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Entre puissance halieutique et faiblesse aquacole : le paradoxe marocain selon la FAO

Entre puissance halieutique et faiblesse aquacole : le paradoxe marocain selon la FAO

Entre puissance halieutique et faiblesse aquacole : le paradoxe marocain selon la FAO

Le Rapport 2025 de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’état des pêches et de l’aquaculture dans les sous-régions Méditerranée et mer Noire, livre un portrait clair du Maroc. Un pays puissant dans les pêches, mais encore faible dans l’aquaculture. Et pourtant, le pays dispose d’un potentiel colossal. Les chiffres sont sans appel. Le Royaume affiche la plus faible consommation de produits aquacoles parmi les pays couverts par le Rapport : 0,1 kg par habitant et par an, soit 0,6% seulement de la consommation totale de produits aquatiques. Le marché marocain repose presque totalement sur les pêches de capture, notamment les petits pélagiques. Un modèle stable, traditionnel, mais qui crée une dépendance structurelle aux produits de la mer.

Le Rapport de la FAO classe le Maroc parmi les pays dotés d’une stratégie aquacole formalisée et d’un cadre législatif dédié. De même, le Royaume dispose d’atouts indéniables : deux façades maritimes, des conditions naturelles favorables, et la mise en place de zones allouées à l’aquaculture (AZA – Aires à vocation aquacole). Mais le contraste est saisissant : une stratégie solide, un potentiel reconnu, mais une production encore embryonnaire par rapport au reste de la région méditerranéenne. Sur le commerce, le Maroc se distingue. Le pays fait partie des rares exportateurs nets de produits de la pêche et de l’aquaculture en Méditerranée et mer Noire. Un statut consolidé par la puissance de la pêche marocaine et son industrie de transformation. Le Rapport signale toutefois une baisse du ratio net exportateur par rapport aux précédentes éditions du Rapport. Le Maroc reste excédentaire, certes, mais légèrement moins qu’avant. Autre point soulevé dans le document de la FAO, la durabilité du secteur de la pêche. La FAO cite dans ce sens une étude récente sur les rejets dans la pêche chalutière marocaine en Méditerranée. Même si l’organisme onusien ne relaie pas le détail de cette étude à laquelle il fait référence, nous avons pu accéder à une étude publiée récemment dans une revue égyptienne spécialisée sur «l’analyse des biomasses rejetées par la pêche chalutière en Méditerranée marocaine».

Selon les conclusions de l’«Egyptian Journal of Aquatic Biology and Fisheries» (EJABF – Revue égyptienne de biologie aquatique et des pêches), les rejets de la pêche dans la Méditerranée marocaine constituent un défi majeur à l’intersection de la gestion des ressources marines et des préoccupations sociétales. Les pêcheries de chalutage de fond, qui consistent à traîner des filets le long des fonds marins, capturent une grande diversité d’espèces marines, dont une grande partie est ensuite rejetée. Les auteurs de l’étude revendiquent qu’il s’agit de la première analyse complète de la composition des rejets des flottes de chalut marocaines, basée sur des données collectées de 2019 à 2022 dans le cadre d’un programme d’échantillonnage à bord. Parmi les 103 espèces appartenant à 59 familles rejetées, 16 étaient des élasmobranches et 88 des poissons osseux. La biomasse rejetée a présenté des variations significatives selon la saison, les zones de pêche et leur interaction, avec des taux de rejet allant de 1,06% à 43,7%.

Les Téléostéens représentaient la fraction prédominante de la biomasse rejetée, suivis par les Élasmobranches, les Thaliacés et les Holocéphales. L’étude a, par ailleurs, révélé des variations significatives des valeurs moyennes de biomasse entre les différents ports et saisons, mettant en évidence des schémas dynamiques dans la répartition de la biomasse parmi les classes marines. En revanche, le nombre d’espèces enregistrées dans les rejets est resté stable d’un port à l’autre et d’une saison à l’autre, ce qui indique des conditions environnementales relativement constantes. Ces résultats soulignent donc la nécessité de mettre en place des mesures de gestion ciblées de la pêche, adaptées à des périodes et des lieux précis, afin de minimiser les impacts écologiques des rejets.

Revenons au Rapport de la FAO : le document formule des recommandations aux décideurs afin de réduire le taux de ces rejets. Il s’agit notamment de réduire les pertes, de mieux gérer les pêcheries et de renforcer la durabilité du secteur.


2025-12-02 10:15:00

lematin.ma

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