies renouvelables privées. Chose presque faite puisque les décrets d’application pour l’ouverture des réseaux de distribution aux investissements privés dans les énergies renouvelables ont été élaborés et n’attendent que leur adoption par le Parlement.

Autre atout : la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène, qui a instauré les bases d’un développement de ce marché par le secteur privé et a défini clairement les rôles des acteurs publics, y compris au niveau régional.

Sur un autre registre, l’ANRE a publié des décisions stratégiques concernant les tarifs de transport et les capacités d’absorption du réseau, ce qui a eu la vertu de permettre aux investisseurs de calculer leurs coûts de projet de manière plus précise et de promouvoir des trajectoires d’expansion économiquement et techniquement viables. Ensemble, ces mesures offrent l’opportunité d’accélérer de manière significative le développement des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert, tout en exploitant pleinement les potentiels de développement socio-économique.

Le black-out électrique en Espagne souligne une fois de plus l’importance, pour le Maroc, de disposer d’une infrastructure réseau robuste, avec des interconnexions hautement planifiées, une configuration technique pointue des équipements de gestion du réseau et de leur exploitation. Ces ingrédients sont, d’ailleurs, la clé de la réussite de la transition énergétique dans le Royaume.


2025-08-24 15:30:00

lematin.ma

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