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Céréales : le détail de l’évaluation du Programme de résilience du Maroc signée la BAD

Céréales : le détail de l’évaluation du Programme de résilience du Maroc signée la BAD

Céréales : le détail de l’évaluation du Programme de résilience du Maroc signée la BAD

Le Programme d’appui au développement compétitif et résilient de la céréaliculture (PADCRC), mis en œuvre par le Maroc depuis 2021, a donné des résultats probants en matière de réponse aux crises de la sécheresse et des perturbations des marchés céréaliers. Le verdict vient de la Banque africaine de développement (BAD), qui a financé ce Programme à hauteur de 199 millions d’euros.

Dans son évaluation finale du PADCRC, la Banque panafricaine accorde une note de 4/4 à ce Programme pour l’atteinte de ses objectifs de développement, reflétant un engagement fort du département de l’Agriculture et l’absence de problèmes majeurs dans la réalisation des résultats. L’institution souligne en outre la performance des parties prenantes du PADCRC, notamment les ministères de l’Économie et de l’Agriculture, qui ont joué un rôle clé dans la prise de décisions conjointes pour soutenir les activités du Programme, notamment en ce qui concerne les primes d’importation et les subventions pour la production locale. De même, estime la BAD, les missions de l’Institut national de recherche agronomique (INRA) ont été étendues pour inclure des activités de suivi et de promotion des pratiques agricoles.

Pour rappel, le PADCRC avait été conçu pour répondre à une double crise au Maroc : les conséquences de la sécheresse de 2021-2022, qui a affecté la production céréalière, et les perturbations liées aux conflits affectant les marchés mondiaux des céréales, entraînant des fluctuations des prix et des problèmes de disponibilité.

Le Programme visait ainsi à renforcer la sécurité alimentaire en stabilisant les prix des céréales et en garantissant leur disponibilité, à améliorer la résilience des producteurs, notamment des petits exploitants, face aux crises climatiques et économiques, et à moderniser le secteur céréalier par des réformes structurelles et des pratiques agricoles innovantes, en alignement avec la stratégie nationale Génération Verte et les priorités de la BAD en matière de sécurité alimentaire et d’agriculture intelligente face au climat.

Le PADCRC a couvert l’ensemble des régions du Royaume et a directement bénéficié à 1,255 million d’agriculteurs céréaliers. Dès sa mise sur les rails, le Programme a été décliné par la mise en place urgente d’un système de soutien financier et social pour les acteurs de la filière céréalière, avec des mesures concrètes.

Il s’agit d’une garantie des prix pour le blé tendre importé. Concrètement, un prix cible de 270 DH/quintal a été fixé pour le blé tendre importé, avec un système de restitution pour garantir ce prix à la sortie des ports, et ce depuis novembre 2021.De même, une subvention pour le blé tendre local avait été instaurée. Elle consiste en une subvention forfaitaire de 30 DH/quintal, accordée aux minoteries et organisations de stockage pour la vente de blé tendre produit localement.

De plus, une prime de stockage de 2,5 DH/quintal par quinzaine a été introduite pour encourager le stockage, visant un maximum de 10 millions de quintaux de blé tendre et 2 millions de quintaux de blé dur.

Concernant les intrants agricoles, le Programme s’est traduit par la mise à disposition de 1,1 million de quintaux de semences sélectionnées (67% blé tendre, 22% blé dur, 11% orge) à des prix subventionnés, soit 210 DH/quintal pour le blé tendre et l’orge, et 290 DH/quintal pour le blé dur.

Le Programme a, par ailleurs, renforcé le réseau de distribution des semences, passant de 350 à 400 points de vente, avec un suivi quotidien des ventes.

Dans le cadre de ce Programme, un cadre de coordination avec le groupe OCP avait été établi et a permis la fourniture de 650.000 tonnes d’engrais «NPK-Blend» pour la saison agricole 2022-2023, avec garantie des stocks et approvisionnements. S’agissant des conditions sociales, le Programme a permis une augmentation de 10% du salaire minimum agricole garanti (SMAG) à partir de septembre 2022, améliorant les conditions de vie des agriculteurs. Le tout assorti de la mise en place du dispositif «Tasbiq Addaman Al-Ijtimaii», qui permet aux petits exploitants d’accéder à la protection sociale et à l’assurance maladie obligatoire.

En termes de soutien financier aux agriculteurs, l’évaluation de la BAD fait état du report des échéances de crédit avec le Crédit Agricole du Maroc (CAM) pour renforcer la trésorerie des producteurs, en plus de l’accélération des indemnisations via l’assurance climatique multirisque pour 45.000 agriculteurs affectés par la sécheresse de juillet 2022.

Le PADCRC renfermait, également, un volet portant sur les réformes structurelles et la modernisation du secteur céréalier dans le Royaume. L’une des réformes ainsi appuyées via ce Programme est l’établissement du Registre national agricole. Cette mesure a permis une meilleure connaissance du paysage agricole, facilitant le ciblage des aides publiques et la gouvernance des projets agricoles.

Dans la modernisation des pratiques agricoles, le Programme a contribué significativement à la promotion du semis direct sur 1 million d’hectares, avec des résultats variables selon les régions. Par exemple, quelque 355 ha avaient été mis en œuvre à Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.

À cela s’ajoute l’adoption de techniques de production modernes et innovantes pour améliorer la productivité et la compétitivité du secteur, ainsi que sa résilience au changement climatique.

Le cadre réglementaire, qui figurait parmi les axes du Programme, a bénéficié aussi d’un appui, qui s’est traduit par l’adoption du décret n°2.22.136 pour garantir la qualité et la sécurité des produits à base de blé, ainsi que la promulgation de textes réglementaires pour soutenir l’augmentation du SMAG et l’accès à la protection sociale.

Sans oublier le soutien à la collecte et au stockage, à travers des mesures promues par une décision conjointe des ministères de l’Économie et des finances et de l’Agriculture, afin d’encourager la collecte et le stockage des céréales produites localement.

Globalement, la BAD juge le Programme «hautement satisfaisant» en termes de pertinence de la conception, grâce à un cadre technique ambitieux et pragmatique, basé sur des textes réglementaires transformateurs (lois, décrets) et un calendrier réaliste. Selon ses données, 87% des 33 mesures prévues avaient été mises en œuvre, sans obstacles majeurs signalés. De même, les indicateurs clés, intégrés dès la conception, ont facilité le suivi et l’évaluation par les organisations impliquées.

Sécurité alimentaire : des effets concrets constatés

Pour les évaluateurs de la BAD, le PADCRC a significativement contribué à stabiliser les prix des céréales grâce à la suspension des droits d’importation sur le blé tendre et dur (depuis novembre 2021) et à la garantie d’un prix cible de 270 DH/quintal pour le blé tendre importé.

Les mesures de collecte et de stockage ont permis, quant à elles, de sécuriser l’approvisionnement en céréales produites localement, réduisant la dépendance aux importations dans un contexte de perturbations mondiales.


2025-08-07 09:22:00

lematin.ma

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