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Startups marocaines : une levée record de 94 millions de dollars en 2024 (UM6P Ventures)

Startups marocaines : une levée record de 94 millions de dollars en 2024 (UM6P Ventures)

Startups marocaines : une levée record de 94 millions de dollars en 2024 (UM6P Ventures)

L’écosystème des startups marocaines a réalisé des levées de plus de 94 millions de dollars en 2024, selon le rapport inaugural “UM6P Morocco Startup Ecosystem”, publié par UM6P Ventures. Cette revue d’intelligence économique propose une analyse approfondie des dynamiques du capital-risque au Maroc, mettant en lumière à la fois l’élan remarquable des levées de fonds et les freins persistants qui empêchent encore l’écosystème d’atteindre sa pleine maturité.

« Le moteur startup du Maroc est bel et bien lancé. Les données de 2024 témoignent d’un écosystème en décollage, marqué par une forte dynamique early-stage, des opérations marquantes et une résilience face à l’adversité mondiale. Le pays est désormais sur la carte des investisseurs en capital-risque. Il n’est plus une périphérie, mais un hub émergent en Afrique du Nord. Pourtant, les mêmes données révèlent que le Maroc n’a pas encore atteint sa pleine puissance », explique Yassine Laghzioui, directeur général d’UM6P Ventures, dans l’éditorial du rapport.

Dans un contexte mondial marqué par la prudence des investisseurs en capital-risque, le Maroc a su se distinguer. En 2024, 40 startups marocaines ont levé plus de 94 millions de dollars, triplant ainsi le montant collecté en 2023 (33,3 millions). Une performance qui place le pays au 6e rang africain en termes de financement, derrière les “Big Four” que sont le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya, mais devant des marchés en plein essor comme le Ghana ou la Tanzanie.

Ce rebond intervient alors même que l’Afrique du Nord connaît une contraction globale de ses levées, tirée vers le bas par le ralentissement égyptien. Le Maroc, en sens inverse, s’impose comme un pôle de stabilité et de résilience dans la région.

Un écosystème qui mise sur l’amorçage, mais peine à aller plus loin

Malgré cette envolée, le financement reste concentré : trois startups ont capté à elles seules près de 65% du total levé. Parmi elles, la startup TravelTech Nuitée a réalisé une levée record de 48 millions de dollars en série A (Première grosse levée réalisée par une Startup. Objectif : se structurer, améliorer le produit et accélérer la croissance). D’autres opérations notables ont concerné des jeunes pousses dans la fintech et l’agritech. Ce dynamisme des têtes d’affiche masque cependant un manque de profondeur du marché, notamment pour les entreprises en phase de croissance.

L’écosystème reste très orienté vers les tours de table précoces (pré-seed, seed et pré-série A), où le capital est plus abondant. Des acteurs internationaux comme Y Combinator, 500 Global ou Flat6Labs continuent d’investir massivement dans les jeunes pousses marocaines. Cette dynamique renforce le socle entrepreneurial, mais souligne un goulet d’étranglement dès qu’une startup cherche à lever plus de 5 à 10 millions de dollars pour accélérer à l’international. L’offre locale pour les séries A et B reste quasi inexistante, forçant les projets les plus prometteurs à se tourner vers des investisseurs étrangers, parfois au détriment de leur ancrage au Maroc.

Le maillon faible des sorties

Au-delà du manque de financement tardif, l’absence d’un marché solide pour les “exits” constitue le défi structurel majeur. En trois ans, seulement quatre sorties significatives ont été recensées, contre plus d’une vingtaine en Égypte et une douzaine au Nigeria. Ce déficit prive l’écosystème d’un mécanisme essentiel de recyclage du capital, de reconnaissance pour les investisseurs et de signal fort pour attirer de nouveaux fonds.

Ce manque de liquidité crée un cercle vicieux : sans sorties, pas de retour sur investissement, donc moins d’appétit pour des tickets plus élevés, ce qui empêche les startups d’atteindre la taille critique nécessaire pour espérer une sortie. De plus, l’absence de marchés secondaires ou d’options comme l’“acqui-hire” limite les possibilités d’événements de liquidité partielle.

Trois leviers pour enclencher un changement de cap

Face aux défis identifiés, le rapport propose plusieurs recommandations structurantes pour consolider l’écosystème startup au Maroc. Il souligne en priorité la nécessité de dynamiser le capital de croissance, en comblant le manque critique d’investisseurs sur les séries A et B. Cela passe par l’attraction de fonds internationaux spécialisés dans le scale-up, l’élargissement des capacités des fonds locaux, ainsi que par un rôle renforcé du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, notamment via des co-investissements sur des tickets plus importants.

Le rapport appelle également à activer les mécanismes de sortie, en développant une véritable stratégie autour des fusions-acquisitions. Cela implique des incitations fiscales ciblées, une évolution des mentalités dans les grandes entreprises marocaines vis-à-vis de l’innovation externe, et une préparation progressive du marché boursier pour accueillir, à terme, des IPO de startups technologiques.

Enfin, il insiste sur la nécessité de renforcer l’inclusion en soutenant davantage l’entrepreneuriat féminin, tout en misant stratégiquement sur les secteurs d’avenir tels que l’intelligence artificielle, la climate tech ou encore la deeptech. Grâce à son positionnement géographique, à ses talents multilingues et à l’émergence de centres de R&D, le Maroc dispose d’atouts concrets pour devenir un acteur régional dans ces domaines clés.


2025-07-08 13:53:00

lematin.ma

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