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Automobile : le Maroc peu exposé au choc protectionniste américain, mais vulnérable à l’Europe (Fitch)

Automobile : le Maroc peu exposé au choc protectionniste américain, mais vulnérable à l’Europe (Fitch)

Automobile : le Maroc peu exposé au choc protectionniste américain, mais vulnérable à l’Europe (Fitch)

Le secteur automobile marocain, largement tourné vers l’export, reste peu exposé aux droits de douane américains. Selon une nouvelle analyse du cabinet BMI (Fitch Solutions), la très faible part des exportations marocaines à destination des États-Unis limite les impacts potentiels des surtaxes imposées par Washington. Le Royaume, qui exporte entre 80 et 90% de sa production vers l’Union européenne (UE), se retrouve ainsi davantage tributaire de la conjoncture européenne que des décisions de la Maison-Blanche liées aux droits de douane.

«Le Maroc est significativement moins exposé au marché américain que d’autres pays exportateurs de véhicules», note BMI, rappelant que l’accord de libre-échange liant Rabat à Washington a été remplacé par un tarif réciproque de 10%, actuellement en suspens. Cette incertitude freine toute ambition d’expansion sur le marché nord-américain à court terme, et renforce l’urgence pour le Maroc de diversifier ses débouchés, notamment en Afrique et au Moyen-Orient.

L’Europe comme principal moteur de croissance

C’est donc principalement avec l’UE que le Maroc bâtit son succès automobile. En 2024, le Royaume est devenu le premier producteur de véhicules d’Afrique, surpassant l’Afrique du Sud grâce à une production soutenue par les géants Renault et Stellantis. BMI estime que le secteur devrait croître en moyenne de 5,6% par an jusqu’en 2034, pour atteindre une production proche de 1,1 million de véhicules.

Le Maroc cumule plusieurs avantages compétitifs : proximité géographique avec l’Europe, accords commerciaux avantageux, logistique performante, notamment via le port de Tanger Med, et incitations fiscales attractives dans les zones industrielles spécialisées.

Déjà en 2024, Renault a produit 413.614 véhicules au Maroc, dont plus de 90% destinés à l’export, principalement vers l’UE. Le site de Tanger a assuré l’essentiel (312.381 unités), complété par celui de Casablanca (101.233). Stellantis, pour sa part, dispose à Kénitra d’une capacité de 200.000 unités, qu’il prévoit de doubler à 400.000 à l’horizon 2030, avec 50.000 véhicules électriques (Citroën Ami, Opel Rocks-e).

Ces investissements s’accompagnent d’efforts en matière de formation de la main-d’œuvre locale, de développement de la chaîne d’approvisionnement nationale et d’expansion des capacités de recherche et développement.

Un hub émergent pour les véhicules électriques

Pour BMI, le Maroc attire également des investissements massifs dans la chaîne de valeur des véhicules électriques. En 2024, le pays a enregistré 12 nouveaux projets dans ce domaine, contre 7 pour l’Afrique du Sud. Grâce à ses importantes réserves de phosphate – clé dans la fabrication des batteries LFP (lithium fer phosphate) –, le Royaume séduit les industriels chinois et s’impose comme un relais stratégique pour le marché européen.

Infrastructure logistique et politique incitative

Par ailleurs, le Maroc mise sur une infrastructure robuste pour soutenir cette croissance. Le port Tanger Med, capable de traiter jusqu’à un million de véhicules par an, constitue une porte d’entrée stratégique vers l’Europe. Les zones industrielles comme Tanger Automotive City offrent de nombreux avantages : exonérations fiscales sur cinq ans, allégements de TVA et droits de douane, procédures de change simplifiées. En outre, le pays continue d’investir dans le renforcement de sa capacité d’exportation à travers les infrastructures portuaires et ferroviaires, ce qui permettra de réduire les risques logistiques pour les fabricants locaux de véhicules. Autant d’atouts qui font du Royaume une plateforme industrielle et logistique de premier plan pour les grands constructeurs. «Nous nous attendons ainsi à ce que ces atouts continuent d’attirer davantage d’investissements dans le secteur de la fabrication de véhicules au Maroc à long terme.», indiquent les experts de BMI.

Mais la forte dépendance à l’UE expose le secteur aux fluctuations de la demande et aux politiques commerciales européennes. Pour y remédier, le Maroc cherche à renforcer ses échanges avec d’autres marchés via la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et des accords avec le Royaume-Uni. «Ces initiatives contribuent à atténuer les risques pour les producteurs locaux de véhicules», estime le cabinet de recherche.


2025-06-23 16:45:00

lematin.ma

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