Les ambitions de SGTM qui initie la deuxième plus grande IPO du Maroc en 20 ans
Idriss Berrada, directeur général d’Atijjari Finances Corp., conseiller Financier et coordinateur Global de l’opération, affirme que le choix du timing repose sur une lecture croisée du marché et de la situation interne du groupe. Du point de vue macroéconomique, il estime que les récents mouvements de la Bourse relèvent davantage d’une phase de prises de bénéfices que d’un retournement structurel. Les fondamentaux nationaux comme la croissance du PIB, investissement public dynamique et stabilité budgétaire demeurent solides. Du point de vue interne, SGTM se considère pleinement prête après plusieurs années de restructuration.
La question a été largement posée : pourquoi une IPO fondée uniquement sur la cession et non sur une levée de fonds ? La réponse du Top management est que SGTM n’a pas aujourd’hui besoin de cash supplémentaire, son développement étant largement autofinancé. L’endettement est maîtrisé, les fonds propres sont élevés, et aucun projet immédiat ne nécessite de capitaux additionnels. Comme l’a indiqué Hamza Kabbaj, Directeur général délégué : « L’augmentation de capital n’est pas une règle en soi… Bien évidemment, si demain SGTM a un projet d’investissement majeur, soit une acquisition, soit un investissement industriel, soit un investissement autre, qui nécessite un apport de fonds, il est évident que l’augmentation de capital sera une option envisagée. » L’objectif de l’IPO est donc avant tout de renforcer l’institutionnalisation et d’améliorer la gouvernance, sans diluer inutilement les actionnaires fondateurs.
Avec un carnet dépassant 37 milliards de dirhams, SGTM déploie une ingénierie financière complexe pour soutenir son niveau d’activité. Les avances contractuelles, les préfinancements bancaires, le nantissement de contrats et des instruments innovants tels que le project bond (utilisé notamment pour le port de Dakhla Atlantique) permettent au groupe d’absorber les besoins de trésorerie liés à ses grands chantiers.
Cette maîtrise du besoin en fonds de roulement constitue une force clé dans un contexte où les projets structurants se multiplient dans les secteurs de l’ énergie, l’industrie, les ports, les projets hydrauliques et les infrastructures lourdes.
Depuis quinze ans, SGTM déploie en Afrique une stratégie sélective. Le groupe privilégie les projets sécurisés par des bailleurs internationaux afin de limiter les risques de paiement. Il envisage également de structurer ses propres plateformes de financement pour accompagner les États africains dans leurs projets de développement. Cette approche combine prudence, opportunisme et anticipation.
L’entreprise repose historiquement sur un équilibre entre deux branches familiales. Ce modèle, jugé robuste, est consolidé par un pacte d’actionnaires formalisé, garantissant stabilité et continuité. Le Conseil d’administration est renforcé par trois administrateurs indépendants, une évolution marquant l’alignement de SGTM sur les meilleures pratiques internationales.
SGTM se distingue par un modèle de multi-spécialiste intégré, couvrant des segments rares au Maroc : fondations spéciales, grands ouvrages, charpente métallique, levage lourd, génie civil, et EPC industriel. Elle est aussi la seule entreprise marocaine à avoir déjà livré des unités industrielles complètes incluant le process technologique des cimenteries, des unités d’engrais et desusines lourdes.
Cette capacité d’intégration verticale offre au groupe un avantage compétitif sur les futurs méga-projets énergétiques, industriels et portuaires du Royaume.
2025-11-20 11:00:00
lematin.ma




