Le Prix Mohammed VI, levier de mobilisation internationale
Mercredi, en marge du sommet, une convention a été signée entre le ministère du Transport et de la Logistique, le Fonds des Nations Unies pour la sécurité routière et l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA). Paraphé par le ministre Abdessamad Kayouh, l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la sécurité routière, Jean Todt, et le directeur général de la NARSA, Benacer Boulaajoul, cet accord consacre l’entrée en vigueur du Prix international Mohammed VI pour la sécurité routière, créé en février dernier lors de la 4ᵉ Conférence ministérielle mondiale tenue à Marrakech.
Doté de 500.000 dollars pour sa première édition, ce prix vise à récompenser les actions exemplaires menées à travers le monde pour réduire la mortalité routière. Il sera remis à chaque édition de la Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière.
Jean Todt a salué un « moment historique » et rendu hommage au leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, soulignant l’exemplarité de l’approche marocaine : cadre légal innovant, engagement politique affirmé et vision stratégique. Pour Abdessamad Kayouh, ce prix traduit à la fois la reconnaissance du rôle pionnier du Maroc dans ce domaine et sa volonté de mobiliser la communauté internationale autour d’un objectif commun : sauver des vies.
La Déclaration de Marrakech devient une feuille de route opérationnelle
Le lendemain, la réunion ministérielle intitulée « From Marrakech to Action: Advancing Global Road Safety Commitments » a permis de faire le lien entre les engagements pris à Marrakech et leur mise en œuvre effective.
Ce temps d’échange stratégique a réuni plusieurs ministres des Transports, des représentants d’organisations internationales et du secteur privé. Ensemble, ils ont identifié des actions concrètes pour faire de la sécurité routière une priorité intégrée dans les politiques de transport, de santé publique et d’environnement.
Au cœur des discussions : la création de mécanismes de suivi régionaux, l’élaboration de normes de sécurité pour les véhicules d’occasion, la mobilisation de financements durables et la production de données statistiques fiables, encore insuffisantes pour guider des politiques efficaces dans de nombreux pays.
Le ministre marocain a plaidé pour une déclinaison africaine de cette dynamique, à travers la mise en place de centres régionaux d’excellence et la tenue de réunions continentales régulières. Il a également souligné la nécessité d’un renforcement des capacités institutionnelles nationales, condition essentielle à la durabilité des avancées.
Un leadership assumé au service d’un objectif universel
Par cette double initiative — lancement effectif du Prix Mohammed VI et mise en œuvre de la Déclaration de Marrakech —, le Maroc confirme son rôle moteur dans la gouvernance mondiale de la sécurité routière. Il entend inscrire cette priorité dans une approche solidaire, inclusive et structurée, notamment en accompagnant les pays du Sud dans l’amélioration de leurs systèmes de transport et de prévention.
La Déclaration de Marrakech, désormais portée par un large consensus international, rappelle que la lutte contre l’insécurité routière repose sur quatre piliers : leadership politique, financement pérenne, innovation technologique et coopération multisectorielle. Le Maroc, en portant cette vision à Leipzig, démontre qu’il ne s’agit plus seulement de plaidoyer, mais de passage à l’action.
Un engagement fort, à la hauteur de l’enjeu : réduire de moitié le nombre de morts sur les routes d’ici 2030, conformément au Plan mondial des Nations Unies pour la Décennie d’action pour la sécurité routière.
2025-05-22 09:39:00
lematin.ma
