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Notation souveraine : le Maroc, îlot de stabilité dans une Afrique en quête de crédibilité

Notation souveraine : le Maroc, îlot de stabilité dans une Afrique en quête de crédibilité

Notation souveraine : le Maroc, îlot de stabilité dans une Afrique en quête de crédibilité

Dans son dernier rapport consacré à la notation souveraine, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) met en lumière les paradoxes d’un continent africain en quête de reconnaissance financière. Si le Maroc tire son épingle du jeu grâce à une stabilité macroéconomique et institutionnelle qui lui vaut d’être considéré comme un «bon élève», le système mondial de notation reste marqué par des biais qui pénalisent l’ensemble des économies africaines. L’organisation onusienne plaide pour une réforme en profondeur afin de mieux refléter la réalité des dynamiques africaines.

Le Maroc, un cas à part dans le paysage africain

Dans ce panorama contrasté, le Maroc apparaît comme un îlot de stabilité. Sa dette publique, maîtrisée malgré les pressions liées aux crises mondiales successives, son cadre budgétaire rigoureux et sa capacité à attirer des investissements directs étrangers lui confèrent une crédibilité rare sur le continent. Les agences de notation internationale, bien que prudentes, reconnaissent à Rabat une trajectoire plus solide que celle de nombre de ses voisins, lui permettant de conserver une notation «investment grade» dans la catégorie supérieure des pays africains. Cette résilience n’est pas le fruit du hasard. Elle s’appuie sur une stratégie diversifiée : industrialisation accélérée dans des secteurs porteurs comme l’automobile et l’aéronautique, montée en puissance des énergies renouvelables et intégration progressive dans les chaînes de valeur mondiales. S’ajoutent à cela une stabilité institutionnelle et une orientation géopolitique qui renforcent la confiance des marchés. Toutefois, malgré ces acquis, le Royaume reste confronté à des défis structurels, notamment en matière de financement de son développement social et territorial.

Selon le rapport, il existe un certain nombre d’acteurs potentiels influençant la note du Maroc :

  • Bonne diversification économique (tourisme, services, industrie).
  • Défis persistants : dépendance énergétique, vulnérabilité aux chocs externes, déficit commercial.
  • Gouvernance perçue comme correcte mais perfectible.

Des agences de notation au prisme des biais et des paradoxes

Mais le rapport du PNUD invite à dépasser le seul cas marocain pour s’interroger sur la mécanique des notations souveraines. Car si elles constituent un sésame incontournable pour accéder aux marchés internationaux de capitaux, ces notations sont loin d’être neutres. Le rapport souligne des biais systémiques, hérités de méthodologies standardisées qui peinent à prendre en compte les spécificités africaines. Résultat : des pays en pleine mutation sont sous-évalués, tandis que leurs vulnérabilités sont souvent amplifiées par les prismes de lecture des grandes agences.

Le paradoxe est cruel : en classant une majorité de pays africains dans des catégories jugées risquées, ces notations contribuent à renchérir le coût de l’emprunt et, par ricochet, à limiter leur capacité d’investissement dans le développement. Le Maroc échappe en partie à ce cercle vicieux, mais il n’est pas totalement à l’abri d’un système qui, dans sa globalité, tend à pénaliser le continent. Cette mécanique interroge : les agences jouent-elles encore leur rôle d’évaluateur objectif ou participent-elles à perpétuer une perception négative de l’Afrique sur les marchés financiers ?

Le plaidoyer du PNUD pour une réforme en profondeur

Face à ces constats, le PNUD plaide pour un changement de paradigme. L’organisation appelle à une réforme des critères de notation afin d’intégrer davantage la résilience, les perspectives de croissance et les efforts d’investissement dans les infrastructures, plutôt que de se concentrer quasi exclusivement sur la dette et le risque politique. Elle suggère aussi de renforcer les capacités d’évaluation locales, en soutenant l’émergence d’agences africaines capables d’apporter un contrepoids crédible aux géants mondiaux que sont Moody’s, S&P ou Fitch. L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement d’améliorer l’accès des pays africains aux financements internationaux à des conditions plus justes, mais aussi de redonner confiance aux investisseurs dans un continent qui, malgré ses fragilités, est porteur d’opportunités de croissance uniques. Le Maroc, par sa stabilité et ses choix stratégiques, illustre ce potentiel, mais le système ne peut plus se permettre d’ignorer la diversité et la dynamique d’un continent en transformation.

Les recommandations clés du PNUD

  1. Renforcer la transparence dans la communication avec les agences.
  2. Améliorer les systèmes de données économiques et les infrastructures de reporting.
  3. Soutenir les agences africaines pour une évaluation plus contextualisée.
  4. Plaider pour des réformes méthodologiques et la responsabilisation des agences.
  5. Utiliser des outils innovants comme les dettes liées au climat ou la finance mixte.
  6. Créer une plateforme africaine de notation/observatoire, pour analyser les tendances et publier des analyses indépendantes.


2025-08-18 13:50:00

lematin.ma

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