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Solaire CSP : l’édifiante évaluation de Noor Ouarzazate par la KfW

Solaire CSP : l’édifiante évaluation de Noor Ouarzazate par la KfW

Solaire CSP : l’édifiante évaluation de Noor Ouarzazate par la KfW

Le complexe solaire géant Noor Ouarzazate est une véritable success-story technologique en dépit des couacs techniques survenus récemment puis corrigés. Ce verdict est émis par la Banque de développement allemande (KfW), suite à un long processus d’évaluation de ce projet. Loin de toute complaisance ou appréciation subjective, l’institution germanique a audité la performance du projet sur de nombreux aspects, et ce depuis son entrée en service en 2016. L’audit mené par les experts de la banque s’est concentré sur Noor I.

Résultat : le projet obtient de meilleures notes sur les différents critères du système d’évaluation baptisé DAC (Développement Assistance Committee) établi par l’Organisation du commerce et du développement économiques (OCDE).

Concrètement, sur le critère de la pertinence, Noor I s’adjuge la première note. Ce qui veut dire que le projet était hautement stratégique et répondait aux besoins énergétiques en nette croissance dans le Royaume, soit 7% par an depuis les années 2000. De même, selon ce critère d’évaluation, Noor I s’aligne sur la stratégie énergétique nationale visant 42% de capacités renouvelables d’ici 2020, et sur les Objectifs de développement durable (ODD 7 et 9). La technologie CSP (concentration solaire à paraboles), utilisée pour la première fois à grande échelle sur ce projet, avec un stockage thermique, a été choisie pour répondre aux pics de la demande. Il s’agit d’une solution qui n’était pas encore disponible avec le photovoltaïque à l’époque. Sur le critère de la cohérence, Noor I décroche également la première note. La KfW estime ainsi que la coordination au sein de la coopération allemande, comprenant le BMZ (ministère fédéral de la Coopération économique et du développement), le BMU (ministère fédéral de l’Environnement, de la protection de la nature, de la sûreté nucléaire et de la protection des consommateurs) et la GIZ (Agence allemande de coopération internationale pour le développement), et avec les donateurs internationaux (Banque africaine de développement, Agence française de développement, Banque européenne d’investissement et Banque mondiale) a été «exemplaire», via un comité de pilotage.

Aux yeux des évaluateurs allemands, le modèle de partenariat public-privé (PPP), opté pour la réalisation de ce projet, a permis de mobiliser des capitaux privés importants (126 millions de dollars) et a favorisé l’adoption d’une approche unifiée entre les différentes parties prenantes. Ce qui a boosté l’efficacité du processus d’aménagement du projet. L’efficacité constitue d’ailleurs le troisième critère d’évaluation et sur lequel le projet s’est vu accorder la deuxième note. En effet, la KfW a jugé que les objectifs tracés avant la mise en place du projet ont été dépassés. Son explication : Noor I produit en moyenne 424 gigawattheures (GWh) par an depuis 2016 tandis que l’objectif ciblé au départ tablait sur 370 GWh). Pour les évaluateurs de la Banque allemande, le succès de cette première phase du complexe a été déterminant dans le processus de prise de décision pour le lancement des autres phases Noor II, III, IV et Midelt. Les évaluateurs soulignent, par ailleurs, qu’en dépit d’un retard d’un an dans la mise en service, les indicateurs d’efficacité du projet ont été atteints.

L’efficience figure également parmi les critères d’évaluation du système DAC de l’OCDE. À ce niveau, Noor I rafle la première note. Le fait est que les coûts finaux de Noor I (633,6 millions d’euros) ont été inférieurs de 16% aux estimations de départ (750 millions d’euros), grâce à des provisions prudentes, une production locale de composants ayant stimulé la concurrence, et la structure PPP réduisant les risques pour les investisseurs privés. Le rendement économique du projet a atteint 3,4% contre une cible au départ de 0,9%. La KfW souligne en outre que les retards liés aux procédures d’attribution et à des problèmes logistiques ont été compensés par une production supérieure aux attentes.

En termes d’impact, les évaluateurs attribuent également la meilleure note à Noor I. L’audit a permis de constater que le projet a réduit les émissions de CO2 de 238.132 tonnes dès 2019, dépassant l’objectif de 230.000 tonnes/an fixé au départ. Localement, il a créé 1.900 emplois pendant la construction et soutient 61 emplois permanents, tout en finançant 300 projets sociaux. Par ailleurs, la plateforme a permis d’alimenter 400.000 foyers en électricité à l’échelle nationale et de stimuler l’industrie solaire marocaine.

La KfW estime que Noor I a eu la vertu d’inspirer des projets CSP à Dubaï, en Australie et au Chili, et contribuer à une baisse des coûts de la technologie CSP, la rendant compétitive face au photovoltaïque. Sur le sixième critère d’évaluation qui ferme le système DAC, Noor I obtient une note peu favorable (niveau 3). La KfW estime sur ce point que la durabilité financière du projet est assurée pour 25 ans par des contrats garantis par l’État marocain, malgré des pertes annuelles de 33 millions d’euros pour l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Masen).

Un bémol : cette durabilité se trouverait compromise par la diminution critique du volume d’eau du réservoir El Mansour Eddahbi, utilisé pour le refroidissement de la centrale. Les évaluateurs alertent : sans plan d’urgence, l’extraction d’eau pourrait devenir impossible avec la montée inquiétante du stress hydrique. Ce qui risque de perturber sérieusement l’exploitation du projet. Pour rappel, le projet Noor I à Ouarzazate avait bénéficié d’un financement de 100 millions d’euros auprès de la KfW.


2025-06-22 16:35:00

lematin.ma

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